La femme d'un autre // Max Verstappen

26. off to the races - juin 2024

À dix heures, Max se réveille, le visage inondé par les rayons du soleil qui filtrent à travers l'unique fenêtre de la cabane. Les yeux encore fermés, il se tourne là où Nea était allongée. La couverture qui enveloppait son corps tremblant est vide. Il ouvre ses paupières lentement en clignant. Il n'y a que lui entre les quatre murs en rondins. La panique s'empare du Néerlandais. Il repousse le duvet à la hâte. Max saute sur ses deux pieds et replace son caleçon sur ses cuisses. Il ne porte rien d'autre. Le jeune homme pousse la porte de la cabane.

Le soleil éblouit ses yeux encore endormis. Max lève sa main devant son visage pour se protéger. Il soupire de soulagement en apercevant Nea au bout du ponton. Elle lui tourne le dos, assise sur le bord, ses pieds nus immergés. Un seau et une canne à pêche sont posés à sa droite. Ses cheveux sont balayés par la brise. La pluie s'est arrêtée de tomber durant la nuit. Il fait déjà chaud. Max la rejoint. Elle ne s'est pas retournée en entendant ses pas faire craquer le bois humide. Il s'assied derrière elle, ses jambes écartées autour de ses hanches. Il repose sa tête sur son épaule. Ses bras se referment instinctivement autour de son ventre.

Ils regardent l'horizon en silence. Le lac s'étend devant leurs yeux. Le calme les régénère après la courte nuit qu'ils ont passée. Ils ont dormi côte à côte, réveillés de temps à autre par l'orage et les cauchemars. Ce matin, ils sont encore assommés. Nea se fond dans les bras de Max. Elle se blottit en murmurant:

- Si tu savais à quel point je suis désolée.

- Désolée de quoi?

- De t'avoir insulté et repoussé. Je cherchais juste à te faire du mal, parce que je n'arrive pas encore à accepter ce qu'il m'est arrivée.

- Je sais ça. Mais promets-moi de ne jamais t'excuser pour ce qu'on t'a fait. Tu n'y peux absolument rien.

- J'aurais quand même pu crier ou me débattre...

- Tu peux toujours porter plainte.

- Non. Je te l'ai dit hier soir. Je ne veux pas que cette histoire me suive toute ma vie.

Max resserre fermement ses bras autour de Nea. Il lui caresse doucement la main, son regard posé sur le lac. Il se fait la promesse de ne plus jamais la brusquer. Il sera présent quoi qu'il arrive. En revanche, il ne la poussera pas à aller voir les flics. Il attendra qu'elle soit prête. Le Néerlandais brule toutefois de connaître l'identité de l'homme qui l'a faite souffrir. Questionner Nea lui paraît prématuré. Elle se braquerait encore une fois. Il enquêtera quand il sera de retour dans le paddock. Charles pourra peut-être l'aider. Son petit frère, Arthur, pilote en Formule 2.

Ils passent la journée sur le ponton. Les séances de bronzage sont entrecoupées de baignades. Ils parlent peu, par peur de réveiller de désagréables souffrances, mais ils ne se quittent pas. Nea fait en sorte d'être constamment à proximité de Max. Sa main traîne sur la sienne quand ils sont allongés l'un à côté de l'autre. Quand ils nagent, elle reste dans son sillon. On dirait un chiot qui colle son nouveau maître. La tension sexuelle s'est dissipée. L'affection qui les lie est devenue plus profonde. Ils ont décidé tacitement de faire une trêve et d'éviter d'exciter leurs corps en manque. Nea, de toute manière, n'a pas la tête à ça. Elle cherche du réconfort, un soutien indéfectible et quelques étreintes. Max lui donne tout ce dont elle a besoin.

L'atmosphère se détend quelque peu durant la soirée. Ils jouent au Uno après avoir dégusté le poisson pêché le matin même. Leurs rires fusent. Nea ne gagne qu'une seule fois. Max est autant compétitif que s'il était au volant de sa monoplace. Il abat ses cartes en ricanant et prend un malin plaisir à écraser son adversaire. Les deux amis terminent la soirée en buvant une tisane assis sur le porche de la cabane. Ils admirent les étoiles en essayant d'oublier qu'il s'agit de leur dernière nuit ensemble. Bientôt, ils retrouveront le rythme effréné de leurs vies de pilote. Max passe son bras autour des épaules de Nea en déclarant: