3. Summer Nights | Fire and Sea

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J'ouvre les yeux en sentant un courant d'air traverser ma chambre. En me tournant vers mon réveil, j'aperçois qu'il est encore tôt, à peine six heures du matin. La marée est en train de remonter et c'est l'heure parfaite pour aller surfer. Je sors discrètement de ma chambre pour me rendre dans la salle de bain et observe mon reflet mal réveillé dans le miroir.

Belly et moi avons discuté du comportement de Conrad hier soir jusqu'à tard dans la nuit. Aujourd'hui, c'est notre anniversaire et je ne voulais pas que Belly ait encore des rancœurs contre le brun en ce jour spécial. Pour ma jumelle, notre anniversaire a toujours été important, peut-être car tout tourne autour de la tradition. Les garçons doivent être gentils avec nous, et les mamans nous préparent des pancakes en forme de Mickey pour le petit-déjeuner. J'ai toujours adoré nos anniversaires, à Bell et moi. C'est un jour spécial où tout semble possible.

Maintenant que je me regarde dans le miroir et mes traits tirés par la fatigue, je ne suis plus si sûre d'aimer cette journée. C'est un sentiment étrange que je ne pourrais pas expliquer. Parfois, quand on se réveille le matin, on sait par un pressentiment que notre journée va mal se dérouler. On essaye par tous les moyens de se dire que ce n'est qu'une superstition débile mais rien ne peut empêcher ce sentiment de persister. C'est ce que je ressens en ce moment, en voyant mon visage à la lumière orangée de la lampe de la salle de bain. Mes cheveux pendent autour de mon visage comme un épouvantail en décomposition et j'ai les mains qui tremblent.

Je ne me souviens pas de m'être réveillée cette nuit mais mon cœur serré évoque une angoisse matinale. Je détourne mon regard de mon reflet et soupire un grand coup pour me forcer à me calmer. Je retourne dans ma chambre et enfile un maillot de bain deux pièces. J'attrape une serviette de plage et un short avant de descendre silencieusement les marches de l'escalier. En arrivant dans le salon, je remarque que la baie vitrée menant à la piscine est ouverte. Je jette un coup d'œil à l'extérieur et observe Jeremiah qui a les jambes enfoncées dans l'eau de la piscine. Le clapotement de ses pieds jouant avec l'eau est le seul bruit qui perce le silence du jardin. Le soleil vient à peine de se lever il y a une vingtaine de minutes et ses premiers rayons sont cachés derrière les nuages.

Je referme la baie vitrée derrière moi sans me faire remarquer et sors par la porte à l'arrière de la maison. Je n'ai aucune envie de parler à Jeremiah ni à aucun des garçons depuis leur comportement d'hier et mon angoisse ne fait que monter.

L'arrière de la maison des Fisher est plongée dans la pénombre et je manque une marche en me rendant à la cabane de jardin sous la fenêtre de la chambre de Jeremiah. Je sors le plus silencieusement possible la planche de surf de Conrad mais fait teinter la planche contre un seau en plastique. Je grimace en entendant le bruit sourd et prie pour que personne n'ait rien entendu. Je sors par la petite porte en bois qui se rend sur la plage, la planche sous le bras.

Je n'aime pas particulièrement surfer d'habitude. Conrad et Jeremiah ont bien essayé de me trainer avec eux pendant des années mais je n'ai jamais vraiment trouver d'intérêt à m'élancer sur une vague. Ce que j'aimais le plus dans ces séances de surf imposées, c'était la sensation de se faire bercer par les vagues, allongée sur la planche à sécher lentement au soleil.

J'abandonne ma serviette sur la plage et enlève mon short avant de prendre ma planche pour me diriger vers la mer. L'eau est froide ce matin et je recroqueville mes orteils quand l'écume vient les lécher. Je ne me laisse pas démonter pour autant et m'étends sur la planche de surf en pagayant avec mes mains vers le large. Je dépasse le banc de sable de Cousins qui crée les fameuses vagues des amateurs de surf et vais encore plus au large pour que ma planche ne soit pas bousculée par les plus grosses vagues. Une fois que j'ai atteint le calme de la mer, j'attache ma planche à ma cheville et m'allonge en regardant le ciel. Le clapotement des vagues fait tanguer la planche sous mon corps et le soleil se pose sur mon visage quand il arrive à percer derrière les nuages.

The Summer I Never Succeed To Hate You | TSITPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant