Summer Heat | Bookshop and Mix-up

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Je profite de mon jour de congé pour aller à la librairie. Je sais que ma mère est une habituée des lieux et connait le gérant. Quand j'étais petite, je passais moi-même des heures entières à lire sur les canapés du fond du magasin. J'ai toujours aimé les librairies, leur odeur particulière et le calme qui les environne. J'ai toujours été fascinée par le fait qu'un si petit objet qu'un livre peut rassembler autant de savoir. Un livre n'est pas seulement un objet mais aussi des émotions qui vous donnent envie de pleurer ou de sourire. Les livres sont un peu comme un psy finalement.

Je sors mon téléphone de ma poche et observe les messages que j'ai pu envoyer au docteur Amber au fur et à mesure des mois. Elle voudrait que nos séances se poursuivent de manière plus régulière à la rentrée. Je n'ai pu payer que la moitié des séances du docteur Amber avec les quelques prix que j'ai gagné en concours de débat. Ce n'est pas suffisant et ce n'est surement pas avec le peu d'argent que je vais gagner cet été que je vais pouvoir les financer.

En remettant mon téléphone dans ma poche, j'ai une conscience aigüe de la boite d'anxiolytiques qui repose dans mon sac. Ça aussi il va falloir que je les paie si je finis cette boite. Il ne me reste que quelques cachets et je sais que je ne pourrais pas tenir l'été entier avec le peu qu'il me reste. J'ai planifié ma venue à la pharmacie ce matin, juste après mon passage à la librairie.

Cela fait bien deux semaines que je n'ai pas eu de crises malgré la mauvaise nouvelle concernant Susannah. Peut-être que le docteur Amber avait raison : que je m'habituerais à mon diagnostic et que l'entrainement m'empêcherait de faire des crises.

Sans le vouloir, mon corps se dirige vers le rayon psychologie de la librairie. Devant moi, la couverture criarde du docteur Amber encadre un visage avec des rouages dans le cerveau. Pas très original pour un livre de psychologie sur les Hauts Potentiels mais je ne suis pas là pour critiquer les éditeurs de ma psy.

La dernière fois que j'ai tenu ce livre dans mes mains, Conrad m'a surpris en train de le lire et je n'ai pas vraiment eu le temps de l'éplucher en détail. Quand j'ouvre le livre, je tombe sur la page des remerciements et trouve immédiatement une correspondance avec moi.

« A C.C, patiente dans un lycée qui a démontré que la différence et l'acceptation de soi sont un long chemin. Je suis fière de ce qu'elle est devenue et la remercie d'être une patiente si incroyable. »

Je referme soigneusement le livre et me rends vers les caisses pour le payer. Je ne sais pas si ce livre pourra réellement m'apporter quelque chose que je ne sais pas déjà. Mais si ce livre peut m'éviter de racheter une boite d'anxiolytiques à tout jamais alors je suppose que c'est un investissement rentable.

Je souris doucement au vendeur quand il encaisse mon achat et le mets précieusement dans mon sac au moment où le carillon de la boutique résonne à l'entrée. Deux voix que je ne reconnais pas semblent discuter en rigolant.

- Qu'est-ce que tu fais dans une librairie si tôt le matin ?

- Acheter un livre. Evidemment.

La deuxième voix semble un peu agacée par la première. Je tente de faire rentrer le livre dans mon sac à dos mais celui-ci ne rentre pas. Je m'accroupis pour réagencer le contenu de mon sac en grommelant.

- Gigi, tu sais, je te vois cette après-midi alors...

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?

Du coin de l'œil, je vois un vendeur se diriger vers l'entrée. Mon corps est caché par des étagères au moment où je referme la glissière de mon sac à dos.

The Summer I Never Succeed To Hate You | TSITPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant