The Summer I Never Succeed To Hate You | TSITP

Summer Heat | Pontoon and Panic Attack

TW dans le titre...

Je suis allongée dans le noir de ma chambre, essayant de trouver le sommeil. Il fait nuit depuis de nombreuses heures. Je crois que ma mère est rentrée de son escapade à l'extérieur et mon père est parti à l'hôtel avec Victoria. Je lui ai envoyé un message avec le numéro du docteur Amber mais aucune réponse ne m'est arrivée de sa part. J'angoisse un peu à l'idée qu'il dise tout à ma mère mais je fais confiance à mon père.

Un tintement provenant de mon téléphone retentit sur ma table de chevet. C'est un message de mon père.

Merci pour le numéro de téléphone.

Je commence à taper rapidement un Ok laconique quand mon téléphone se remet à sonner.

Tu devrais parler à Jeremiah. Mettre les choses à plat. Ça te ferait du bien.

Je ne te dis pas de le faire maintenant. Repose-toi d'abord et va lui parler demain. Je suis sûr que tout cela n'est qu'un malentendu.

Je lève les yeux au ciel, me demandant pourquoi, parfois, les parents envoient de tels conseils aussi génériques. Ou alors peut-être que c'est l'expérience qui parle et que tout va finir par s'arranger ? Avec un soupir, je remets mon téléphone sur ma table de chevet et me mets à fixer le plafond. Je referme les yeux, croisant les mains sur mon ventre pour le sentir se soulever doucement. Au moment où je crois m'endormir, la porte de la chambre de ma jumelle se met à grincer. Je l'entends se refermer avec un autre grincement tenu et les pas de ma sœur descendre lentement les escaliers. Avec un soupir, je tente de me rendormir, me forçant à me persuader qu'avoir une discussion le lendemain avec elle est la meilleure des solutions. Pourtant, les paroles de ma sœur tournent encore et encore dans ma tête et je sais que je n'arriverais pas à dormir avant de lui avoir parlé.

J'ai envie qu'elle me dise que ce qu'elle m'a dit n'est pas vrai. Qu'elle ne le pense pas vraiment. Car c'est impossible qu'elle le pense vraiment. Nous nous disons tout. Nous sommes connectées. Il n'y a jamais eu la moindre dispute entre nous. Cela ne peut pas commencer maintenant. Ignorant le vieux prétexte de « la nuit porte conseil », j'attrape un sweat et l'enfile pour rejoindre ma jumelle.

Je descends les marches en évitant souplement la marche qui grince. Le salon est plongé dans le noir. Seuls les feux d'artifices de l'extérieur illuminent sporadiquement les contours du canapé. La baie vitrée est ouverte. On entend les grillons qui stridulent dans le jardin. Ma respiration est le seul son dans la maison. Je me rends dans la cuisine, pour aller me servir un verre d'eau. Au moment où je me penche pour accéder au placard, j'aperçois Jeremiah qui se tient sur la terrasse. Il ne m'a pas vu et son visage est tourné vers le ponton au bout du jardin. Des guirlandes lumineuses sont suspendues au kiosque au bout de celui-ci. A travers la fenêtre, j'aperçois Conrad qui parle à une personne que je ne vois pas. Je reconnais vaguement les jambes de ma sœur jusqu'à ce que ses longs cheveux ne viennent balayer son épaule. Elle se penche lentement vers le brun et les deux se regardent sans rien dire. Même à distance, je me rends bien compte de la tension qui se crée entre les deux. En voyant que ma sœur est sur le point d'embrasser Conrad, j'ai un sourire ravi au visage. Un petit cri d'excitation menace de franchir mes lèvres.

Soudain, un feu d'artifice vient éclater juste à côté du kiosque. Je reporte mon attention sur la provenance et trouve Jeremiah qui n'a pas quitté la scène du regard. Je n'arrive pas à voir son visage mais la porte vitrée s'ouvre sans aucune douceur. Je me cache derrière le comptoir par réflexe et vois son débardeur blanc traverser le salon avant de monter rapidement les escaliers. J'entends mon cœur battre douloureusement à mes oreilles quand je l'entends renifler et sa poitrine se soulever rapidement. Quand la porte de sa chambre claque à l'étage, je me relève derrière le comptoir.