CHAPITRE 3 -

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De multiple pas différent résonnent dans la pièce, j'en compte au moins une vingtaine. Une ambiance sourde s'installe, plusieurs gardes bouge je les entends tirer des chaises, porter les corps endormis sur leurs dos. Une goute perle sur mon front et une pression me serre le ventre. J'aurais peut-être du moi aussi me laisser prendre par ce petit jeu du Roi. Il est trop tôt pour regretter. Peut-être que ça m'aidera de n'avoir rien manger, mais si les gardes se rendaient compte de ma supercherie, que m'arriverait -il ? Serais-je renvoyée pour tricherie ? C'est inconcevable. Je ne peux pas renoncer à ce poste, c'est si important pour moi de réussir ce test. De prouver qui je suis grâce à lui, et surtout de quoi je suis capable. De montrer à Elias, que j'ai réussis, sans lui. Mais surtout de revoir mes proches, ma mère ainsi que mes deux frères.

J'oblige à mes muscles à me lâcher pour trouver un état solide, transformer mon corps en ancre, comme si je devenais somnolente. Mon tour vint.

Je sens le garde s'approcher de moi, me prendre les épaules puis lâche doucement son geste, ses mains s'oriente vers mon visage, il passe un doigt sur ma bouche. Une décharge électrique passe dans mon corps, je ne veux pas qu'il goute à mes lèvres. Je dois me faire violence pour ne pas lui arracher ses parties intimes. Lorsque je sens son visage approcher du mien, d'autre pas s'approche du garde. Le roi articule doucement à quelques centimètres de l'individus :

– « Oui elle est vraiment belle... Je te prie de te remettre au travail, si j'apprends que tu l'as touché, tu es un homme mort. »

Deux secondes plus tard mon corps s'éloigne de ma chaise. L'homme me pose en sac a patate sur ses épaules, et prend Luna sur son autre épaule.

Plusieurs portes s'ouvre, je sens le vent qui martèle ma peau, quelques gouttes de pluie rentrent en contact sur mon épiderme. Les bruits de pas métallique annonce qu'on traverse une plaque ou un petit pont. J'ouvre un œil, la parcelle de métal nous amène sur une énorme carriole, tiré par six chevaux. Le chariot tire une cabane en bois, les planches sont salies par le temps, le toit est recouvert d'un drapée. Les pieds du garde entre à l'intérieur, les corps sont agglutinés les uns sur les autres. Il balance Luna sur quelqu'un tandis qu'il me dépose délicatement sur une autre fille. Je sens son ombre encore sur moi, il reste là un instant, me prend une mèche de cheveux, tout en l'apportant près de son visage. Il chuchote

– « Je te reconnais, fille des Moore. »

J'essaie de retenir une grimace, ouvrir les yeux me démange, qui est cet inconnu. Il se redresse, je l'entends partir.

Plusieurs corps arrivent, je me fais ensevelir sous certains. Les portes se refermes. Je me débarrasse des corps entassés au-dessus de moi, un instant une chevelure blanche m'interpelle, je l'écarte des autres corps et regarde si elle n'est pas blessée. Je la pose dans un coin de la carriole, en position assise. Je recherche le blondinet, je soulève plusieurs corps puis j'aperçois une main pleine de bague, je la reconnais et la saisis.

– « Monsieur le blondinet, te voilà parmi nous » chuchotai-je.

Tu n'as pas intérêt à me trahir, pensais-je. Nous sommes liées grâce à ta comédie. Je n'ai jamais rencontré une personne pouvant être aussi soucieuse alors qu'on ne se connaissait que depuis peu. Son comportement même s'il m'agaçait énormément, me touche de plus en plus. Il agit, comme si j'étais l'un des membres de sa famille. Je pense que dans cette aventure nous aurons besoin de soutiens. Je le pose à côté du mur, et me met entre eux deux. Les chevaux hennissent, la carriole se met à rouler vers une direction inconnue.

Je me sens partir légèrement, la route sera longue, j'ai bien le droit à une petite sieste.

***

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