CHAPITRE 7 -

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Je m'éveille, frissonnante sous la froideur qui imprègne l'espace. Les hiboux hulule sous la lune qui est désormais présente. Cet endroit est plongé dans l'obscurité, cependant les rayons lunaires éclairent la forêt avec puissance. La lune émet suffisamment de lumière pour entrevoir l'imposante nature qui m'entoure. Mes yeux, scrute l'environnement, j'élabore une inspection minutieuse et silencieuse. Les arbres, me paraissent anormal. Auparavant ils étaient plus imposants, plus touffu, et maintenant ils semblent s'être réduits. Je ne pense pas que la lune puisse provoquer cet effet. Ce n'est pas un phénomène régulier. C'est vrai que parfois la foret peut-être trompeuse. Malgré cela pour moi, qui ai vécu aux abords de celle-ci, cela me parait incohérent. La sensation d'avoir été déplacé se crée en moi. Je marche en direction de l'arbre que j'avais normalement marqué avec mon couteau. Aucune marque ne s'y trouve. Mes interrogations sont désormais fondées sur quelque chose de réel.

Soudain, des pas résonnent, captant mon attention déroutée. Mon regard se pose sur un vieil homme qui s'approche lentement. Dans sa main son spectre s'arrondit sur l'embout qu'il tiens entre ses doigts. Sa canne brille sous la lumière lunaire. Ses mouvements sont empreints de noblesse. Son allure évoque un autre temps, une époque révolue où les hommes marchaient avec grâce. Et tandis qu'il progresse vers moi. Ses pas se font de moins en moins équilibré. Je prends conscience de l'utilité de son spectre ancien, ce monsieur semble avoir mal à l'une de ses jambes. Dans la nuit j'oscule l'homme mur d'un regard interrogateur, un homme de son âge seul, ici. Mon esprit s'embrase tourmentées de mille pensées, cherchant à comprendre pourquoi un tel individu se trouve seul dans cette sombre forêt.

Alors que mes pensées s'agitent, mes yeux divaguent vers la gauche, de grande prunelles aux pupilles étranges émerge de l'obscurité. Elles sont anormalement verticales comme celles d'un félin, une créature a l'âme vengeresse. Un geste instinctif provoque un frisson dans mon bras tremblant, qui pointe du doigt la présence dissimulée par l'obscurité. Mes lèvres, sèches et muettes, tentent de laisser échapper un avertissement au vieil homme, mais mes cordes vocales sont soudainement privées de leur fonction. Une angoisse grandissante se fraie un chemin dans ma gorge nouée, une étreinte invisible étouffe mes paroles m'empêchant d'avertir quiconque. Alors que les ténèbres s'épaississent, un halo lumineux balaie avec tendresse la silhouette parfaite qui se matérialise devant nous. Avec une assurance déconcertante et une grâce féline, elle s'approche du vieil homme. Un sourire énigmatique anime ses lèvres pulpeuses tandis qu'elle se positionne à ses côtés. Ce que je croyais être une créature monstrueuse se révèle être une femme d'une beauté éblouissante, aux cheveux d'or ondulants avec délicatesse au rythme de ses mouvements. Une douce lumière accentue la translucidité de sa peau, mettant en valeur ses courbes gracieuses. La lueur de la lune caresse tendrement ses traits angéliques, illuminant ses yeux d'un bleu océan profond, dans lesquels danse une lueur perverse. Déconcerté, je porte mon regard vers le ciel et laisse échapper un soupir face à mon discernement erroné. Cette forêt provoque en moi une terreur profonde. Je me retrouve face à des inconnus, dont l'élégance de la créature contraste grandement avec celle du vieillard. L'apparence angélique de cette être ne me charmera pas davantage. Elle n'est qu'une bécasse parmi tant d'autres, incapable de veiller sur son grand-père et de le garder loin des dangers, murmurai-je dans ma tête...

À ma grande surprise, comme si elle avait entendu mes pensées, elle se lèche les babines avec une impolitesse animale tout en me jaugeant de la tête aux pieds. Serait-il possible que ce soit une banale coïncidence, ou un simple geste involontaire. Une pensée me fait tressaillir : sont-ils de réels humains, ou bien des monstres aux pouvoirs énigmatique comme les créatures de tout à l'heure ?

La belle jeune femme a la chevelure d'ange croise mon regard. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle serait parfaite pour Ezekiel. Je détourne mon regard pour inspecter la chevelure dégarnie du vieux qui se trouve devant elle, son crâne lisse au milieu contraste étrangement avec sa nature capillaire abondante sur les côtés. Ses cheveux ne sont pas poivre et sel, juste sel. Un vieux fou qui a survécu trop longtemps. Voilà ma première pensé en voyant sa chevelure ainsi que sa dégaine et également ses rides. Mon dieu, j'aimerai mourir avant de devenir comme lui. La voix qui me parlait au château me marmonne quelque chose une nouvelle fois : « Tu n'es pas destiné à mourir tout de suite. »

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