CHAPITRE 6 - Luna

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Les bois sont sombres et effrayants de ce côté, Les arbres semblent vivants, ils suivent le vent au gré d'une mélodie invisible. Les feuilles les accompagnes dans une danse mouvementés. Les nuages sont bien bas, ils effleurent quasiment le sol. Une épaisse brume se crée formant un voile mystérieux qui engloutis tout sur son passage. L'air me parait moins respirable, cet endroit est étouffant. C'est comme si je me trouvais plongé dans les pages interdites d'un compte horrifiant. Le croassement insistant des corbeaux me fais sursauter à chaque fois, leurs cris stridents résonnant sinistrement dans le silence oppressant de la forêt. Une seule chose manquerait à ce décor terrifiant pour me faire complètement défaillir : la présence d'une personne derrière moi. Je murmure ces mots dans l'air empreint de mystère.

Soudain j'entends distinctement les buissons bouger derrière moi. Une étrange sensation électrise tout mon être, envoyant des frissons le long de ma colonne vertébrale. Des bruits de pas résonnent dans le silence oppressant de la forêt et je sens à peine mes jambes me soutenir, prête à m'évanouir sous l'effet de la peur. Alors que je suis au bord du coma, mon instinct primitif me pousse à me retourner, brusquement je pivote tout mon corps dans un mouvement instinctif. Mon regard, chargé d'une terreur incontrôlable, se plonge dans l'espace vide qui m'entoure. Mes jambes flageoles lorsque je vois une ombre surgir des buissons, comme un spectre qui émerge de l'ombre. Ezekiel se tiens là, devant moi, avec une expression interrogatrice sur son visage. Mes pupilles se dilate alors que je tente de comprendre comment il m'a retrouvé. Mes respirations se font de plus en plus régulières, je reprends mon souffle, mon cœur s'apaise. Ezekiel avance et pose sa main sur mon cœur :

— Ca va aller ?  dit-il inquiet

— Comment tu m'as retrouvé ? Demande-je d'une voix haletante.

— Alors... C'est compliqué à expliquer, tu avais le canif de Tina dans ta poche, j'ai suivis cette direction, puis je t'ai trouvé. 

Je plisse les yeux, tout en les levant au ciel. N'importe quoi. J'ai même pas de poche. Je ne relève pas son ignorance, et me concentre sur la situation actuelle.

— Tu fais peur à voir avec cette grimace.

— Je comprends pourquoi Val te trouve insupportable.

— Eh ! Déjà, "Val " c'est moche comme surnom.

— C'est pas toi qui décide, espèce de naze !  Je dis en me moquant ouvertement de lui, mes deux pousse posé sur mes tempes, en tirant la langue de manière enfantine.

Ezekiel répliqua en tirant lui aussi sa langue, ajoutant d'un ton moqueur :

— Range ta langue petite vipère. On va retrouver Tina, suis-moi, déclare-t-il d'un ton déterminé.

Nos pas résonne dans le silence du bois. Mes pieds sont engourdis, notre chemin me semble interminable. Soit Valentina est parti bien plus loin que moi, soit nous sommes complétement perdus. Je fais pars de mes doutes au monsieur qui est en tête de marche.

— Nous ne sommes pas perdu, ne t'inquiète pas, dit-il d'une voix irrité.

Hoo ! super, ce jeune homme est décidément charmant ! Il me faut un peu de réconfort parce que là je suis au bords du gouffre ! mes jambes deviennent de plus en plus lourdes, j'ai froid, et j'en ai marre de tourner en rond !

— J'ai froid, bafouille-je. Et j'ai mal aux pieds, et je suis fatigué, et j'en peux plus ! Aboyer-je.

— « Arrête de te plaindre. » rétorque-t-il agacé. « Il est probablement arriver quelque chose a Tina. Je remarque une odeur inhabituelle »

— Quelle odeur ? je ne sens rien, moi. 

— Normal, laisse-moi me concentrer maintenant, crache-t-il.

Quelle personne aigrie peut-il être ! Je me dirige devant lui en pointant mes deux index l'un contre l'autre, les tenant devant moi. Je souris gaiement. Tout en prenant mon air favoris, celui de l'emmerdeuse, curieuse.

—  Alors comme ça t'a un super pouvoir d'odorat surnaturel, tu viens d'où ? Plaisante-je.

— Secret. Et je n'ai pas de super pouvoir. Sérieux Luna arrête maintenant? rugit-t-il furieusement.

Il accélère le pas, et deviens silencieux. Mes questions, suspendues dans l'air, flottent impuissantes, en quête de réponses introuvables. Le regard d'Ezekiel, autrefois brillant, se voile peu à peu. Il se fait de plus en plus fuyant. Ses pas pressés s'étirent devant moi, créant une distance m'obligeant bientôt à entamer une course pour ne pas le perdre. Je semble devenir le fardeau insupportable qui ralentit sa marche. Pourtant je continue de me plaindre dans des murmures inaudibles.

Notre route continue ainsi,longtemps. La noirceur de la forêt s'évapore, le chemin deviens féerique etagréable. Après l'obscurité viens la clarté, comme disait un grand sage. Lorsquenous arrivons au bord de cette allée nos regards croise le corps léthargique d'unefemme. Recroquevillée sur elle-même, dissimulant chacun de ses membres, commesi elle voulait se protéger de tout danger. 

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