Chapitre 9

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Deux jours s'écoulèrent, marquant ainsi mon premier jour de travail. Ma journée de travail s'étendait de huit heures du matin à dix heures du soir, une période qui s'annonçait fatigante mais préférable. Au réveil, à quatre heures du matin, je m'habillai avec soin, sachant que l'uniforme de travail m'attendait à mon arrivée à l'hôtel. Je préparai le petit-déjeuner et en réservai une portion pour ma mère et Jessica. À six heures, je quittai la maison pour me rendre à l'hôpital, où je m'assurai que ma mère avait pris son repas. Jessica devait lui apporter le dîner à deux heures ou à midi.

Malheureusement, en raison des embouteillages, je suis arrivé au travail avec un retard de trente minutes. Sérieusement, pour mon premier jour ? Je devais être plus attentif. On me remit mon uniforme et ma tâche consistait à passer la serpillière dans les allées de l'entrée et du couloir menant aux chambres, tout en m'assurant que les escaliers et les ascenseurs étaient propres et que l'espace dégageait une agréable odeur. Pendant cette journée, je me suis lié d'amitié avec une belle femme enceinte du nom de Sandrine, elle me montre les lieux et apparemment, elle est responsable de ranger les chambres des clients riches. Elle se sent un peu fatiguée à cause de la grossesse, c'est pas facile pour une femme enceinte de faire des allers-retours dans chaque chambre et de se baisser pour ramasser des trucs. Mais bon, je suis sûr qu'elle gère ça avec classe et dévouement.
Elle était sur le point de défaillir en raison de la faim qui la tenaillait, car elle n'avait rien mangé pour le dîner. Il était déjà sept heures et demie du soir. Je me suis empressé d'acheter un repas pour elle et elle s'en est délectée.

_Anna, tu es véritablement une personne bienveillante. Je pense qu'il est temps pour moi de me reposer. Écoute, un homme va arriver, il occupera la chambre 108B. Pourrais-tu s'il te plaît préparer sa chambre de manière à ce qu'elle soit agréablement parfumée ? Les contractions douloureuses causées par ma grossesse me tourmentent.

_Bien sûr, Madame Bianca. Vous devez vous reposer. Je reviens immédiatement.

J'ai pris l'ascenseur avec mon chariot rempli de tout le nécessaire et je suis monté au troisième étage. J'ai pénétré dans la chambre et j'ai commencé à la nettoyer. Il y avait tant de choses à faire que je n'ai pas vu le temps passer. J'ai réalisé que j'étais en retard pour me rendre au bureau du sous-chef de l'hôpital.

Tout à coup, j'entendis frapper à la porte et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Allais-je être congédié dès mon premier jour, parce que j'avais aidé une femme enceinte ? Je restai immobile, perdu dans mes pensées, au lieu de simplement me retourner et partir. Puis, j'entendis un deuxième coup qui me ramena à la réalité. Je me retournai rapidement, prêt à présenter mes excuses de la meilleure façon possible. Je tenais à conserver mon emploi.

Affichant un sourire feint devant l'homme qui se tenait devant moi, il était d'une beauté à couper le souffle, bon sang ! Cet homme que j'imaginais dans mes scénarios nocturnes, avec son aura magnétique, semblait avoir toutes les femmes à ses pieds. Il ne cessait de me fixer, plongeant son regard au plus profond de mon âme, s'imprégnant de chaque parcelle de moi. Il resta sans voix, tandis que moi, telle une idiote, je le dévisageais, incapable de prononcer un mot. Mon Dieu, j'allais perdre ce travail.

Avalant ma salive, je rassemblai les objets qui traînaient sur la table et m'excusai. Je ne voulais surtout pas qu'il me prenne pour une voleuse. Non, hors de question !

_ Je suis vraiment désolée, je n'ai pas réalisé que vous étiez déjà arrivé , je je voulais m'assurer que tout était en ordre pour votre séjour. Encore désolée.
balbutiai-je, presque en bégayant.

Mon Dieu, Anna, recentre-toi. Néanmoins, il m'offrit un sourire éclatant, d'une beauté à couper le souffle. Comment un homme pouvait-il être aussi magnifique ? Quelque chose en lui m'attirait, mais je suis consciente que, en tant que simple femme de ménage, une fille aussi insignifiante et ennuyeuse que moi ne peut pas susciter son intérêt.
Je n'émanais aucune aura positive, les autres se faisaient un plaisir de me le rappeler et ne manquaient pas une occasion de me rabaisser. Je n'aurais jamais imaginé qu'une femme dépourvue de confiance en elle et qui se dévalorise puisse être digne de son amour. Et pourquoi avais-je de telles idées absurdes ? Anna, aurais-tu un faible pour Monsieur ? Non, non, non...

Il secoua la tête et répondit avec son charmant accent français :
_ Ce n'est pas grave du tout , merci d'avoir pris soin de la chambre . Tout est impeccable et le lit est super bien fait. Vous avez fait un excellent travail. Au fait-

Au moins, il savait apprécier mon travail. Je lui adressai un grand sourire et le coupai dans sa phrase pour le remercier d'avoir apprécié mon travail :
_C'est à moi de vous remercier d'apprécier le travail. Excusez moi, je dois y aller. Passer un agréable séjour et bienvenue en Haïti.

Je me hâtai de m'éloigner de lui, pressée de quitter cette pièce. Alors que je m'en allais, je pouvais sentir son regard peser sur moi. Je me dirigeai rapidement vers le bureau du sous-chef, qui me fit remarquer mon retard et m'indiqua que cela ne devait plus se reproduire. Je comprends leur exigence, c'est mon premier jour de travail avec eux, il est normal qu'ils soient si stricts avec moi.

Après avoir reçu les directives à respecter dans l'établissement, je quittai son bureau et m'accordai une brève pause dans un endroit enchanteur que je découvris au sein de l'hôtel, empreint de quiétude.

Je demeurai là quelques instants avant de rentrer chez moi, et tout se passa bien au travail, enfin presque...

À peine avais-je franchi la porte, que j'entendis des sanglots. Lorsque j'entrai, je découvris Jessica allongée sur le canapé, en larmes. Je m'approchai d'elle et lui touchai l'épaule. Elle me regarda, les yeux gonflés.

_Quelque chose ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ?

_ Gaston kitem. (Gaston m'a largué.)

_ Qui est Gaston?

_ Ti neg ki te la avant hier an , sa ki tap pale de bagay Threesome nan. (Le jeune homme qui était là avant hier, celui qui parlais du plan à trois.)

Je compris son chagrin et je la réconfortai en essuyant ses larmes avec douceur. Je lui caressai tendrement les cheveux.
_Pff, je pensais que c'était quelque chose de plus sérieux. C'est pour cela que tu pleures ?

Elle me répondit d'une voix tremblante :
_ Bah je l'aimais, Anna. Ne peux-tu pas comprendre cela ? Tu es vraiment égoïste.

Je la pris dans mes bras en lui disant :
_Allez viens là, ma meilleure amie. Ne pleure pas pour ce vaurien de toute façon. Hans, lui, il t'aime vraiment.

Elle semblait réfléchir à mes paroles et finit par dire :
_C'est vrai que Hans m'aime. Je ne devrais pas m'inquiéter pour ce vaurien, comme tu le dis.

Elle essuya ses larmes et me serra dans ses bras. Je comprenais parfaitement ce qu'elle traversait. On dit souvent que lorsque quelqu'un n'a pas connu l'amour d'un père, il cherchera toujours cet amour chez les hommes pour combler ce vide, peu importe la façon dont ils le traitent.

La Perle De Mon CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant