Chapitre 10

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À peine mon premier jour de travail entamé, je ressentais déjà une profonde fatigue m'envahir. J'aspirais à rester emmitouflé dans mes draps, à rêvasser paisiblement. Malheureusement, l'alarme impitoyable interrompit ce doux songe, m'obligeant à me lever aux aurores, afin de préparer le petit déjeuner et me rendre à l'hôpital.

_Maman, tu m'as tant manqué ! Comment s'est passée ta nuit ? lançai-je avec enthousiasme.

_Mon bébé ! Que viens-tu faire ici ? Et si tu arrivais en retard au travail ? s'inquiéta-t-elle.

_Ne t'inquiète pas maman, j'avais simplement envie de te voir. N'es-tu pas contente de me voir ? répondis-je avec tendresse.

_Bien sûr, mon cœur. Ta présence me comble de bonheur, mais tu dois te dépêcher pour aller au boulot répliqua-t-elle doucement.

_Oui, maman ! Je t'ai apporté le petit déjeuner. annonçai-je fièrement.

_Jessica ne pouvait pas le faire ? s'enquit-elle.

_Non maman, elle traverse une petite épreuve, tu sais, une histoire de cœur brisé expliquai-je avec compassion.

Je lui déposai délicatement un doux baiser sur le front, témoignant ainsi de mon affection et de mon attachement à elle. Elle considérait toujours Jessica comme sa deuxième fille, tout comme moi. Comme moi, elle lui conseillait d'éviter certaines fréquentations. Alors que je m'apprêtais à descendre les escaliers pour partir, le médecin m'appela.

_Anna, je suis consciente des difficultés actuelles que tu rencontres pour réunir les fonds nécessaires à l'opération de ta mère. Je tiens simplement à te faire part de ma préoccupation. Si tu ne te hâtes pas, la situation pourrait s'aggraver et je crains de ne pas pouvoir la maintenir en état stable pendant une période prolongée.

_Docteur, je comprends parfaitement les enjeux et je t'en prie, accorde-moi un peu plus de temps. Je viens tout juste de trouver un emploi et je suis convaincue que d'ici quelques temps, j'aurai réuni suffisamment d'argent pour couvrir les frais de sa chimiothérapie et toutes les dépenses nécessaires.

_Très bien, je vais patienter encore un mois, mais pas plus.

_Docteur, je t'en supplie. Un mois ne sera pas suffisant pour réunir tous les fonds nécessaires à cette opération. Je suis déterminée à tout mettre en œuvre pour sauver ma mère. Je te demande juste un peu plus de temps.

Il me fixa avec une lueur de compassion dans les yeux. Comment allais-je faire ? Comment pourrais-je réunir une telle somme d'argent ? Au plus profond de moi, je priais pour que le docteur fasse preuve d'un peu d'empathie à mon égard. Il esquissa un sourire moqueur, me laissant dans l'attente de ses paroles.

_Il existe une autre solution..., dit-il en passant ses doigts sur sa barbe. Il me scruta de haut en bas, arquant un sourcil. Désespérée, je répondis immédiatement :

_Quelle solution ? Dis-moi tout, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ma mère guérisse.

Il s'approcha de moi et posa sa main sur ma joue, la caressant doucement. J'ai trouvé ce geste très déplacé et je me suis immédiatement reculée de deux pas, créant une distance entre nous. Il esquissa un sourire désagréable et me dit :
_La seule solution, c'est de... coucher avec moi.

_Pardon ? Il me souria d'une manière dérangeante.
Mon estomac a failli se révolter face à mon repas matinal, son sourire désagréable me fendait le cœur en deux. Comment pouvait-il suggérer de telles insinuations ? Me prenait-il pour un objet ? Il m'a regardé en haussant un sourcil, affichant un large sourire, et m'a dit :

_Alors ? Tu couches avec moi deux ou trois fois et tout ce qui concerne la santé de ta mère sera réglé, à toi de voir.

_Non mais sérieusement, vous êtes un médecin foutrement médiocre !! Comment osez-vous me faire une telle proposition ? Allez vous faire voir.

Il me saisit brusquement par le cou, me plaquant violemment contre la rampe de l'escalier. Pourquoi cela devait-il m'arriver en ce jour si important ? J'ai l'impression d'être née sous une mauvaise étoile. Malgré ma peur, je reste forte, affrontant cette adversité.

_Sa ou di la ?(Qu'est-ce que tu viens de dire ?)

_ Tu m'as bien entendu, tu n'es qu'un individu insignifiant. Un médecin médiocre et vulgaire. Va te faire voir.

Il leva sa main pour me gifler, mais heureusement, une infirmière passa à ce moment-là, me sauvant la vie.

_Sa kap pase la ?(Qu'est-ce qui se passe ici ?)

Il lâcha prise et je me précipitai vers l'infirmière.

_Anyen non , miss la . Li dim ke li te gen Yon problème nan Kou li m tap gade li pou li.(Rien du tout, elle m'avait dit qu'elle avait un torticolis, je vérifiais juste.)

L'infirmière le dévisagea avec perplexité, ne croyant pas un seul mot de ce que ce praticien affirmait. Elle posa sa main sur mon cou et me demanda si tout allait bien.

_Non, ce dépravé m'a insinué que je devais m'abandonner à lui pour couvrir les frais hospitaliers de ma mère. C'est ce que j'aurais aimé dire, mais je suis restée muette comme une carpe et lui ai simplement fait signe de la tête.
Je suis descendue directement les escaliers et suis allée travailler. Heureusement, malgré tout ce qui venait de se passer, je ne suis pas arrivée en retard. Mais cette situation et ce que je viens de vivre me mettaient vraiment les nerfs à vif. Je n'avais pas du tout envie de travailler, alors je me suis mise à marcher en faisant le tour de l'hôtel.
Dans l'attente de mes yeux, l'homme de la soirée précédente se tenait adossé au banc, arborant une silhouette véritablement athlétique. Sa chemise légèrement écartée dévoilait ses muscles sculptés, une vision à couper le souffle. Il reposait paisiblement, tel un être angélique, tandis que sans m'en rendre compte, je me trouvais captivée par la contemplation de cet inconnu séduisant en plein sommeil. Soudain, tel un éclair, il s'éveilla...

La Perle De Mon CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant