Chapitre 24

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« You cannot kill my desire. Set my love on fire and let it burn. »


Comment mes parents avaient-ils pu faire semblant de ne rien savoir et me laisser sans réponses ? J'avais du mal à comprendre la raison pour laquelle, ils me l'avaient caché... J'aurais été la première contente ! J'étais bien la seule à avoir toujours voulu qu'il soit soigné alors leur réaction n'était pas logique. Je ne savais même pas pourquoi je me torturais l'esprit. Je ne trouverai pas de raison à leur comportement, ils faisaient tout comme ils l'entendaient sans me prendre en compte. Tout ça pour préserver leurs secrets bien enfouis. Si tout le monde avait été honnête, j'étais persuadée qu'il n'y aurait pas eu autant de soucis dans notre vie.

J'attrapai le téléphone fixe et joignis immédiatement mon père, poussée par un élan de colère. Je me fichais de savoir l'heure de là-bas, je devais mettre certaines choses au clair. Il ne répondit qu'à la quatrième tonalité, d'une voix enrouée :

« Joyce, bonjour... »

« Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?  » attaquai-je tout de suite.

« J'entends que tu es encore de bonne humeur, aujourd'hui. »

Je grognai face à son ton ironique, je n'étais pas en état de plaisanter. Plus maintenant. Et ce n'était pas arrivé depuis un bon bout de temps avec lui alors que nous ne faisions que ça auparavant. Les choses avaient changées depuis que j'avais découvert qu'il n'était pas le père parfait que j'étais sûre de connaître.

« Pourquoi tu ne m'as pas dit que Nathan était en psychiatrie ? Pourquoi tu m'as laissé m'inquiéter pendant des semaines ? J'avais peur qu'il lui soit arrivé un truc et pourtant les rares fois où je t'ai eu au téléphone, tu n'as même pas pu me rassurer ? En me disant que mon frère allait bien, qu'on s'occupait de lui dorénavant ? Non, t'avais peur que ça me fasse trop plaisir ? » déballais-je d'un seul coup.

Je n'avais probablement jamais parlé autant de ma vie, moi qui passait mon temps à me réduire au silence face à mes parents et surtout face à Nathan. Ce n'était plus le cas ; j'avais compris que j'étais toute seule et que si je voulais réussir, je devais employer mes propres moyens. 

« Chérie... » souffla-t-il « Les choses ne sont pas aussi simples. »

« Vous l'avez enregistré sous le nom de maman, vous ne vouliez vraiment pas que je le sache. Pourquoi ? »

Mon père mit plusieurs secondes pour répondre simplement : 

« Parce que ton frère a besoin de guérir. »

« Et alors ? »

« Et, c'est évident qu'il ne doit plus te voir pendant un temps. Pour faire la part des choses... »

La manière dont il parlait du cas de Nathan, ajoutée à sa réaction quand je lui avais avoué le baiser, me laissait penser qu'il savait bien plus qu'il ne voulait me le dire et ce depuis plus longtemps que moi. Ça m'énervait de voir que j'étais la principale concernée, la cible de mon frère mais que personne ne voulait m'en dire plus.

« Tu n'aurais pas pu me l'expliquer, clairement ? Ça m'aurait éviter de me faire du soucis pendant un mois. » rétorquai-je.

« Tu y serai quand même allé Joyce. Comme je ne suis pas là pour contrôler, j'ai décidé de faire cela. Comment l'as tu compris ? »

Il s'y prenait un peu trop tard pour contrôler... Le mal était déjà fait. Il n'essayait que de gérer les dégâts, éviter qu'ils ne se répandent. Je décidai de ne pas relever et répondis à sa question. 

Let it burnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant