Bonus

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Hi ! J'avais cette idée de bonus en point de vue externe pour que l'on comprenne un peu mieux ce qu'a traversé Nathan alors je me suis lancée. Bonne lecture !

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  « He lost himself along the way. »





• Nathanael, 4 ans.


« Tu  veux jouer à un jeu ? »  lui avait demandé son père et le petit garçon, de nature malicieuse, s'était empressé d'accepter. Comme convenu, il avait couru jusqu'à sa chambre, s'était caché sous son lit – endroit où il avait promis de rester en attendant que son père et la Dame le trouvent. Mais, maintenant, il ne voulait plus jouer. Il n'arrivait plus tellement à respirer à cause de toute la poussière au sol ; s'ajoutait à ça son envie pressante et son terrible ennui car son père mettait bien du temps à le retrouver. Il l'avait appelé plusieurs fois d'une voix faible et comme personne ne lui répondait, Nathanael sortit tout seul de sa chambre, prêt à dire que le jeu était terminé. Et qu'il avait gagné de toute façon !

- Papa ! se mit-il à scander en longeant le couloir.

Il allait pousser la porte de chambre de ses parents quand celle-ci s'ouvrit toute seule sur son père qui semblait si impressionnant. Kenneth.

- Qu'est-ce que tu fous là ? gronda-t-il. Je t'ai pas dit de rester dans ta chambre ?

L'homme plus maître de ses gestes ni de sa force attrapa violemment son garçon par le bras et le traîna presque dans la chambre de l'enfant. Ce dernier, qui pourtant n'était pas sûr d'avoir fait quelque chose de mal, s'était mis à pleurer. Par culpabilité et frayeur. Il ne reconnaissait pas son papa dans la démarche incertaine de cet homme, son regard vide, ses gestes démesurés... Le petit garçon ne comprenait pas cette colère alors qu'il avait seulement voulu cesser de jouer. Il tomba lourdement dans son dressing puis le père serra son visage fin de ses mains de fer avant de l'avertir :

- Tu vas rester ici jusqu'à ce que je t'en dise le contraire, j'espère que c'est compris.

Sans bisous, sans câlin, ni autre geste d'affection, il ferma les portes coulissantes du placard enfermant son propre fils. Davantage effrayé dans le noir, Nathanael s'était recroquevillé sur lui-même. Il était tout seul, livré à une tristesse bien trop grande pour un enfant.

A partir de ce jour, le jeu n'en avait plus vraiment été un et il en était toujours sorti perdant.


***


- Je suis désolée, fiston... déclara Kenneth. Je ne serai plus jamais méchant, je te le promets. Est-ce que tu veux bien me croire ?

La tête baissée, par la honte, Nathanael laissait son père lui changer son sous-vêtement et pantalon. Quelques heures plus tôt, il avait préféré rester où il était plutôt que de prendre le risque d'aller aux toilettes. Et dorénavant, il se sentait un peu plus coupable encore. Alors que l'homme devant lui commençait tout juste à avoir des remords, reprenant ses esprits.

- Et si on allait se chercher une glace avant que les filles arrivent ?

- J'ai le droit ?

Son père n'était-il pas énervé ? Avoir une glace était une récompense... Or n'avait-il pas fait quelque chose de mal ? L'esprit du petit garçon était embrouillé, bien loin de voir la réalité. Voir qu'il avait en face de lui quelqu'un qui comptait acheter son pardon et son silence.

Let it burnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant