1) Réveil

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Ash – Réveil

Au début c'était juste le noir complet.

Dans ce noir ma conscience flottait , pas toujours présente avec la même intensité.

Par moments je percevais comme un brouhaha lointain, sans que je ne puisse ne distinguer les mots.

Au bout d'un temps que je ne saurais pas définir le noir perdit de sa densité.

Par moment je percevais des formes plus claires mais complètement floues.

C'était pire car plus je voyais clair plus une brûlure dans mon abdomen se faisait insistante .

Quand ça arrivait je percevais comme de mouvements confus autour de moi et soudainement la douleur disparaissait et je m'enfonçais à nouveau dans l'obscurité.

Cette étape dure aussi un temps.

Et puis un jour je dépassai cette phase floue et confuse et j'ouvris les yeux.

C'était comme refaire surface au monde après avoir été cloué au fond d'un lac.

Ce processus aussi se répète plusieurs fois avant que je puisse garder les yeux ouverts suffisamment longtemps pour distinguer les carreaux en dessus de ma tête.

Je me fatiguais vite cependant et je les fermais à nouveau.

Et puis soudainement ce fut une tête avec des longs cheveux noir et plutôt un beau visage en dessus de moi.

Une paire d'yeux sombres me dévisagent.

Quand ceci arrive ce fut comme si mes synapses recevaient soudain un choc électrique qui les porte à refonctionner à nouveau.

Je reconnut ce visage : « Blanca ? »

« En fin ! Je commençais à perdre espoir»

Je suis assis ,le dos contre des coussins. Je me sent extrêmement faible.

Tout mon corps me fait mal, mes membres semblent lasses rien que à l'idée de soulever un bras. Mais le pire c'est la douleur sourde et constante au milieu de mon torse.

Comme une angoisse permanente. Un vide. Un manque.

Car tout de suite après avoir reconnu Blanca c'est l'image d'Eiji qui a surgit dans ma tête, mais Eiji, lui, n'est pas là.

La prise de conscience de son absence c'était matérialisée très vite en prenant tout l'espace de mon existence.

Contrairement à la blessure dans mon ventre je ne peux rien y faire, pas de médicaments possible. Tout compte fait, le coma n'était pas si mal.

Blanca a compris immédiatement.

« Il est au Japon , il est rentré, il est en sécurité ».

Ça devrais me soulager. Bien sur je suis heureux qu'il soit en fin en sécurité.

Mais le manque est juste atroce.

Du coup j'ai encore moins envie de parler.

« Ça fait combien de temps que je suis là ?» je finis par demander.

« Deux semaines. Tu te rappelle de ce qui c'est passé ?»

C'est encore confus. Je me souviens que je courais . Je me souviens aussi de la sensation du papier dans ma main. La lettre d'Eiji.

Pendant un instant j'avais était tellement heureux.

Puis soudainement la douleur m'avait transpercé et les larmes avaient brouillée ma vue.

La vie partait avec mon sang.

Lao. Je l'avais reconnu. J'avais sorti mon flingue une dernière fois.

C'était un automatisme. J'avais probablement tiré.

Je ne me souviens plus de ce qu'il m'avait dit. Quelque chose à propos de Sing ?

J'étais allé trop loin. J'étais persuadé que c'était la fin.

Alors j'avais seulement voulu m'asseoir et finir de lire ces mots magnifiques, la lettre d'Eiji qui me réchauffait.

Je m'étais traîné jusqu'à la bibliothèque , j'avais posé la tête sur les feuilles, j'avais pensé fort à lui, je l'avais appelé.

Après ce fut le néant.

Lumières et ombres sur la voie de l'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant