Chapitre 8 ♫. Vieux Démons

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Tayden

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Tayden

Le concert londonien a été dingue.

Le public était déchaîné, j'ai pris mon pied comme jamais.

Chaque soir est différent. Ce n'est jamais le même show ni la même énergie que l'on perçoit. J'aimerais pouvoir garder en mémoire tous les visages de nos fans pour me rappeler à chaque fois que je me sens seul que je ne le suis pas vraiment.

Comme après chaque représentation, je jette dans la fosse quelques t-shirts, Zack, ses baguettes, Hazel distribue ses médiators et Jason balance tout ce qu'il a sous la main, ce qui inclut parfois ses chaussures.

Les « encore » sont mes moments préférés juste après notre entrée sur scène. Le public ne veut pas qu'on parte, il crie nos noms avec une telle fureur. Ça me fait mal au cœur de laisser ces milliers d'âmes derrière nous...

Il est minuit passé lorsque je regagne ma chambre.

J'ai abandonné mes bandmates qui s'adonnaient au festin que la cheffe à la chevelure de vin a concocté.

Sur mon lit se tient un plateau où un encas a été préparé à ma demande par le personnel de l'hôtel. En quelques bouchées, ces petits sandwichs me remplissent le ventre modestement. Je file sous la douche pour me débarrasser de mes coups de chaud du concert. L'eau brulante détend chaque muscle de mon corps. Il ne s'écoule qu'un bref instant avant celui durant lequel je me mets à trop penser.

Si aux yeux du monde, j'ai l'air indestructible et inatteignable ; la vérité est tout autre. La plus grande partie de mon énergie s'épuise dans les mensonges que je raconte. C'est épuisant.

Pourtant, le monde tourne aussi bien avec ou sans mes états d'âme...

Une fois fraîchement vêtu d'un jean, d'un t-shirt et d'une parka, tous noir, j'enfile une paire de bottes en cuir. Je descends dans la rue au même moment où un taxi arrive.

Nous prenons alors la direction d'un endroit où je ne devais plus jamais remettre les pieds, mais bon, niveau remord, je ne suis plus à ça près.

Le diable se frotte les doigts en ma compagnie...

Arrivé à destination de cette mythique boîte à la réputation sulfureuse, je reste immobile un moment en face de la devanture, le temps d'absorber l'air frais urbain.

J'avale ma salive puis me mets à avancer.

"When the levee breaks" de Led Zeppelin envahit mes oreilles un peu plus intensément au fur et à mesure que je m'enfonce dans ce long tunnel qui mène tout droit vers l'antre de Satan.

Plusieurs types me toisent puis me font un signe de tête. Ils connaissent ma tête alors que moi non. Privilège de rock star quand tu nous tiens.

Deux grandes portes s'ouvrent à moi, une éruption musicale me jette une sacrée dose de décibels dans les oreilles. Ce club a été mon refuge quand j'étais au fond du trou juste après notre premier album.

You Can Have My HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant