Tayden Bower est le chanteur du groupe Jet Black Adrenaline. À 24 ans, sa vie de Rockstar a déjà embrassé tous les excès : alcools, drogues, sexe. Le Bad Boy est à la hauteur de sa réputation.
Alors que leur nouvelle tournée commence, une mystérie...
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Tayden
Frénésie est mon mot préféré.
Je la ressens au plus profond de mon être. Elle me définit comme elle me détruit à petit feu. Mais je ne suis pas seul dans cette folie, le public en liesse face à moi parvient à me le rappeler à chaque seconde.
Mon corps entier frissonne à chaque mot de mon chant guttural. Sur scène, je ne suis plus vraiment là, à moins que ce soit l'unique moment où je le sois vraiment. Sur scène, je suis moi-même, avec mes idées noires, mes mouvements effrénés, mes derniers espoirs, tout ce qu'il reste de mon cœur.
Je peux me laisser tomber autant de fois que j'en ressens le besoin, mon être se montre encore plus résistant face à la douleur. Je n'ai plus à attendre un semblant d'écho, ils sont des milliers à me parvenir.
Je fixe nos fans en délire s'égosillant sur les paroles que j'ai écrites lorsque j'avais dix-neuf ans, juste avant que je n'essaie de me foutre en l'air. Juste avant que je décide de faire sonner la mélodie de ma propre mort, lorsque le diable me narrait que tout ça n'était qu'une épreuve. Cette phase aurait pu disparaître si je n'avais pas appris à aimer ce déchirement constant.
Souffrir est la seule chose qui me maintient en vie.
Je saute de la scène, atterrissant face au premier rang, agglutiné devant une barrière qui menace de s'effondrer par le soudain mouvement de la foule hystérique. J'entame le deuxième couplet où j'utilise ma voix de tête pour mettre en valeur mon timbre le plus suave.
Des dizaines de mains recouvrent le haut de mon torse, et je me laisse aller à tous ces attouchements que je reçois. Voir la joie véritable sur chaque personne qui semble réaliser son rêve le plus grand me fait sourire. Voir tous ces gens qui m'aiment d'un amour si profond me fait à chaque fois un effet considérable.
Qu'ai-je fait pour être autant adulé ? Qu'ai-je fait pour avoir la chance de vivre de musique et de débauche ?
Ma vie est si chaotique qu'elle en serait presque poétique.
Je remonte sur la scène pour enchaîner le deuxième refrain. Je décoche une œillade à Hazel à ma gauche. Avec sa précieuse Fender en main, elle aussi est en trance. Ses longs cheveux d'un rose pastel valdinguent dans tous les sens. Elle m'accompagne dans le chant, avec sa voix à la fois douce et percutante.
À ma droite, Jason se déchaîne sur le même entrain avec sa basse. Ses dreadlocks bataillent de haut en bas au rythme du tempo. Il capte mon regard puis me lance un clin d'œil en me tirant la langue.
Le célèbre solo de guitare d'Hazel débute, épaulé par le seul et l'unique Zach, à la batterie juste derrière nous, perché sur son estrade. Ses muscles tressautent à chaque coup puissant qu'il abat sur son instrument.
Putain. Je peux crever pour n'importe lequel d'entre eux. Ils représentent tout pour moi.
— Sydney ! Vous nous avez putain de manqué, bordel de merde ! crié-je dans mon micro à la fin de la chanson.
Le public hurle à la suite de ma déclaration, m'arrachant une énième vague de frisson.
— Pour la prochaine chanson, enchaîne Hazel, nous allons ralentir un peu la cadence.
— On veut voir vos flashs, vos briquets, ou n'importe quel bordel qui produit une source de lumière, enchérit Jason.
— La prochaine chanson s'appelle « You Can Have My Heart » et elle est pour vous ! m'exclamé-je en déclenchant à nouveau une agitation dans cette grande salle qu'est la Qudos Bank Arena.
Hazel troque sa Fender électrique pour une Taylor Acoustique. Ses doigts connectés à n'importe quelle guitare laissent toujours place à de la magie. C'est une véritable virtuose. Sa voix emplit la salle, couverte par la gigantesque chorale devant nous. J'ajoute la mienne pour le refrain, puis j'enchaîne avec un nouveau couplet.
Cette chanson parle d'un amour qui est plus fort que tout, et qui, face à tout le chaos qui nous entoure, ne fait que de s'amplifier.
J'ai écrit cette chanson lors de notre première tournée dans une chambre d'hôtel à Amsterdam. Je me suis imaginé la sensation d'être réellement amoureux de quelqu'un.
À notre époque, la notion d'amour a un sens bien différent pour chacun. Je suis d'ailleurs de ceux qui pensent qu'il n'existe pas.
L'amour est une utopie et cette chanson n'est qu'un putain de mensonge, car jamais personne ne pourra avoir mon cœur...
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NDA :
Hey hey hey !
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Pour ce prologue, je vous laisse lentement mais sûrement prendre la température. 🌦
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