Chapitre 10 ♫. Boomerang

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Jordan

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Jordan

Je termine mon maquillage des yeux aux allures de félin puis applique un rouge à lèvres rose discret.

— Quelle femme ! s'écrie Hazel en me souriant.

— Tu peux parler !

La guitariste porte une jolie robe rouge qui dévoile subtilement ses atouts. Pour ma part, c'est une courte robe noire aux manches longues à dentelle que j'ai choisie. Notre session de préparation a duré plus de deux heures, le temps de choisir la tenue, la coiffure, le maquillage.

Hazel est une véritable perfectionniste, mais le résultat fait son effet lorsque nous arrivons bras dessus bras dessous au club.

Je n'ai pas toujours été à l'aise avec mes hanches larges, mais de nos jours c'est plutôt à la mode, alors je ne m'en plains plus autant qu'avant. Je pleurerai dès lors où la tendance des Kate Moss reviendra.

Hazel s'est occupée de ma chevelure, créant au fer de longues boucles qui tombent en cascade dans mon dos.

Le regard des hommes sur nous me gêne en premier lieu, mais Hazel a l'art et la manière de les faire rebrousser chemin, gentiment.

Nous dansons, buvons, rions aux éclats et ça me fait du bien.

Je n'ai jamais eu cette audace à faire la fête à outrance. Peut-être qu'à vingt-neuf ans, il serait temps que je fasse ma crise d'ado. Mieux vaut tard de jamais...

Au rythme des chansons, je me lâche énergiquement au milieu de la piste. Je danse avec des hommes, des femmes, mais surtout avec Hazel jusqu'à ce que je sois épuisée.

Je fais ensuite un passage aux toilettes pour la laisser discuter avec un type de son âge. Il a l'air très intéressé par elle, mais la guitariste, elle, ne semble pas autant emballée. Le gars est plutôt mignon au style soigné, mais je suppose qu'à ses yeux, il manque ce truc, cette étincelle qui pourrait la faire vibrer...

Je m'enferme dans une cabine après avoir fait la queue plusieurs minutes. J'accroche mon petit sac à main sur le porte-manteau prévu à cet effet, le temps de me vider la vessie. Je tire la chasse puis sors pour aller me laver les mains.

J'en profite pour me reparfumer et me remettre du rouge à lèvres. Je range mes cosmétiques dans mon petit sac puis remarque de nouvelles notifications sur mon cellulaire.

J'entrevois un numéro inconnu et mon sang se glace.

« Tu peux fuir où ça te chante sur cette Terre, ça ne m'empêchera pas de montrer le genre de salope tu as été. »

Son message des plus écœurants est suivi d'un lien. La panique m'envahit aussitôt. Je sais d'avance ce que c'est, et à quel point je vais pleurer ce soir avant de m'endormir.

Je clique dessus en tremblant. La page Internet se charge avec une telle lenteur que j'ai le temps d'imaginer le pire jusqu'à atterrir sur mon plus gros cauchemar...

You Can Have My HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant