HOPE

Chapter 3 - Hope

Jeudi 7 septembre, 13:30, Paris 15e

Le bruit sourd de ma respiration parvenait à mes oreilles comme un écho lointain. Je n'arrivais plus à entendre quoi que ce soit : mes pensées avaient embaumé mon cerveau.

J'étais seule à me battre contre moi-même, je me défendais seule face à mes démons et mes angoisses. La rage ne me laissait plus respirer.

J'avais honte.

Quand est-ce que j'arriverai à me battre ? Quand est-ce que je saurais vaincre ces crises qui animent mes nuits ?
Quand est-ce que je saurais enfin d'où elles viennent et comment les calmer pour enfin réussir à respirer ?

Y arriverai-je un jour ?

« Ne laisse jamais les pensées néfastes te marcher dessus. Défends-toi. Je suis là, affronte ta peur, même si elle te terrifie plus que tout, petit cœur. »

Papy.

« Bats-toi, Hope ! Bats-toi pour moi, pour nous tous ! On a fait de toi la fille que tu es aujourd'hui, mon cœur ! »

Mamie.

« Tout ira bien, Hope. Lorsque tu seras au plus bas, rappelle-toi toujours de ce que je te disais pour t'endormir : L'obscurité est ton trou noir, mais elle n'est jamais là quand il y a un rayon d'espoir. »

Parrain.

Morts. Ils sont morts. Et pourtant ce sont leurs phrases qui me viennent en tête.

« Tu es ma lumière, Hope. »

Elena.

« J'ai de la chance de pouvoir compter sur toi, ma cousine chérie. »

Maëlle.

Battre. Je dois me battre pour elles, mes cousines qui ont toujours été là pour moi. Je ferais tout pour elle.

« Tu es ma meilleure amie, Hope. Je ne pourrais pas m'en remettre si je venais à te perdre, je tiens tellement fort à toi. »

Alors pourquoi, Rhéane ?

Pourquoi m'as-tu fait autant de mal ? Tu étais consciente de tes mots, de tes actes. Mais pas des conséquences. Et c'est bien là ton point faible, tu n'as aucune idée des répercussions que peuvent avoir tes mots blessants.

À vouloir semer le bien avec les mauvaises intentions, on finit par récolter la haine.

Je me vengerai de ce que tu m'as fait, de ce que vous m'avez fait. Vengez vous de moi, je n'en ai plus rien à faire.

C'est chacun pour soi, maintenant.

—Hope, est-ce que tu veux changer de classe ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi ?

Je ne veux pas penser aux répercussions. Je ne veux pas m'imaginer devoir expliquer à tout le monde le pourquoi du comment.

Est-ce que je veux être dans la classe de Maëlle ?

—On peut faire ça ? demandai-je, l'espoir dans mes yeux.