Chapter 9 - Hope

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Jeudi 21 septembre, 8:30, Paris 1er

Ce matin nous avions physique chimie, à mon plus grand malheur. La prof était en retard, et cela m'arrangeait pas mal, étant donné que j'étais à côté d'Eden. J'avais l'impression qu'on ne se laissait jamais de répit comme si nos consciences se mettaient d'accord pour se chamailler.

Cela en devenait lourd, je ne voulais plus avoir affaire à lui, mais le voir tous les jours m'en empêchait.

Il était moins froid, depuis hier matin. Le sport l'avait apaisé ? Je l'espérais, mais dans ce cas, j'aimerai être mercredi tous les jours.

Dans le couloir, j'avais vissé mes écouteurs dans mes oreilles, ma playlist préférée lancée aléatoirement. Et comme j'avais des phases de joie et de dépression, je passais de Damso à The Weeknd, à Nekfeu, à Lana Del Rey. Ça n'avait aucun sens.

Mes yeux baissés sur mon téléphone, lisant les dernières actus sur Twitter, je n'avais pas entendu la prof arriver et mes camarades entrer. Il ne restait que quelques personnes avec moi dans le couloir.

Par stress, je voulais m'empresser de ranger mes écouteurs, sortir ma blouse, mettre mon téléphone en silencieux et je fis tomber mes affaires au sol. Je soufflai d'exaspération : j'étais une empotée.

Je m'afférai au sol pour récupérer mes cahiers et feuilles et en me relevant je me cognai la tête dans un sac. En remarquant le propriétaire, je le tirai vers l'arrière en lui lâchant :

— Tu aurais pu m'aider quand même.

— Et si je n'en avais pas eu envie ? gloussa Liam.

Je ris à mon tour en rangeant mes dernières affaires.

— Tu as mis des briques pour que ton sac soit aussi dur ? lui demandai-je en me frottant l'arrière de la tête.

— Très drôle, dit-il en fermant sa blouse. Aller, arrête de pleurer meuf, tu n'es pas en sucre.

— Non mais en os, mec, répondis-je du tac-ô-tac. Sérieusement, fais gaffe à ce que tu mets dedans. Je refuse de croire qu'il n'y a que des cahiers dans ton sac.

Il fronca les sourcils en m'ébouriffant les cheveux, ses yeux se plissèrent grossièrement avant qu'il ne prenne une voix suraiguë en murmurant :

— Bah alors, petit chou, on se laisse faire par des feuilles et du plastique ?

— On ne peut plus te parler normalement, c'est dingue, pouffai-je en rentrant en classe.

Une boule me monta au ventre et l'anxiété prit place dans ma gorge. Sans ma musique, je n'étais personne. C'est comme une partie de moi, je ne fais rien sans. Parfois quand je suis avec mes amis, je ne rêve que d'une chose : mettre mes écouteurs et me focaliser sur les paroles et le tempo qui faisaient vibrer mes tympans.

Et c'est lorsque je n'ai pas cette partie de moi que le stress monte, c'est comme aller à un oral sans son diaporama, c'est une partie cruciale qui manque.

En me posant à ma place, je n'adressai pas un regard au brun assis à mes côtés. Je sentais son regard sur moi, une question pendant au bout de sa langue, qu'il n'osait pas poser.

Qu'il ne la pose pas, dans ce cas.

Ma prof me reprit plusieurs fois pendant l'heure, car soi-disant, je dormais et ne fournissais aucun effort pour son cours.

— Je vais finir par vous virer de mon cours ! vociféra-t-elle en posant ses mains sur ses hanches.

Je ne répondis rien et posai ma tête dans la paume de ma main. Bordel, cette vieille me faisait vriller.

HOPEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant