Lundi 11 septembre, 15:00, Paris 1er
Les cours avaient repris, je m'étais installée seule au deuxième rang, côté fenêtre. Les maths allaient débuter, pour mon plus grand malheur. Je n'avais qu'une envie : rentrer chez moi pour dormir.
Alors que les derniers élèves s'installaient, je sentis quelqu'un poser nonchalamment son sac sur ma table.
— C'est, c'est notre place, bafouilla un garçon blond, assez grand et à la mâchoire peu dessinée.
— Ah, désolée, je ne savais pas, répondis-je, interloquée.
Ce garçon me disait quelque chose, mais je ne savais pas quoi.
— Du coup, tu nous la laisses ? demanda agressivement ce fameux brun que j'avais remarqué.
Ouh, laissez-moi jouer un peu.
— « Je suis désolée, je ne savais pas », ne veut pas dire que je te laisse la place.
— Tu ne comprends pas quoi dans « c'est notre place » ?
— Tu ne comprends pas quoi dans « dégage, je ne bougerai pas » ? Répliquai-je.
— Tu veux jouer la maligne ? Tu te permets de jouer un rôle parce que tu es nouvelle ?
— Mais tu te prends pour qui ? Bravo l'accueil chez toi.
— Euh, Eden... Peut-être qu'on devrait se mettre devant, finalement, capitula son ami.
— Non. C'est notre place, on la reprend.
— Mais attends, tu te rends compte de pourquoi tu m'engueules là ?
— Qui a dit que je t'engueulais ? m'interrogea-t-il toujours sur le même ton.
— Je ne sais pas, juste une impression. Mais je pense que la classe serait ravie de te dire ce qu'elle en pense.
Il n'y avait plus un bruit. Tout le monde nous regardait à présent, nous étions le centre d'intérêt de trente élèves.
— C'est bon, cassez-vous, mettez-vous un rang devant, ça ne va pas vous tuer, intervint Liam.
Putain merci, mec.
— Oh, voilà ton preux chevalier qui vient te sauver. Tu n'es qu'une gamine Diaz.
— C'est moi la gamine ? C'est toi qui pètes un câble juste pour une place ! scandai-je à travers la classe.
On se regardait dans les yeux, sans rien dire, désormais. S'il pouvait me tuer rien qu'avec son regard, je serai définitivement morte.
— Bon, vous deux, vous avez fini ? Je peux commencer mon cours ? questionna le prof, assis sur une chaise.
— Non, lui répondit-il. Monsieur, elle ne veut pas se décaler.
— Monsieur, j'étais là avant, et il me gueule dessus comme si ça allait changer les choses.
— Retiens ce ton condescendant avec moi, Diaz.
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HOPE
RomanceLors de son adolescence, Hope Diaz, une jeune lycéenne fraichement diplômée, entame une nouvelle vie. Car lorsque celle-ci va faire son entrée dans le monde des « grands », son quotidien déjà bien instauré prend une tournure angoissante. Hope renco...