Samedi 21 octobre, 13 :30, Nice
Le moteur vrombissait sur l'autoroute tandis que mes écouteurs étaient fermement vissés dans mes oreilles. Mes parents avaient décidé de partir en vacances à la plage dans notre deuxième résidence à Nice. Alors, pour m'empêcher de sombrer dans la folie de la solitude, ils ont bien gentiment accepté d'emmener Elena avec moi.
Et nous voici alors, ma cousine et moi à l'arrière pendant que ma mère hurlait la direction à prendre à mon père, lui qui, après dix ans, ne savait toujours pas se repérer sur un GPS.
Elena et moi chantions en silence, nous rigolions, caressions le chat et écoutions notre musique chacune de notre côté. Le trajet était long, plusieurs heures de route, mais il m'était inconcevable de prendre l'avion telle la trouillarde que j'étais.
Arrivés sur le sol niçois, je ressentis la douce chaleur, encore présente même en octobre, qui me caressa les joues. L'odeur était agréable, le soleil nous réchauffait la peau et le cœur et les gazouillis des oiseaux me décrochèrent un sourire.
Tirée en arrière par Elena, mon sourire s'amplifia à la vue de ma cousine aussi enjouée. Valises à la main, nous nous rendions devant la porte d'entrée, excitée à l'idée de retrouver la maison de vacances de mes parents. Ma mère s'empressa d'insérer les clés dans la serrure et je me ruai dans l'entrée, puis dans les escaliers avant d'atteindre ma chambre et d'étaler mes affaires.
Les murs étaient d'un blanc immaculé -si l'on omettait les taches de peintures et de maquillage- le sol était carrelé d'un faux marbre et le plafond était haut. Dans le coin de la chambre, une petite télé était disposée sur un meuble en bois clair entouré de photos d'Elena et moi. Les volets de la baie vitrée menant au balcon étaient encore fermés et la lumière jaune du lustre éclairait chaleureusement la pièce. Un lit superposé en bois blanc trônait dans le coin opposé à la télé, et au pied de celui-ci se trouvait le bureau de ma cousine qui lui servait autant à elle qu'à moi en matière de dépotoir à déodorant et shampoing sec.
Elena me rejoint quelques temps plus tard, les lèvres réhaussées en un magnifique sourire qui laissait entrevoir ses dents parfaitement alignées.
Encore heureux pour nous, après tant d'années d'orthodontie.
- Rien n'a changé, remarqua-t-elle en posant son sac à main sur la chaise de bureau.
- Bien sûr, personne n'est venu depuis notre dernière escale ici.
Elle rit avant d'acquiescer. Ses cheveux retombaient en cascade sur son dos et ses lunettes de Soleil retombèrent sur son nez fin quand elle se pencha en avant pour ramasser quelque chose. Elle me tendit un bracelet rouge avec une pierre blanche. Je fronçai les sourcils en le prenant :
- C'était à toi ? demandai-je en l'examinant.
- Non, je ne me souviens pas que l'une d'entre nous l'aie acheté, riposta-t-elle le doute dans ses yeux.
Je me pinçai les lèvres, tentant de me remémorer le souvenir de l'argent que j'aurais pu dépenser pour ce bracelet, mais rien ne me vint en tête. Je l'enfilai sur mon poignet droit avant de décréter :
- On range nos affaires ?
°°°
Samedi 21 octobre, 17 :30, Nice
Elena était dans le lit du haut, moi dans celui du bas et nous commencions de visionner la trilogie de Spiderman avec Tobey Maguire. Il nous arrivait de rire aux éclats face aux différentes scènes du film, recevant des réprimandes de mes parents sur le bruit engendré.
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HOPE
RomanceLors de son adolescence, Hope Diaz, une jeune lycéenne fraichement diplômée, entame une nouvelle vie. Car lorsque celle-ci va faire son entrée dans le monde des « grands », son quotidien déjà bien instauré prend une tournure angoissante. Hope renco...