Les amants maudits

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Harry rentra lessivé de sa journée de travail, il avait fallu attendre les premières conclusions des guérisseurces de Mangouste, retourner voir s'il y avait de nouvelles preuves au chemin de Traverse, seul puisque Ron était resté avec George qui s'était un peu apaisé. Puis il avait fallu faire un rapport rapide à Robards. Aucune piste, aucune idée, rien.

Il prit un morceau de cheddar dans le frigo en guise de repas et une bière, puis se cala devant ses « affaires non classées », une pile de dossiers non résolus dans lesquels il replongeait lorsqu'il devait traiter une affaire compliquée. Mais ce soir la concentration n'était pas au rendez-vous. Il ne pouvait s'empêcher de penser au médicomage blond.

Son clin d'œil repassait en boucle dans sa tête ainsi que les mots de Ron « Tout le monde ne mérite pas d'être connu ». Pourtant ce type était objectivement beau, capable, il savait agir dans une situation aussi catastrophique que celle de cet après-midi, et gentil. Alors pourquoi Harry ne l'avait jamais remarqué ?

Tout en sirotant sa bière il chercha dans sa mémoire quand il avait pu le croiser, les occasions ne manquaient pas : à Sainte Mangouste bien sûr, probablement au ministère, lors d'occasions publiques, et le dernier et pas des moindres, à Poudlard ! Un gamin blond comme une vélane ça devait bien se remarquer. Pourtant, rien du tout ne lui venait. C'était d'autant plus énervant qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose que ce sorcier. Il allait encore se taper une insomnie cette nuit s'il ne se l'enlevait pas de la tête.

D'un coup de baguette il fit venir à lui le petit carnet qu'il gardait précieusement dans sa chambre, là où il notait les sujets de ses insomnies. Un carnet qu'il n'avait même pas encore montré à son psy, un jour il le lui donnerait, éventuellement.

Il attrapa l'objet qui lui arrivait droit sur la gueule, et l'ouvrit à une nouvelle page, prit son petit stylo en main et commença à décrire ce médicomage : la façon qu'il avait eue de débarquer comme s'il surveillait Harry de loin, comment il lui avait doucement pris le bras pour le soigner, son pouce qui avait semblé tracer de petits cercles réconfortants contre son poignet, comme sa voix avait été douce et cristalline lorsqu'il faisait ses incantations, comme ses yeux gris brillaient quand il l'avait regardé, son clin d'œil, sa façon altière de bouger...

Merde, il avait un crush pour ce type c'était évident... C'était d'autant plus agaçant qu'il avait prévu un deuxième rendez-vous avec Étienne, bientôt. Mais Étienne devait rentrer en France prochainement, le guérisseur, Drago Malefoy restait ici lui.

Il tourna distraitement la page, relisant le compte rendu de son insomnie d'hier, après son date au musée et fut choqué.

« Je ne cesse de voir ce visage, celui de ce gamin Drago Malefoy, mangemort condamné, mais pour qui j'aurais témoigné sans me souvenir de l'avoir jamais croisé. Ça doit être cette foutue mémoire traumatique mais quand même... Je demanderai à Ron qui c'était. »

Comment avait-il pu oublier ?! C'était hier !

Donc il connaissait ce Malefoy. Si c'était un mangemort ça changeait les choses et expliquait pourquoi il n'était pas encore sur son tableau de conquêtes.

Il avala une gorgée de bière avant de continuer à lire ses notes d'insomnies, comme il le faisait avec les affaires non classées du bureau des auror·es. Il n'en attendait pas grand-chose, mais s'il oubliait des gens comme ça il fallait qu'il soit au courant. Vingt-sept et déjà sénile, sa vie future n'allait pas être de tout repos, se moqua-t-il de lui-même.

Pourtant, il avala de travers lorsqu'il se rendit compte que le sujet de son insomnie d'avant-hier était un sorcier qu'il décrivait avec des cheveux blonds argentés au cirque. Il n'en avait aucun souvenir.

Le Cœur de TerreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant