Le Cœur de Terreur

La convergence

TW : pensées suicidaires

Si le seul changement avait été l'horrible fontaine du ministère, iels s'en seraient tiré·es à bon compte. Mais Hermione se tordait de douleur.

– Mione ! Qu'est-ce qu'il y a ?

– Harry, c'est horrible, je... J'ai des souvenirs qui ne sont pas à moi et...

Elle se frotta l'épaule avec force et finit par tirer sur le col de sa robe de sorcière, dévoilant une petite excroissance qui poussait de son articulation.

– Non ! Non... Harry, c'est comme les gens enfermés dans les cages !

Harry se mordit la langue, ce n'était pas juste comme les autres enfermés dans les cages, mais comme l'autre Hermione enfermée dans une cage. Alors c'était ça la convergence ?

– Harry, je vais me transformer en monstre ?!

Elle était totalement paniquée et lui était un idiot impuissant. Il avait échoué à arrêter son double, enfin, pouvait-il parler de double alors que tout ce qui était fait était l'œuvre de Maca, il n'était même pas certain que l'âme de son autre lui soit encore vivante. Mais en plus, il avait joué le jeu qu'elle voulait, c'était par son combat abruti qu'il avait créé la convergence ? Allait-il pouvoir arrêter ça ou bien venait-il de condamner ses ami·es à servir de repas aux vampires de Lilith ?

Ron arriva sur elleux en criant, l'air dévasté, Hermione lui montre ses épaules et il la prit dans ses bras et la serra aussi fort que possible.

– Il faut aller fermer cette porte de la réalité ! décréta-t-il.

– Comment ? couina-t-elle. Blaise a dit qu'iels n'y arrivaient pas depuis des semaines !

Des petites notes en origami d'oiseaux arrivèrent sur Harry et Ron. Harry s'en saisit. C'était Robards qui appelait tous les auror·es à retourner au bureau pour une réunion de crise.

– Allez-y, leur lança Hermione, ça va aller.

– Bien sûr que non, je ne te laisse pas seule !

– Ron, tu dois y aller, s'il y a moyen d'arrêter tout ça...

– Alors va au terrier, ne reste pas ici et ne fait confiance à personne.

Hermione hocha la tête, embrassa Ron et partit, en se tenant les épaules, vers les cheminées.

Avec Ron ils se mirent en route pour le bureau, en silence, en repoussant les sorcièrces qui venaient leur demander des explications ou de l'aide. Une fois seuls dans un couloir, Harry se tourna vers Ron.

– Toi aussi tu as les souvenirs de l'autre toi ?

– ... Oui. Et toi ?

– Non. Rien.

– Harry, cette autre réalité... C'est vraiment la merde, je ne comprends pas tout ce qui me revient, mais... On a accepté, collectivement, que les sangs-mêlé·es et né·es moldus servent de garde-manger aux vampires ! Je veux dire... Je crois que mon moi, là-bas n'est pas très heureux, mais... Je n'ai pas un seul souvenir où il tente de se rebeller, de les sauver !

Harry ne savait pas quoi lui dire, alors il ne dit rien. Il n'avait aucuns souvenirs autres que les siens, mais il doutait que son autre lui se soit vraiment rebellé lui non plus. Ce n'était pas l'impression qu'il avait eue en parlant avec... Le Drago de l'autre réalité. Merde... Il ne savait même pas s'il était toujours vivant, enfin... Si la transformation de Conan avait fonctionné ou non.

Ils arrivèrent au bureau des auror·es, tout le monde était livide, certain·es avec des petites excroissances sous les épaulettes des capes... Robards était accompagné de Kingsley, un autre type que Harry ne connaissait pas et Blaise Zabini qui le foudroyait du regard.