Les épouvantails sortis de terre

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Harry rentra vers les trois heures du matin de chez Ron et Hermione. Il leur avait demandé de raconter l'histoire, son histoire avec Drago, encore et encore. Hermione était allée jusqu'à sortir un carton de photos. Dessus Harry avait souvent son uniforme d'apprenti auror et Drago se tenait à ses côtés, parfois l'enlaçant, parfois pas. Il trouva même une photo d'un repas de famille avec les Weasley et une femme qui ressemblait à Drago, sa mère ? Tout ça semblait si vrai et en même temps ça ne semblait jamais être survenu, comme vie parallèle qu'un autre Harry aurait vécu.

Quand il arriva à Grimmaurd il alla fouiller dans le grenier pour des preuves, des cartons comme celui d'Hermione qui lui révèleraient la vérité et il les trouva... Des paquets de lettres signées « Ton dévoué Drago », des photos encore plus explicites que celles de Mione, et ces fameuses notes qu'il se laissait pour se souvenir de Drago chaque matin. Il se perdit dans leur lecture et se rendit compte du ton de plus en plus amer de ce Harry qui devait réapprendre à aimer un homme en moins de 24h pour l'oublier ensuite.

Quel cauchemar !

Bien sûr qu'ils n'avaient pas tenus, qui aurait pu ?!

Il descendit à la cuisine, décidé à ne pas dormir, ne pas oublier cette vie, pas ce soir. Il entendait déjà les moineaux pailler, il devait être dans les cinq ou six heures du matin. Il se fit couler un café, et bu lentement se demandant quoi faire.

Devrait-il contacter Drago Malefoy, lui demander une seconde chance ? Si tant est que c'était une seconde chance et pas déjà la dixième... Devait-il lui écrire une lettre pour s'excuser de l'oublier ? Une lettre dont Harry ne se souviendrait pas aussitôt qu'il dormirait mais qui rappellerait à Drago ce qu'il ne pouvait avoir, ce qu'il avait perdu à jamais ? Devait-il aller à Mangouste exiger que sa mémoire soit réparée ? Non Hermione avait dit qu'iels avaient déjà tout tenté, et puis... Et d'un coup ça le frappa, c'est le service des ensorcellements dans lequel il serait traité, ça touchait sa mémoire, donc son cerveau, alors... C'était le service de Drago ! Est-ce qu'il y travaillait pour cette raison ou bien était-ce un hasard ? !

Merde, Harry espérait vraiment un hasard, parce que sinon c'était juste... immensément triste. Espérait-il travailler dans ce service pour découvrir un jour comment rendre la mémoire à Harry ? Il imaginait le médicomage blond lire et relire son dossier sur son temps libre pour tenter de le résoudre, tout comme Harry revenait sur ses affaires non classées. Quelle merde...

Harry, écœuré par ces révélations, finit par se rendre au ministère préférant travailler que de se lamenter sur son existence et celle d'un type qu'il ne connaissait plus. Il rempli de la paperasse, consulta les nouveaux rapports médicaux sur les ensorcellé·es du chemin de Traverse, rempli encore de la paperasse et partit chercher un café pour tenir. Il ne voulait pas oublier tant qu'il n'aurait pas un plan d'action.

Vers 11h, après encore un autre café, Robards l'envoya sur une mission solo dans le Wiltshire, le chef des auror·es était blasé et ne se donna même pas la peine de lui fournir des indications sur ce qui l'attendait. Harry partit au service des portoloins afin d'être certain d'atterrir au bon endroit, surtout que la fatigue le rattrapait. Il arriva devant un grand manoir, les grilles étaient ouvertes alors il entra. Il fut accueilli à la porte par une petite elfe qui le salua froidement puis le conduisit dans les jardins où il découvrit une femme élégante qu'il reconnaissait d'après photos d'Hermione, celle qu'il supposait être la mère de Malefoy...

– Ah Auror Potter, ravie de vous voir, j'ai un problème d'épouvantail animé figurez-vous !

– D'épouvantail ?

– Oui, je ne sais pas ce qu'il leur prend il se sont mit à saccager mon jardin, je ne peux plus les arrêter et je dois avouer, ils m'effrayent.

Harry jeta un œil sur le jardin en question et effectivement, trois gros épouvantails rampaient sur le sol, déracinant les plants automnaux en griffant la terre avec leurs bras en bâtons et fouillant la terre avec leurs gigantesques têtes en toile de jute. Honnêtement ça semblait être une farce de mauvais goût.

Le Cœur de TerreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant