Dans un autre monde

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Harry avait-il prit bien trop de potion inhibitrice de sommeil ? Oui très probablement, cela dit, selon ses précédents carnets, il l'avait déjà fait et pouvait aisément tenir cinq jours sans dormir et après ça... Il dormirait ce soir et il n'aurait pas à le découvrir. Mais, par Merlin, il ne pouvait se résoudre à abandonner tout ce qu'il avait appris, surtout pas alors qu'il était sur le point de tout perdre. Si Drago partait, il ne se souviendrait plus jamais de lui, il n'aurait pas la chance de savoir ce que c'était d'être aimé et d'aimer cet homme.

Et depuis sa session d'hier avec sa psychomage, il avait une théorie. Ce truc dans l'air, au chemin de traverse et qui avait contaminé les passant·es, c'était ça qui lui avait permis de se souvenir. Pourquoi et comment restait à découvrir. Mais Mangouste avait filé tous ses échantillons au département des mystères. Donc, en ce mercredi matin, très tôt, Harry se rendit dans les labos secrets du ministère.

Le plan était simple, trouver les échantillons et retourner voir Drago avec, inspirer ce truc en sa présence et voir ce qui se passait. Son dernier espoir. C'était désespéré, c'était bancal, dangereux, mais il était hors de question qu'il le laisse partir sans rien faire !

Arrivé à la salle des douze portes, Harry n'était pas certain d'où aller. Ce département le rendait fou à chaque fois qu'il devait s'y rendre, ce qui devait arriver deux ou trois fois l'an. Et peut-être était-ce la fatigue, un mauvais tour du département lui-même ou bien les deux, mais il ne se retrouva absolument pas à l'endroit habituel. Dans cette pièce sombre il n'y avait aucun laboratoire, aucune paillasse, rien qui indiquait que les meilleurs sorcièrces analysaient ici des échantillons dangereux de magie.

Il entendait une espèce de bourdonnement qui lui filait un vertige affreux, un peu comme avec le retourneur de temps. Il craignit de perdre connaissance, quelque chose n'allait pas. Il se sentit tomber et le vertige lui donna l'impression d'une chute sans fin. Pourtant, il finit par toucher le sol et décida de sortir de cette pièce au plus vite, pratiquement à quatre pattes, haletant.

Il était trop faible pour y retourner et tenter quelque chose, tant pis. Il décida de rentrer chez lui, de noter un maximum sur ces derniers jours et de dormir enfin avant de crever pour rien.



Cependant, lorsqu'il rentra il ne se sentit pas chez lui. C'était différent et surtout, un chat vint se frotter contre ses jambes. D'où sortait ce chat !?

Il entendit quelqu'un descendre précipitamment les escaliers et le guérisseur Drago Malefoy était là. Devant lui. Chez lui. Avec un chat. Mais que faisait-il ici ? Et en pyjama ? Son chat s'était-il encore échappé et avait atterri ici ?

Harry n'eut pas plus le temps de s'interroger qu'il se prit un sort qui le propulsa contre la porte d'entrée. Il était à moitié assommé et ne pouvait plus bouger. Un sort d'entrave ? Merde il ne l'avait pas vu venir celle-là.

Malefoy s'approcha de lui, la baguette en avant, les sourcils froncés et la bouche tordue en une moue dégoûtée.

– Qu'est-ce que tu fous ici ?! ragea-t-il.

– Je suis chez moi.

– Non. Non, tu n'es pas chez toi.

Son ton contrastait avec celui, tantôt professionnel, tantôt tendre de l'habituel Drago Malefoy. Et il ne pouvait se départir de l'impression d'une chose étrange, pas à sa place. La moquette de l'escalier était bleue foncée et non plus cette horrible chose noire pleine de trous, la porte de la cuisine avait été enlevée et remplacée par une arche élégante, très art nouveau. Même la lumière du lustre semblait briller différemment. Alors peut-être bien que non, il n'était pas chez lui.

– Qui es-tu ? demanda Drago Malefoy qui s'était approché. Il te manque une ou deux cicatrices, dont une faite par mes soins...

– Je suis Harry.

Le Cœur de TerreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant