Le Cœur de Terreur

Sans échappatoire

On était samedi, Harry ne devait pas travailler, surtout après son intervention d'hier soir et son passage à Mangouste. Il était rentré tard de l'hôpital, avec Hermione, et il lui avait promis de la rejoindre pour le déjeuner. Mais avant il allait passer voir les guérisseurces pour savoir comment allaient les personnes contaminé·es d'hier.

Il connaissait les couloirs par cœur, aussi il ne lui fallut pas longtemps pour arriver dans l'aile des blessures neuromagiques. Il se dirigeait vers le bureau de la cheffe de service, Tia Martin quand il croisa un grand médicomage blond, accompagné de jeunes internes, qui avançaient dans sa direction. Leurs regards se croisèrent brièvement et Harry se souvint que c'était lui qui l'avait réceptionné juste avant qu'il ne s'évanouisse au chemin de Traverse.

Aussi, lorsqu'il fut à portée de voix, Harry l'interpella.

– Bonjour, et merci pour hier.

Le sorcier blond s'arrêta, comme en état de choc.

– Pardon ? demanda-t-il d'un ton hautain.

– Je... Pour hier, reprit Harry, c'était bien vous ? Je me suis évanoui donc je ne me souviens pas et c'est la première fois que je vous vois ici, mais c'était vous qui m'avez... pris en charge ? Non ?

– ... Si. C'est bien moi. Vous vous souvenez ?

– C'est un peu flou, mais oui.

Le guérisseur hocha la tête et fit signe à son groupe de continuer leur chemin. Il se passa une main dans les cheveux et Harry pouvait dire qu'il était nerveux. Ce type dégageait un truc étrange... Il ne savait dire quoi, mais il agissait comme s'il était à Mangouste depuis toujours, alors qu'Harry l'avait découvert sur le terrain hier.

– Vous êtes ici pour vous enquérir de l'état des patients du chemin de Traverse ?

– Oui.

– Je peux vous renseigner.

– Je venais voir Tia, en fait.

– Elle est en congé aujourd'hui, mais j'en sais autant qu'elle. Venez avec moi.

Harry hésita, il n'était pas bien certain mais ce type lui avait caressé les cheveux quand il tombait dans l'inconscience non ? Est-ce que c'était un pervers ? Auquel cas, que risquait-il à le suivre ? Probablement pas grand-chose tant qu'il restait conscient. Il finit par décider de le suivre, une main sur la baguette, et pénétra dans un bureau bleu clair avec une bibliothèque géante et des tas de potions partout.

– Assieds-vous, je vous en prie.

Harry prit place dans un petit fauteuil en cuir de dragon et posa ses questions. Quel était l'état des « zombies », était-ce la même molécule ou magie que la dernière fois, est-ce que le département des mystères les avait contactés, s'il pouvait interroger l'une des victimes... Le médicomage répondit prudemment et professionnellement à chacune de ses questions. Puis c'est lui qui se mit à interroger Harry, comment se sentait-il, avait-il eut des maux de tête, des flashs, des rêves étranges...

Harry répondit sincèrement puis commença à s'agacer et à le faire savoir, il n'était pas venu pour ça. Alors le médicomage passa à nouveau sa main dans ses cheveux, se leva et partit chercher un petit cadre posé sur l'un des étagères de la bibliothèque. Il le plaça devant Harry sans un mot.

À sa surprise, c'était eux, lui et le médicomage, serrés l'un contre l'autre, se souriant bêtement puis tentant de rester sérieux pour la prise de la photo, il y avait même Ron au fond qui agitait la main, la bouche pleine de ce qu'il semblait être un hot-dog.

– Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? rugit Harry. Vous êtes qui ?!

Alors s'ensuivit un long monologue du guérisseur sur leur supposée romance et un sort inconnu qui avait touché Harry il a trois ans qui l'empêchait de se souvenir de lui. Harry nia, exposant des contre-arguments aux « preuves » qui lui étaient montrées et puis... Il accepta. Tout faisait sens, les trous de mémoire, ses insomnies, l'attitude de ses ami·es avec lui...