La boîte devant la porte

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Ginny et Arthur étaient venu·es le chercher. Molly avait bien entendu proposé qu'il vienne au Terrier, mais Harry avait refusé. Devant son insistance, il avait dû hausser le ton. Il n'en était pas fier, mais il voulait être seul. Aussi il renvoya rapidement Gin' et Arthur une fois installé. Il ne resta même pas cinq minutes au square Grimmaurd après leur départ, empruntant immédiatement la cheminée.

Il atterrit dans un grand salon luxueux et posa le pied sur un tapis bleu sombre. Une petite elfe vint tout de suite à sa rencontre. Geesy.

– C'est trop tard, dit-elle simplement.

– Je sais.

Elle se tourna et il lui emboîta le pas sombrement. L'elfe ne l'avait jamais aimé, elle disait qu'il n'aurait pas dû soutenir Dobby dans ses folies. Et aujourd'hui cette hostilité était peut-être dû au cœur de Drago qu'il avait brisé, voire sa mort. Geesy adorait Drago. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il se blâmait lui-même.

Elle le conduisit au jardin d'hiver, Narcissa était à cette même table en fer forgé autour de laquelle il avait bu un thé quelques semaines plus tôt avec Drago.

« Tu crois que c'était facile de me réveiller avec quelqu'un qui ne se souvenait jamais de moi ?! ... Et quand je me réveillais avec ta baguette enfoncée sous la gorge Harry ?!»

Il avait envie de vomir, de disparaître, la vérité était que c'était lui qui aurait dû mourir, pas Drago putain !

– Harry ! Quelle joie de te voir, tu vas bien ? Diantre, regarde dans quel état tu es, ils n'auraient pas pu faire mieux ?

Il fut surpris de voir qu'elle s'inquiétait pour lui ? Après tout ce temps ! Alors qu'elle venait de perdre son fils par sa faute.

– Je ne m'en sors pas si mal, tempéra-t-il.

Narcissa fit une moue qui indiquait clairement qu'elle pensait le contraire. Elle se leva de sa chaise et vint devant lui, posa doucement ses doigts sur son visage, juste sous sa nouvelle cicatrice, elle remontait de sa poitrine, traversait son visage jusque sur son crâne. Iels avaient rasé·es le côté droit de ses cheveux, mais ceux-ci avaient déjà repoussés de cinq bons centimètres. Il avait aussi perdu la mobilité de quelques doigts et sa jambe droite. À dire vrai, il ressemblait plus à Maugrey Fol'œil qu'Harry Potter pour le moment. Mais ce n'était pas important.

Quand elle eut fini son examen, Narcissa finit en pleurs dans ses bras, et il la serra aussi fort qu'il le pouvait. Depuis qu'il était avec Drago, elle s'était toujours comportée comme une mère avec lui, et il s'en voulait d'autant plus d'avoir aussi oublié ce lien qui les unissait tout ce temps.

– Viens, dit-elle en essuyant ses larmes. Il est là-bas.

Elle le prit par la main, enfila une cape que Geesy lui tendait et iels se rendirent dans le parc. Sous le plus grand chêne se tenait une magnifique stèle en marbre blanc. C'était beau, c'était simple, mais grandiose. Drago aurait adoré.

Il sentit son poids l'entraîner au sol, emporté par le chagrin. Drago, son amour, était enfoui sous cette pierre froide, pour toujours, son corps vide. Plus jamais ils n'auraient la chance de vivre ensemble, il ne lui parlerait plus, ne l'embrasserait plus et ça faisait si mal. Il voulait juste creuser un trou à côté, s'y allonger et demander à y être enterré vivant, il attendrait la mort. Il n'y avait aucune larme, aucun cri, qui pouvait exprimer tout ça, pourtant, c'était tout ce qu'il était capable de faire. Narcissa en était témointe, le serrant contre elle, comprenant sa douleur, la partageant.





Quand la nuit tomba, il rentra chez lui malgré les propositions de Narcissa de rester au manoir quelque temps. Quand il traversa le couloir pour monter à l'étage se coucher, mais vit une boîte posée devant la porte. Pourtant... Il était certain qu'il n'y avait rien un peu plus tôt.

Le Cœur de TerreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant