- Alors comme ça Colin est père.
Nous étions assis au 'FRED'S COFFEE ' depuis bien quarante minutes. Nous en étions à notre deuxième café. Et moi à mon deuxième croissant.
- D'un côté je suis heureuse pour lui. Mais en même temps, je me dis que saurait pu être mon enfant.
D'un air triste je prends un morceau de croissant que j'enfourne sans y penser.
- Paige. Tu n'as que trente-six ans. Tout n'est pas perdu.
Comme je voulais changer de sujet, je prends des nouvelles de Svetlana.
- Ah, cette femme va me rendre dingue ! Elle veut passer les vacances de fin d'année à Ibiza.
– Ibiza ?!
- D'après elle c'est l'endroit idéal pour passer les fêtes.
Il prend un air idiot et la singe :
- Chéri. Ibiza c'est le paradis. On aura tout ce qu'il nous faut. Les bars, les restaurants. On pourra faire la fête toutes les nuits !
Je suis tellement écroulée de rire que je m'étrangle avec mon croissant.
– Mais enfin Matthew ! Que fais-tu avec cette femme ?
– Non mais tu l'as vu ! Elle a un corps de rêve !
Je pense à mon mètre cinquante-cinq et mes kilos superflus... Non, mieux vaut ne pas y penser.
- Mais ce n'est pas tout Matthew. Il doit bien y avoir autre chose ?!
Je prends une serviette en papier et frotte le haut de mon chemisier.
- Mais que fais-tu Paige ?
– J'ai fait une tache de café sur mon chemisier. Me voilà bien ! J'ai un rendez-vous tout à l'heure avec madame Miller pour la vente de sa maison.
La tache ne voulait pas partir, en plus mon chemisier était mal boutonné. Alors, je défais les deux premiers boutons pour arranger au moins cela.
- Tu es la femme la plus bizarre que je connaisse.
Il termina son café sans quitter des yeux le décolleté que je lui avais laissé entrevoir un court instant.
- Je corrige, mon cher. Je suis la seule femme que tu connaisses vraiment, car avec tes amours, elles passent si vite que tu n'as pas le temps de voir si elles sont bizarres ou non ! Je suis certaine que si tu y mettais un peu du tien, tu en connaîtrais beaucoup de personnes bizarres.
– Tu es l'optimiste en personne ! Allez viens, faut retourner bosser et d'abord on va aller t'acheter un chemisier. Tu ne peux pas recevoir madame Miller comme ça.
Sur ces mots, il m'aide à enfiler mon manteau et m'entraine dans les rues de Portland. Il est comme ça Matthew, un vrai gentleman, quel dommage qu'il ne m'intéresse aucunement de façon romantique. Il ferait un bon petit mari.
Mon rendez-vous c'était très bien passé. Ma cliente était heureuse et mon patron, monsieur Brown également.
Heureuse d'avoir fait un si bon travail mais épuisée, je me laisse tomber sur ma chaise sous le regard amusé de Matthew.
- Paige, n'oublie pas que nous devons être à nouveau ici dans moins de deux heures.
Matthew éteint son ordinateur et enfile son manteau.
- Oui, je sais. Je veux juste mettre à jour les conditions de vente que je viens de conclure avec madame Miller. Ensuite, je rentre chez moi me préparer pour la soirée.
En effet, ce soir, l'agence immobilière Brown organisait une soirée de fin d'année et je n'avais aucune intention de la manquer ! Qui sait, peut-être y trouverais-je le père de mon enfant ?!
- Ne traine pas trop ! À ce soir !
– Au fait, Svetlana t'accompagne-t-elle ?
– Non. Heureusement, elle a d'autres projets pour la soirée ! Lance Matthew en passant la porte.
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L'amour sous le nez
ChickLitJe travaille pour une agence immobilière et bien que le travail me plaise, que les collègues soient sympa, que je gagne bien ma vie et que mon travail soit largement récompensé ; je ne suis pas heureuse. À quoi est-ce dû ? Peut-être du fait que mon...