Le lendemain il me faut retourner au bureau. Pas de barricade possible dans mon appartement, il faut bien que je gagne mon pain... Et mes chips.
Je regarde Alexa, assise à la place qu'occupait Matthew avant elle. Ça ne passe pas, le décor est truqué. Ce n'est pas sa place, ce ne le sera jamais. Elle remarque que je la dévisage et me gratifie d'un regard interrogateur.
– Paige ? Tout va bien ?
– Oui tout va bien. Tout est super.
Elle avait l'air gentille et ce n'était pas de sa faute si Matthew avait démissionné. Je m'en veux un peu de l'accueil que je lui ai fait hier. Mais, juste un peu, j'ai déjà assez à gérer avec mon amour bafoué. Je me concentre aussi bien que je peux sur mon travail, les yeux collés à l'écran. Je ne relève même pas la tête lorsque la porte s'ouvre. De toute façon c'est certainement, à nouveau, pour Alexa.
– Paige ?
La voix de Matthew me transperce tout le corps comme une décharge électrique. Alexa se lève.
– Je fais une pause-café. À plus tard.
Très maligne cette femme. Elle a immédiatement sentit que l'air était chargé et c'est dit qu'il valait mieux nous laisser seuls.
Je reporte mon regard sur l'écran. Du genre « je me moque complètement que tu sois là ! » et d'une voix plus que calme.
– Que veux-tu ?
– Je voudrais te parler. Tout comme les jours précédents !
Non mais, c'était quoi ce ton. Monsieur jouait le rôle de la victime. Mais la victime dans cette affaire, c'était moi !
- Matthew. Je pensais avoir été claire. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi.
Je garde les yeux sur l'écran. Si je le regarde, j'ai bien peur de craquer.
– Bon sang Paige ! Ne peux-tu simplement écouter ce que j'ai à te dire !
Il fait le tour de bureau et s'agenouille devant moi, comme il avait l'habitude de le faire, il cherche à capter mon regard.
– Parce que je ne peux plus te croire Matthew !
Je me lève. Faut que je sorte de là ! Je me dirige vers la porte, attrape mon manteau au passage et m'engouffre dans le couloir. Je sens le pas pressé de Matthew derrière moi. Cette fois, il n'avait pas l'air de vouloir capituler.
- Paige. Attends ! S'il te plait !
Je me retourne pour lui faire face. Je sens bien les regards surpris des collèges sur nous, mais je m'en moque divinement !
- Non ! Je n'attends pas ! Tu couches avec moi et après ça ! Tu m'as trompé dans tous les sens ! Va ! Rentre chez toi ! Ta petite chérie t'attend ! Va lui faire tes beaux discours. Moi je n'en veux pas.
Je m'élance vers l'ascenseur et appui sur le bouton comme une folle. Lorsque les portes se referment, je laisse couler les larmes qui manquent de m'étouffer. Qu'ai- je fais ? Comment ai-je pu en arriver là ?
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L'amour sous le nez
ChickLitJe travaille pour une agence immobilière et bien que le travail me plaise, que les collègues soient sympa, que je gagne bien ma vie et que mon travail soit largement récompensé ; je ne suis pas heureuse. À quoi est-ce dû ? Peut-être du fait que mon...