L'amour sous le nez

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 - Vous êtes magnifique ce soir Paige ! la voix joyeuse de monsieur Brown m'accueille à mon entrée dans la grande salle de réunion.

- Merci monsieur Brown.

Je tire sur ma robe pour tenter de recouvrir mes genoux. Je savais que je n'aurais pas dû la mettre. Elle était un peu trop cintrée et décolletée. De plus, la soie trop douce, me donnais l'impression d'être nue dessous. Du coup, je passe mon temps dans un coin d'ombre à tirer dessus.

Deux mains m'enserrent la taille. Le moment de surprise passé, je veux me dégager lorsqu'une voix me souffle à l'oreille.

- Tu es superbe ce soir Paige.

Ouf, c'est Matthew. Son souffle dans mon cou me donne la chair de poule malgré moi.

Je me retourne, toujours serrée entre ses bras.

- T'es pas mal non plus, mon cher.

Je m'hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser amical sur sa joue. Je me libère de ses bras pour l'examiner de la tête au pied. 'Pas mal' était bien loin de la vérité. Il était tout simplement irrésistible dans son costume brun qui prononçait ses larges épaules. La chemise blanche dont les deux premiers boutons étaient restés ouverts et dénuée de cravate, ne faisait que rendre le tout encore plus sexy.

- Il va falloir prendre garde à toi Matthew. Les femmes vont se jeter sur toi.

Nous rions tous les deux, en nous approchant du bar. Normalement lors d'une soirée comme celle-ci, on évite l'alcool ou du moins on prend garde de ne pas en abuser et de garder le contrôle. Mais pas chez Brown. Ces soirées étaient toujours bien arrosées et joyeuses, il était clair pour tous que ce qui s'y passait ne serait pas rapporté ensuite au bureau.

Matthew et moi nous nous sommes toujours très bien compris, mais lorsque nous avons commencé à travailler ensemble et fais mieux connaissance, j'étais fiancée à Colin. Je ne l'avais donc encore jamais vu comme le vois les autres femmes. Et ce soir je comprends pourquoi il a tant de succès auprès d'elles. Il est tout simplement magnifique ! Il avait déjà fait tourner la tête à plusieurs au bureau, mais Matthew ne voulais pas mélanger travail et plaisir. Du coup, il ne sortait jamais avec une collègue ! Non, au lieu de cela, il s'était spécialisé les derniers temps dans l'étude de l'idiotie humaine, à en croire sa relation avec Svetlana. Quelle bécasse cette femme ! Elle était complètement nulle, elle ne le méritait pas !

- Un cognac et une Vodka orange s'il vous plait.

Matthew avait pris la commande sans même me demander ce que je voulais boire. Mais pourquoi me demander puisque je buvais toujours la même chose. C'est fou comme on se connaissait bien.

La blonde pulpeuse nous servit en faisant un clin d'œil à Matthew. Son regard était une vraie invitation ! Non mais, n'avait-elle pas vu ! Je pourrais être sa petite amie. Quel toupet ! Je prends mon verre et entraine Matthew un peu plus loin.

- Tu vois. Je t'avais prévenue !

Matthew m'offre un sourire éclatant et lève son verre.

- A une soirée que nous ne sommes pas prêt d'oublier.

Matthew et moi avons déjà pas mal bu et nous dansons parmi nos collègues, eux aussi un peu éméchés. Deux bras m'enserrent et je me retourne sans cesser mon déhanchement exagéré. C'est que j'adore cette chanson de Nossa ! ' Mas que nada ', génial ! Je roule les fesses au rythme de la musique. Le jeune homme que je découvre n'est pas trop moche. Plus rien ne m'empêche de me livrer à un numéro de séduction intensif. Dans ma tête c'est le brouillard, je ne sais comment, mais me voici en train de faire mon numéro à Matthew. Ses yeux brillent un peu trop, lui aussi a trop bu. Je vois des perles de sueur sur son front. Il me prend par le bras.

- Viens, on va prendre un peu l'air. On étouffe ici.

Nous voici sur les marches devant la grande porte forgée de Brown. Nous sommes accueillis par une véritable tempête de neige. L'air glacial me fait du bien et je retrouve un peu mes esprits.

- C'était une bonne idée. La salle est pleine à craquer et d'une chaleur étouffante.

Je sers mes bras sur ma poitrine pour me protéger du froid. Matthew regarde le ciel, les mains dans les poches de son pantalon.

- Chaque année, c'est la même chose. On boit à excès. Il y a des affaires qui se créent à une vitesse incroyable pour se déferrent tout aussi vite. Et tout le monde fait comme si de rien n'était. Quelle débâcle.

– Je ne sais rien de tout cela. C'est la première fois que je viens seule. Les autres années Colin m'accompagnait et nous ne sommes jamais restés bien longtemps. Il trouvait ces soirées pathétiques.

– Colin est un imbécile !