Chapitre Seize : Besoin d'air

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          Je repris mon arme que mon ennemi avait fait voler non loin de moi, je me défendais du mieux que je le pouvais comme il me l'avait appris. Une vague d'adrénaline envahissait toute l'entièreté de mon corps et ma flèche alla se loger dans le cœur de mon assaillant qui disparaissait dans un nuage de poussière. C'est après avoir repris ma flèche que je l'entendis. Je l'entendis hurler mon nom et il criait à plein poumons. Je le cherchai du regard et mes yeux se posaient sur lui, l'un de ces monstres au-dessus de son corps, prêt à lui enfoncer ses griffes dans la poitrine, pas lui. Avec une rage qui m'était inconnue, je tuais la chimère qui venait de m'attaquer et qui était en train de s'en prendre à lui. Quand je n'avais plus aucun obstacle devant moi, je couru jusqu'à lui à en perdre haleine, je devais lui sauver la vie. S'il mourait devant moi, je ne m'en relèverais pas. Plus je courais, plus j'avais l'impression qu'il s'éloignait de moi, sa voix ne cessait de hurler dans ma tête, il me criait de partir, de me sauver. J'étais sur le point d'arriver jusqu'à lui, mais je ne l'entendais plus, je n'entendais plus sa voix qui appeler mon prénom, c'est en levant les yeux vers lui que je vis ses yeux, vident de vie, les griffes de la chimère planter dans sa poitrine, lui arrachant le cœur. Je m'arrêtai net, ma vision devenait trouble, mon arc tomba à terre sous les tremblements de ma main et c'était à mon tour de tomber, tout près de lui... mes genoux rencontrèrent l'herbe fraîche, je ne respirais maintenant qu'en saccade et je ne contrôlais pas le crie qui sortait de ma bouche :

HAYDEN !

༺~ [❁] ~༻

          Je me réveillais en sursaut, respirant fortement pour essayer de reprendre mon souffle. Je retirai une feuille qui s'était collée à ma joue en me relevant subitement. J'avais dû m'endormir hier soir en lisant les documents sur Ashton, mais je n'ai rien retenu finalement. Seulement, j'avais encore la trahison de tous mes proches en tête et je me demandais comment j'allais pouvoir m'en sortir, j'étais seule dans tous les cas, seule face à l'immensité du monde. Je devais réfléchir à tout ça dans un endroit autre que cette maison qui enfermait tous les mensonges de ma soi-disant famille, alors j'écrivis un mot à ma mère que je laissai sur le plan de travail de la cuisine :

Partie à la maison de grand-mère un moment avec Elie, tout va bien, je t'appelle.

Rosaly

          Un mensonge de ma part ne devrait pas lui faire autant de mal. J'ai pris ma valise et pris place sur le siège conducteur de ma voiture. Sur la route, mes mains serraient tellement fort le volant que mes jointures devenaient blanches. Je n'arrivais toujours pas à décolérer, tant de mensonges pour finalement finir toute seule. Mais c'était ma destinée, je n'avais jamais eu besoin de personne, alors ce n'est pas maintenant que ça allait arriver, mon avenir était entre mes mains et celui qui osera se mettre sur mon chemin devra en payer les conséquences.

          En arrivant à la maison du lac de ma grand-mère, je ne fus pas surprise de voir une voiture garée en face de cette dernière, je soupirais en constatant qu'il n'avait pas perdu une seconde à faire comme s'il était chez lui comme à son habitude. Je me garais à côté de l'audi RS 7 noir qui ressemblait bien à son propriétaire : beaucoup trop voyante. En rentrant, je le vis allongé sur le canapé, pied sur la table, regardant la télé :

—Heureusement que je t'ai demandé de m'attendre avant de rentrer, je posais mes affaires dans l'entrée.

—Heureusement que j'ai dit que j'en avais rien à foutre, répliqua Hayden en ne daignant pas me regarder.

          En rangeant mes affaires dans la commode de la chambre que j'allais occuper pendant une durée indéterminée, je vis Hayden, torse nu, dans l'embrasure de la porte, me regardant avec insistance. Sans lui accorder grande importance, je lui demandai si je pouvais l'aider en quelque chose, question à laquelle il ne répondit pas. Au lieu de cela, il quitta l'encadrement de la porte sur laquelle il était posé et s'avança vers moi, main dans les poches de son jogging noir habituel dans les jours de détente. Il marcha à petites enjambés en ne quittant toujours pas mon regard qui, lui, ne savait pas où se poser. Entre son torse surplombé de quelques tatouages que je n'avais pas encore vu jusque-là et ses yeux. Il commençait à me rendre extrêmement nerveuse, qu'allait-il faire ? Il s'avançait vers moi comme une bête voulant attaquer sa proie. Plus il s'avançait, plus je reculais, jusqu'au moment où mon dos percuta la commode derrière moi, je pris une grande inspiration et j'avalais ma salive avec difficulté. Quand je crus qu'il allait s'arrêtait il leva le bras vers moi pour le faire passer derrière mon dos et le retirer une seconde après avec un habit blanc qu'il tenait dans la main. Il arrêta son visage près de mon oreille :

RosalyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant