Chapitre dix-huit : Disparition inquiétante

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Hayden 

         Je réunissais toutes mes affaires et les mirent en boule au fond de mon sac. Il fallait que je me casse de cet hosto le plus vite possible, sinon j'allais me crever les yeux avec leurs putains de scalpels. J'avais qu'une pensée en tête depuis cet accident qui a bien failli me faire crever : Rosaly. S'en était-elle sortie ? Les flics m'ont dit qu'il n'y avait que moi dans la voiture. Ce qui était étrange, c'est que Rose ne m'aurait jamais laissé seul dans la bagnole et elle ne se serait pas barrée sans moi ; alors où était-elle si elle n'était pas ici ? En me rendant sur le parking de cet établissement de l'enfer, je pensais seulement maintenant que je n'avais plus de bagnole. Je cherchais mon téléphone, mais ça aussi, je n'en avais plus. Je fis donc marche arrière pour emprunter le téléphone de l'hosto et téléphoner à la seule personne qui était toujours présente :

—Je suis sorti de l'hosto tu peux venir ? C'est moi Hayden, tête de con, grouille toi.

          J'attendis dix minutes avant d'entendre le meilleur son qu'il m'était donné d'entendre dans ma vie. Cela faisait une semaine que j'entendais et sentais toujours la même chose : le bruit de l'électrocardiogramme qui n'arrêtait pas de bipper pour permettre de comprendre que mon cœur battait encore. Puis cette odeur de médocs et de propreté, j'avais l'impression de sniffer de l'alcool à 90%. Mais le bruit le plus horrible que j'entendais en boucle et qui allait me rendre fou, c'était le cri de ma douce, sa voix appelait mon prénom sans cesse. Je n'avais pas eu le temps de tourner la tête vers elle pour voir ses yeux une dernière fois avant de fermer les miens, je n'avais eu le temps de ne rien faire. Un coup de volant vers la droite lui aurait peut-être sauvé la vie. Je ne savais pas où elle était, où elle se trouvait à présent, pourquoi n'était-elle pas venue à l'hosto ? Il lui était arrivé une merde c'était certain, je le sentais au fond de mon âme, elle n'était plus connectée à la sienne, comme éteinte.

          Je touchais du bout des doigts cette merveilleuse carrosserie noire qui se tenait en face de moi, j'écoutais le bruit du moteur vrombir les yeux fermés, j'étais enfin libéré.

—J'attends ça depuis une semaine putain, Gabriel voulait parler, mais je le coupais en mettant ma main sur sa bouche, ta gueule, juste ferme-là.

          Je me mis derrière le volant et prit l'un de mes plus grands plaisirs à rouler comme une flèche avec Gab qui s'accrochait comme une fillette à la porte du côté conducteur. Il me fit penser à Rosaly à chaque fois qu'elle montait avec moi en voiture ou quand elle s'accrochait à moi en moto. Je ne pensais qu'à elle depuis que j'étais sorti, je ne savais pas si elle avait apparu à la résidence ou non et je n'osais pas demander à Gab. Je suis que lui lui-même n'avait pas demander de ses nouvelles depuis une semaine, mais connaissant mon meilleur pote je savais que ça le bouffait de l'intérieur, parce qu'ils ne s'étaient plus parlés depuis la dispute, je ne savais pas comment aborder le sujet.

—Je ne l'ai pas vu, je ne lui ai pas parlé, je ne sais pas où elle est, ne me demande rien mec, je ne veux pas en parler, c'est déjà assez compliqué comme ça.

—Je sais ce que tu ressens mon pote, elle n'est pas revenue c'est ça ? Et tu te sens coupable parce que votre dernière discussion remonte à la fois où tu lui as dit qu'elle ne ferait plus partie de ta vie...

—Je ne le pensais pas Hayden, mes mots me rongent de l'intérieur depuis que je lui ai dit...

—Je le sais et je sais aussi qu'elle pense à toi, qu'elle te pardonne.

          Mes yeux étaient rivés sur la route, mes pensées prenaient le chemin : Rosaly, un chemin qu'ils avaient l'habitude de prendre sans mon consentement depuis un moment déjà. Ne pas savoir où elle se trouvait me rendait malade et surtout ne pas la savoir près de moi, de sentir son âme connectée à la mienne. Je savais que le lien qui réunissait Gabriel et Rosaly était bien plus fort que je ne le pensais, que ce que tout le monde pensait. Je savais aussi que s'il lui arrivait quelque chose, il ne s'en remettrait pas, il pourrait donner sa vie pour sauver la sienne.

RosalyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant