Chapitre dix-neuf : Un premier combat

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Hayden

Jour 4

          Je me laissais tomber dans le canapé du salon auprès de Gabriel, j'étais épuisé, épuisé de chercher une aiguille dans une botte de foin, de courir après le fantôme qui hante mes nuits depuis quatre putain jours maintenant. J'ai l'impression que cela faisait une éternité et ça me bouffait de l'intérieur, elle me bouffait de l'intérieur. Je me laissais aller, pour la première fois de ma vie je laissais paraître tout ce que j'avais encaissé. Gabriel prit l'arrière de ma tête pour la ramener vers lui et je me rendis compte que nous nous prenions rarement dans nos bras, ce qui était putain de con :

— Elle me manque mec...ce qui sonnait comme un supplice

— A moi aussi Hayden, à moi aussi...

          Après cette séquence émotion de merde, je me demandais ce que j'avais omis, ce que je n'avais pas remarqué. On ne l'avait pas revu depuis son apparition soudaine à la résidence et j'étais persuadé qu'elle nous avait caché quelque chose. Je repassais cette séquence jour et nuit, essayant de trouver un plan pour réparer cette merde. Je devais confronter Rosaly, mais cela allait être compliqué si elle ne se montrait plus. J'appelais Lino dans la foulée pour lui expliquer la situation et feindre une réunion très importante à la résidence. Tout le monde ne savait pas l'intensité de mon don, ce que je pouvais faire pour réussir à accéder aux pensées des autres, j'avais dû procéder à cet exercice une fois dans ma vie, alors il y avait des risques...pour moi, comme pour elle.

༺~ [❁] ~༻

          J'attendis Rosaly sur le fauteuil de Lino, tout le monde était rentré, alors le bâtiment était calme. Le patron m'avait affirmé qu'elle viendrait. J'étais stressé, je me préparais psychologiquement à tout changement de situation et surtout je devais rentrer dans mon jeu de comédien qui ne sait rien et de l'amoureux transit. Ma jambe n'arrêtait pas de bouger montrant mon anxiété. Je l'avouais, j'avais peur de ce qui allait se passer, si mon don n'allait pas lui griller la cervelle et si moi je m'en sortirais sans séquelles. C'est quand j'étais sur le point de tout laisser tomber qu'elle arriva, mains dans les poches, fait étrange numéro je ne savais plus combien. Je me forçais de prendre un air décontracté, ne laissant rien paraître et je lui fis mon fameux sourire en coin qu'elle détestait, soi-disant.

          Je m'approchais d'elle pour la prendre dans mes bras, comédie Hayden, comédie chuchotais-je à moi-même. Evidemment, elle ne me rendit pas mon étreinte, ce qu'elle n'aurait pas fait, si elle avait été elle-même.

— Pourquoi il n'y a personne, j'ai cru qu'il y avait une urgence, elle regarda tout autour d'elle, sur la défensive.

— Je voulais te faire une surprise ma douce, mentais-je

— Pourquoi ? elle était réticente

— Parce qu'on a failli crever et qu'on se rend toujours compte qu'on aime une personne quand on est sur le point de la perdre ou quand on l'a perdu, je la regardais intensément dans les yeux.

          Ses yeux ne me partageaient aucune émotion, ce qui s'ajoutait au nombre de faits que j'avais arrêté de compter. Je la fis s'asseoir sur le siège de Lino, lui disant que j'allais chercher de quoi boire et manger, ce qui me laissa le temps de prendre la corde que j'avais préparée et de l'attacher fermement contre le dossier du siège. Elle fut surprise et essaya de se débattre, j'appelai Gabriel et me mit face à elle.

— Toi et moi, ma chère Rosaly, on va avoir une petite discussion, je me penchais vers elle pour mettre mon visage à hauteur du sien, tu veux me couper l'accès à tes pensées ma douce ? Mais tu n'as pas songé au fait que j'étais bien plus fort.

RosalyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant