Accro

Chapitre 1

Mon téléphone sonne pour la énième fois. C'est encore Thaïs :

- Allez, s'il te plait viens, à la fête ce soir, dit-elle en me suppliant

- Thaïs j'ai pas envie... En plus je ne connais personne.

- Mais si ! Je suis là moi, ça fait déjà beaucoup !

- Combien de personne au total ?

- Je ne sais pas peut être une dizaine... bon allez 15... même 20 en fait... mais pas plus ! Tu pourras dormir sur place ce soir et tu n'auras cas repartir demain.

- Je sais pas, répondis-je en grommelant

- Ecoute t'as 22 ans c'est le moment où il faut que tu profites, alors dépêche-toi de venir. Je t'attends !

Je finis pas céder :

- Je me prépare j'arrive dans 2h.

- Yes, dit-elle en criant à l'autre bout du téléphone, tu vas voir ça va être géniale !!

Thaïs arrive toujours à me convaincrai ou alors peut-être que je me laisse trop facilement influencé.

Je vais dans la salle de bain et me regarde dans le miroir. Bon il y a du boulot. Je commence par m'habiller. À ma plus grande habitude j'essaie une tenue, puis une autre... au final mon lit et rempli de vêtements et je finis par mettre la première tenue que j'avais sorti. Je me maquille un peu mais rien d'extravagant étant donné que je finirais par me frotter les yeux sans m'en rendre compte. Je prends un sac dans lequel je mets un pyjama, une tenue de rechange et le nécessaire de toilette. J'enfile des baskets en toile et sort de chez moi. Ce qui est pratique à Marseille c'est qu'il y a un bus toute les 5 min. Contrairement à là où habite mes parents : il y a un bus dans la journée !

J'arrive chez Thaïs vers 20h. Avant même d'entrer j'entends déjà la musique et les cris des gens à l'intérieur. J'essaie de frapper à la porte mais personne ne semble me m'entendre. J'essaie de frapper plus fort... toujours rien. Quelques secondes après, une fenêtre au rez-de-chaussée s'ouvre et une fille que je ne connais pas passe la tête par la fenêtre. Je lui demande :

- Elle est ou Thaïs ? Est ce qu'elle peut venir m'ouvrir ?

- Tu vas devoir passer par la fenêtre si tu veux entrer : j'ai pas les clés et Thaïs est au barbecue avec les autres.

- Super, ça commence bien... je passe d'abord mon sac et finit par me glisser entièrement par la fenêtre qui donne directement sur la cuisine. A peine entrer, l'inconnue me tend une bouteille de bière.

- Tiens, amuse-toi bien. Puis elle me tape sur le dos et part.

Je pose mes affaires dans un endroit qui ne me semble pas trop encombré et me fraye un chemin dans la maison. Elle m'avait dit "pas plus de 20", il y a au moins une trentaine de personne entasser rien que dans la maison. Je n'imagine même pas le monde qui doit y avoir dehors.

Les bouteilles d'alcools sortis ont l'air déjà bien entamé... voir vide. Un gars me tape l'épaule :

- Tu sais où sont les toilettes ?

- Au fond du couloir à droite.

Il ne dit rien et par en courant la main devant sa bouche. A peine 22h et le défilé pour les toilette commence déjà. Je prends une longue gorgé de bière : je pense que je vais avoir besoin de quelque chose pour m'aider à supporter cette soirée.

Une fois arrivé dehors je suis impressionnée par la quantité de personne qui a réussi à s'entasser dans la piscine. J'aperçois Thaïs devant le barbecue avec dans chaque main une fourchette et une spatule. Elle est entourée d'une foule de personne.

Elle croise mon regard et me fais signe de la rejoindre. Une fois arrivé elle me désigne du doigt et dit :

- Ok les amis je vous présente Mathilde

Tout le monde me fait signe de la main. On discute comme ça un moment puis je finis par chuchoter à Thaïs :

- Il y en a certains qui n'ont pas l'air très lucides quand même.

- C'est toi qui n'a pas assez bu, répondit elle tout en restant concentré sur la cuisson de ces saucisses, essaye, ça va te détendre un peu.

- J'ai pas besoin d'être détendu

- Ah bon me dit-elle d'un sourire malicieux. Alors dans ce cas, fais pas ta timide et va voir le groupe de gens qui est là-bas.

- Parce que tu crois que je n'oserais pas ?

- J'en suis sur me dit-elle avec un air de défis.

- OK

Je commence à avancer vers le groupe d'inconnu. Je vois qu'Thaïs me regarde de loin. Je ne veux pas lui donner la satisfaction d'avoir raison mais ma timidité l'emporte.

Tant pis... je fais demi-tour puis finit par la rejoindre :

- J'avais raison, dit-elle triomphante

- Ouais je crois que j'ai besoin d'un truc pour me détendre.

Elle charge quelqu'un d'autre de la cuisson du barbecue puis me tire par la main.

- Commence déjà par poser cette bière j'ai quelque chose de mieux pour toi !

Elle m'emmène devant une table ou plusieurs vers à shot sont alignés, rempli d'un liquide bleu. Je demande :

- Qu'est-ce que c'est ?

Elle me tend un verre et répond :

- Cocktail fait maison, goûte !

Je bois le vers qu'elle me tend d'une traite.

- Thaïs ça arrache !

- Oui c'est le principe, affirme-t-elle toute fière.

Je pense que si j'en bois un de plus, je perds définitivement mon sens du gout.

- Maintenant le plus vite possible, me dit-elle en désignant la rangée de vers devant nous.

Quelqu'un lance le chrono puis on commence à boire. Au bout du 3ème j'en peux plus : ma gorge me brûle et je ne sens quasiment plus ma langue. Quant à Thaïs elle est bien partie pour tous les finir. Elle lève les mains en signe de victoire :

- J'ai battu mon record !

Elle me regarde entrain de m'étouffer et prend un air désolé.

- Ok j'ai autre chose pour toi

- Thaïs laisse tomber j'ai besoin d'aller le chercher un verre d'eau avant de perdre définitivement la sensation de mon palais, lui dis-je en crachotant

- Bon OK je te laisse mais n'hésite pas à parler avec d'autres gens, tu verras ils sont super sympas.

- Mais bien sûr, dis-je sur le ton de l'ironie.

- Je rigole pas ! Tu pourrais faire une rencontre qui changera ta vie ! Dit-elle en me faisant un clin d'œil

- Allez va, je te laisse tranquille pour ce soir, finit elle par me dire.

Pour arriver dans la cuisine je suis obligée d'éviter une personne qui dort à même le sol.

Je me serre un verre d'eau, en profite pour grignoter deux trois trucs.

Quelqu'un s'approche :

- Tu veux tirer un coup ?

- Heu... Non merci.

Je ne me sens pas vraiment à l'aise dans ce genre de soirée. Il faut que j'aille prendre l'air : je vais finir par m'étouffer : comment les gens font pour respirer avec cette fumée.

Je retourne dans le jardin et au moment où je pense enfin être tranquille Thaïs arrive vers moi tout essoufflé :

- Mathilde aide moi, elle est partie !