Chapitre 21

15 3 0
                                    

L'attente me parait interminable, mes jambes tremblent nerveusement. Même les gens autour de moi s'impatientent.

Ils réapparaissent. J'ai l'impression que les jurés arborent un air encore plus grave qu'auparavant. Le président demande à l'accusé de se lever pour entendre le verdict. Puis le juge prend la parole :

- Victor Cassel est reconnu coupable de destruction de preuves et trafic de stupéfiants. La cour reconnait également que la vente a contribuée de façon certaine à la mort des victimes. Il est donc reconnu coupable d'homicide involontaire. Il est également déclaré coupable de tentative d'homicide volontaire. Mais la cour rejette l'accusation d'homicide volontaire par manque de preuves. Selon la demande du représentant du ministère public, l'accusé est condamné à 30 ans de prison ferme sans libération conditionnelle.

Les gens présents dans la salle applaudisse la décision. Beaucoup de larme et de soulagement. Je suis soulagée d'entendre cette condamnation mais le juge ajoute une phrase. Mais dans l'euphorie le juge ajoute quelques mots :

- M.Catillard sera poursuivi pour les chefs d'accusations suivant : falsification de rapports médical et falsification de preuve. Il bénéficiera d'un allégement de peine en échange de sa coopération sur cette affaire. Quant à M.Henderson...

C'est exactement ce que je ne voulais pas entendre. Mon regard se fige et mes muscles se raidissent. Je prie intérieurement toutes les divinités que je connais. J'ai l'impression que mon cœur pourrait cesser de battre.

- Aucune poursuite ne sera retenue à son égard.

Je suis envahi par la joie. Je n'arrive plus à penser à autre chose, des larmes de joies mouilles mes joues. Mes parents me serrent dans leurs bras. Je sors la salle beaucoup trop excitée pour tenir en place. Je décide d'attendre Lucas à l'extérieur du bâtiment pendant que mes parents rentrent en premier. Ma mère me fait un clin d'œil et elle me dit en s'éloignant :

- Je suppose que tu ne rentreras pas ce soir mais passe au moins récupérer quelques affaires et dire aurevoir.

Parfois je me demande si elle ne lit pas dans mes pensées.

Je le vois enfin descendre les marches, il a un sourire radieux que je n'avais jamais vu. Il s'arrête à quelques mètres et me tends les bras. Je ne perds pas une seconde de plus et me précipite sur lui. Il me soulève en tournant sur lui-même. Je ressens des milliers de frétillement dans mon ventre. Il enfouit sa tête dans mon cou et je le sers dans mes bras de toute mes forces. Il dépose un baiser au niveau du creux de mon cou et me repose sur le sol. Je n'ai pas besoin d'ajouter autre chose, l'essentiel à déjà était dit. Je ne pourrais pas décrire à quel point je suis heureuse à cet instant précis.

- Est-ce que tu veux bien rentrer avec moi ? demande Lucas

- Pourquoi pas, répondis-je enjouée. Mais avant il faut que j'aille récupérer des affaires.

- Ok je t'accompagne.

- Donne !

- Quoi ? dit-il en me tendant la main.

- Les clés de la voiture.

- Oh... Tu conduis. répond-t-il le regard plein de sous-entendu.

On s'installe dans la voiture. A partir de maintenant rien ne pourra entacher ma bonne humeur. Je conduis en direction de chez mes parents pour récupérer quelques tenues avant de retourner à Marseille.

- Je trouve ça séduisant une femme qui conduit. me susurre Lucas.

Je sens mes joues s'enflammer immédiatement. Comment est-ce qu'il arrive à dire des phrases comme ça aussi sérieusement. Il pose sa main sur ma cuisse. Puis dessine des cercles avec le bout de ses doigts. J'essaie tant bien que mal de me concentrer sur la route mais ses mains dérapent petit à petit vers l'intérieur de ma cuisse.

- Qu'est-ce que tu fais ?, dis-je gênée

- Pourquoi ? Je te dérange ?

Il me provoque.

- Non pas du tout, répliqué-je en haussant les épaules

Je ne sais pas si je vais pouvoir résister encore longtemps. Ses caresses provoquent des chatouillements dans toute ma jambe. Il remonte jusqu'à ma hanche et joue avec la ceinture de mon pantalon. J'ai subitement très chaud.

- D'accord arrête, on va finir dans le fossé. dis-je précipitamment.

Je vois du coin de l'œil son air satisfait.

Je me gare devant le jardin de mes parents. Lucas sort et s'accoude à la voiture.

Une tête apparait par-dessus la clôture du jardin.

- Maman, l'interpelé-je en souriant.

Je me tourne vers Lucas qui me fusille du regard en réalisant qui est la personne qui se tient devant lui.

- Je m'appelle Hélène, dit-elle pour se présenter à Lucas.

Ma mère le regarde en attendant qu'il dise un mot. Il efface son air assassin et affiche un sourire charmeur pour se présenter.

- Je sais qui tu es, répond ma mère gentiment.

- Je viens récupérer des vêtements...

- Oui je m'en doutais.

Elle a les yeux qui brillent. Puis elle passe son bras par-dessus mon épaule puis nous rentrons dans la maison. Elle fait signe à Lucas qui nous suit à l'intérieur contre son grès.

- Ah Tiens Papa...

Je vois Lucas derrière moi qui se fige. Et vu la réaction de mon père, ça va faire des étincelles. Je ferais tout pour disparaître de la surface de la terre.

- Bonjour, dit fermement mon père

- Bonjour, répond poliment Lucas.

Ma mère entraîne mon père dans la cuisine. J'imagine déjà qu'elle doit el réprimander gentiment.

- Je te déteste, me souffle Lucas

- Tu quoi ? demande mon père en revenant de la cuisine avec des verre d'eau.

- Rien monsieur.

Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas rire. On s'assoit autour de la table de la salle manger pour échanger des banalités, discuter de la pluie et du beau temps.

- Vous restez pour diner ce soir ?, interroge ma mère

- Non c'est gentil mais, ça va nous faire partir trop tard, répondis-je en essayant de ne pas vexer ma mère

- D'accord. Je me doute que vous préférez passer la nuit tous les deux.

Oh mon dieu. Je mets une main devant ma bouche pour cacher mon embarras.

- Et tu voudrais qu'il dorme où ? demande mon père en faisant référence à Lucas. Quoi que... la niche du chien est disponible...

Lucas ne parle plus alors que ma mère et moi ne pouvons pas nous retenir de rire devant sa réaction.

- Je rigole, dis mon père en lui donnant une tape amicale dans le dos.

En observant attentivement mon père, je n'arrive pas à savoir s'il plaisante vraiment... En tout cas, Lucas sait à quoi s'en tenir concernant l'humour douteux de mon père.

Je monte rapidement dans ma chambre pour faire mon sac. En attendant, Lucas se tient droit comme un piquet au milieu du salon.

Lorsque j'ai fini, nous saluons mes parents et nous rentrons à Marseille chez Lucas.

AccroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant