Toute la peur qui restait s'envole. Mes jambes se dérobent. Il s'accroupit auprès de moi. Je n'ose pas le regarder : pour le moment je suis trop embarrassée.
- Je... je... balbutié-je-je entre deux sanglots.
- C'est pas grave, répondit-il calmement en me frottant le dos.
Il décolle les mèches de cheveux de mes joues et fais glisser son pousse le long de ma mâchoire dans un geste rassurant. Il reste assis à côté de moi et n'ajoute rien : il est seulement là. Avec moi.
Je finis par me calmer et me relève.
Il s'approche et me sert dans ses bras. La chaleur de son corps me réchauffe. Après un moment d'hésitation. Je pose ma tête dans le creux de son épaule. Mon cœur résonne dans ma poitrine. Je ne saurais pas dire si c'est à cause de la peur ou... de cette proximité. Je finis par me détacher de lui et sèche mes joues.
- Merci, finis-je par dire
- Ne t'inquiète pas ça n'arrivera plus.
Je hoche la tête silencieusement.
- Viens je vais te raccompagner.
Il prend ma main et la glisse dans sa poche. Lorsque nous marchons nos épaules se touchent, sa présence me fait du bien.
J'ai l'impression qu'il pourrait entendre mon cœur cogner dans ma poitrine.
- Je ne connais même pas ton prénom, avouais-je
- Lucas, dit-il doucement.
- Comment tu as su que j'étais là ?
- J'étais dans le coin
- Tu étais dans le coin ? Tu faisais quoi ?
- Tu as d'autres questions auxquelles je ne répondrai pas.
- Est-ce que tu as un couteau sur toi ?
Il s'arrête et ses yeux me transpercent.
- Je pense que tu n'as pas besoin que je te réponde.
Je baisse les yeux. Il a évidemment un couteau.
Nous sommes arrivés devant ma porte.
- À demain. dis-je en me tournant.
Il place son pied dans l'entrebâillement de la porte.
- Fais attention à toi.
Je me perds pendant quelque seconde à l'observer. Ses traits ne sont pas aussi durs qu'habituellement. J'ai presque l'impression de voir passer un peu de bienveillance.
Je m'assoie sur mon lit l'esprit vide : je n'arrive pas à me rendre compte de ce qu'il vient de se passer. Mes mains sont moites et mes vêtements me collent à la peau. Je décide de prendre une douche. L'eau chaude sur ma peau me soulage : mes muscles se détendent et j'essaie tant bien que mal de me vider l'esprit.
Je me glisse dans mon lit mais les draps sont froids. Je suis frappé par la solitude. Je ne fais que tourner dans mon lit sans trouver le sommeil : dès que je ferme les yeux des images me reviennent. Et s'il n'avait pas était là à ce moment ? Je me recroqueville dans mon lit : ce n'est pas ce soir que je pourrais dormir.
Effectivement la nuit n'a pas était d'un très grand repos. Je dois avoir dormi 2h... On peut appeler ça une sieste. Je préfère me dépêcher de partir pour la fac. À 8h le métro est bondé, les gens se collent, se bousculent et cette sensation est encore plus insupportable qu'habituellement.
Dès que j'arrive à la fac j'aperçois Thaïs qui me fait signe de la main
- Salut, dis-je
- Tu as une petite mine, répond Thaïs en arquant un sourcil
- La nuit a été courte
Elle me regarde d'un air encore plus suspicieux. J'hésite un moment pui lui répond
- J'ai juste mal dormi.
Je m'en veux de lui mentir.
On attend devant l'amphithéâtre que les portes s'ouvrent. Lucas et son groupe d'ami nous dépasse. Il ne m'adresse même pas un regard. Je tourne la tête gêné d'avoir espéré quelque chose. Sérieusement à quoi je m'attendais ? Une relation un peu plus chaleureuse ?
Au loin, des sirènes de police retentissent. Puis elles se font de plus en plus intenses. Soudain deux voiture de police débarque finalement à toute allure. La foule d'étudiant s'écarte stupéfaite pour les laisser passer. Les voitures s'arrêtent à quelques mètres de nous avec un crissement de pneus ahurissants.
8 policiers sortent des voitures. Parmi eux je reconnais mon père. Je fais un pas en arrière et regarde autour de moi : les autres sont tout aussi surpris que moi et un silence mortel c'est abattu sur la foule.
Mon père se racle la gorge, se démarque des autres policiers et lance d'une voix puissante.
- Est-ce que Lucas Henderson est là ?
Mon regard se tourne automatiquement vers le concerné. Lui, ne bronche pas, toujours stoïque.
Les élèves autours jettent de rapides coups d'œil dans sa direction mais personne n'ose bouger.
- Lucas Henderson, demande encore une fois mon père
- C'est moi, dit-il en levant la main.
Tout le monde s'écarte, laissant un chemin dégagé entre Lucas et les policiers. Sa mâchoire est serrée.
- Viens avec moi s'il te plait.
Il fait quelques pas, des murmures le poursuivent...
- Je peux savoir pourquoi ? demande Lucas
Un autre policier s'avance vers nous et demande aux étudiants de dégager l'espace. Mon père me fait signe de la tête de reculer. Les quatre policiers de derrière mette leurs mains sur leurs armes de service prêt à dégainer à tout moment.
Mon père continue :
- Lucas, avance doucement vers nous et met tes mains en évidence.
C'est la première fois que je le vois obéir si diligemment. Lorsqu'il arrive a leur niveau, il est violemment plaqué contre la voiture. Les étudiantes encore présent lâche un cri de surprise. Le souffle de Lucas s'accélère et se fait de plus en plus fort, les muscles de ses bras sont tendus et ses veines ressortent. Un policer lui tient la tête contre la voiture, deux lui bloque les bras, pendant qu'un dernier le fouille. Il sort d'une des poches de Lucas un couteau de la taille de la main. Ce n'est pas la première fois que je vois ce couteau.
- Vous êtes arrêté pour le meurtre de Léa Zewinski. Vous avez le droit de garder le silence et de ne pas répondre aux questions. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant une juridiction. Vous avez le droit de consulter un avocat avant de parler à la police et également d'être assisté par un avocat durant les interrogatoires.
VOUS LISEZ
Accro
RomanceIl y a ce gars bizarre au bord de la piscine. - Qu'est ce qu'il t'arrive ?, lui demandé-je hésitante. - Je crois que j'ai fait une bêtise dit-il de sa voix grave. - Ce n'est pas comme si quelqu'un était mort. À cet instant, ses yeux deviennent menaç...