Je vais me chercher un verre d'eau à la cuisine et m'assois sur une chaise. Devant moi, je suis étonné de voir les dernières personnes se bousculer en direction de la sortie. Mon regard se tourne vers Thaïs
- Qu'est-ce que tu leur as dit pour les faire fuir ?
- Rangement... dit-elle en soupirant
Je regarde autour de moi.
- Ah ouais je comprends. Bon je crois que je vais te laisser aussi.
- Non tu ne peux pas me faire ça dit-elle en m'agrippant le bras.
- Alors s'il te plait débarrasse-toi du mec bizarre de la piscine.
- Mission acceptée.
Elle revient au bout de quelques minutes
- Mathilde, il n'y a personne à la piscine.
- Quoi ?, dis-je surprise
- Bah je te dis qu'il n'y a personne à la piscine.
- T'es sur ?
- T'as l'air vraiment à côté de la plaque. Tu sais quoi, il faudrait mieux qu'on aille se coucher
Cette soirée est enfin finie.
Je suis réveillée à cause de mon ventre. Je regarde l'heure : 14h.
Je suis seule dans la chambre, Thaïs doit déjà être levé et entrain de finir de ranger.
Je descends encore en somnolant à moitié.
- Allez au travail, me lance Thaïs
Une fois la maison propre on s'affale toutes les deux sur le canapé dans un air satisfait.
- Tu as faim ? me demande Thaïs
- J'en peux plus, avouais-je
- J'ai la solution : des pates !
- Des pâtes à 14h de l'après-midi ?
- Il n'y a pas d'heure pour des pâtes, dit-elle fièrement.
- Bon ok si tu veux.
Après quelque minute je demande à Thaïs :
- Au fait, d'où tu la connais cette Léa ?
- On a rapidement fait connaissance. C'est une amie d'une amie.
- Ah... vous avez pu faire connaissance. Dis-moi, c'est dans ses habitudes de s'échapper comme ça ?
Thaïs s'esclaffe devant ma remarque. Il lui faut plusieurs minutes pour se remettre de ses émotions.
- Bon faut que je rentre. On se voit dans une semaine.
- Dans une semaine ? me questionne Thaïs
- T'as quand même pas oublié... La fac... La rentrée.
- Aïe j'ai mal aux oreilles. Ne prononce plus ces mots. dit-elle en faisant la moue
Je rassemble mes affaires et enfile mes chaussures qui ont retrouvé une apparence normale. On se dirige vers la porte puis je lui fais signe de la main en m'éloignant de la maison.
Enfin arrivé, je pousse la porte de mon studio, je n'ai jamais été aussi contente de rentrer. Je déballe mes affaires et met directement mes vêtements sals dans la machine à laver. Je n'ai pas la motivation de faire quoi que ce soit d'autre alors j'allume mon ordinateur et m'installe devant un bon film. A vrai dire je n'arrive pas du tout à me concentrer : je n'arrête pas de penser au garçon que j'ai croisé. Pendant un moment il paraissait tellement seul, puis d'un coup son humeur a changé. Un sentiment confus entre la peur et la curiosité s'empare de moi, et petit à petit le sommeil me gagne
Je passe le reste de ma semaine plutôt tranquillement à me prépare pour la rentrée. C'est ma 3ème et dernière année de licence. J'espère obtenir mon diplôme de biologie avec une mention.
Le jour de la rentrée est arrivé. Je suis beaucoup plus enthousiaste que prévu. Thaïs me dit toujours : "la première impression que l'on a de toi est celle qui reste la plus longtemps" alors pour le premier jour de cours, je fais un effort et mets une robe. J'essaie même de regarder quelques tuto pour parfaire mon maquillage mais le résultat est... décevant. Je finis par me démaquiller, la robe est suffisante pour aujourd'hui. Je prends mon petit déjeuner puis saute dans le métro. Ah ça ne m'avait pas manqué : cette odeur de métro Marseillais dès le matin mêlé à une odeur de transpiration, être collé à des inconnus... une vraie partie de plaisir. Mais ça ne réussit pas à enlever le sourire que j'ai aux lèvres.
Je descends du métro et voit Thaïs qui m'attend devant le bâtiment de la fac.
- Tu me fais mal aux yeux avec ta bonne humeur.
- Mais non Thaïs ! Aujourd'hui commence une nouvelle année ! Travaillons dure et ayons de bonne note!
- Ne commence pas à prendre de bonne résolutions toi et moi on sait très bien que tu perds ta motivation au bout d'une semaine.
- Ok bravo t'as réussi. Je suis dépressive rien qu'à l'idée d'aller en cours !
Elle passe son bras autour de mon épaule :
- Ah je te reconnais mieux. dit-elle en souriant. En route pour notre premier cours.
Nous arrivons devant l'amphithéâtre. Les 5 premiers rangs son déjà remplie.
- Il y a beaucoup de monde, me dit Thaïs d'un air étonné
- C'est parce que c'est seulement le premier jour. Les gens font semblant d'être sérieux
On s'assoit sur un banc puis je sors machinalement mon ordinateur pour prendre des notes. Au fur et à mesure, l'amphithéâtre se remplit de plus en plus. Dire que dans un mois seulement la moitié des gens viendront toujours en cours.
Mes oreilles sont attirées par la conversation du groupe de garçon derrière moi.
- T'as pu finaliser ton inscription, dit le premier
- Oui c'est bon, ils ont une organisation horrible ici.
Je connais cette voix grave, rocailleuse... Je fais volte-face.
C'est lui, c'est le lunatique de la piscine. Nos regards se croisent.
- Oh non manquait plus que ça, dit-il en soupirant.
Je suis tellement abasourdi que je manque de m'étouffer.
- "ça" ? dis-je révolté
Il lève les yeux au ciel.
Je me tourne vers Thaïs et lui donne un coup de coude :
- Regarde discrètement derrière toi.
Thaïs ne semble visiblement pas connaître la discrétion et se retourne entièrement :
- Oui et ? me demande-t-elle
- C'est le mec qui était à la piscine et qui a subitement disparu
- Mmmh... Tu aurais dû me dire qu'il était aussi séduisant. dit-elle avec un sourire en coin
- J'y crois pas, dis-je en soufflant.
J'essaie de me focaliser sur le cours mais je n'y arrive pas : je sais qu'il est juste derrière moi et ça me déconcentre. Je meurs d'envie de me retourner pour lui rappeler ma présence.
Une fois le cours fini je ramasse mes affaires et nous nous dirigeons vers la sortie. Au moment où il passe à côté de moi, il me bouscule. Je serre les dents et continue à avancer.
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Accro
RomanceIl y a ce gars bizarre au bord de la piscine. - Qu'est ce qu'il t'arrive ?, lui demandé-je hésitante. - Je crois que j'ai fait une bêtise dit-il de sa voix grave. - Ce n'est pas comme si quelqu'un était mort. À cet instant, ses yeux deviennent menaç...