J'ouvre brusquement la porte. Lorsque Thaïs me voitelle étouffe un cri. Elle est accroupie sous le lavabo.
- Est-ce que tu comptes te doucher habillée ?
Elle a quelque chose dans les mains. Je m'avance furieuse
- Mathilde n'approche pas ! crie-t-elle.
Elle cache le contenu de ses mains derrière elle
- Qu'est-ce que c'est ?
- Sors Mathilde !
Je l'attrape par le poignet et récupère le contenu de sa main. Elle essaie de se débattre mais son corps et trop faible. J'ouvre la boite et je trouve une petite fiole contenant des comprimés blancs.
- Je... je.. ne pouvais plus attendre.
Je remarque que son corps se remet à trembler.
- Hier soir... Tu étais en manque... C'était une crise.
- Donne-moi ça Mathilde, tu ne sais pas avec quoi tu joues.
- C'est ce que tu prends ? demandé-je en observant les cachets blancs
- Arrête
Elle détourne le regard alors je lui attrape le menton. Ses yeux sont humides et elle fixe le sol.
- Je suis désolé dit-elle d'une voix tremblante. Je n'y arriverai jamais...
Elle cache son visage dans ses mains et ajoute
- J'ai tellement honte... si seulement tu pouvais imaginer
Je la sers dans mes bras pendant qu'elle sanglote et lui frotte le dos pour la réconforter.
- Je vais rester avec toi jusqu'à ce que ça aille mieux.
Thaïs finit par aller se doucher.
Lorsqu'elle sort de la douche, elle s'assoit à la table en face de moi. Le fameux flacon est placé en évidence entre nous. J'observe le pot en verre plus attentivement il y a une écriture très légère dessus "MPH+".
- Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne sais pas vraiment. avoua-t-elle. On m'a dit que c'était un psychostimulant
- Mais pourquoi... ma voix reste en suspens
- J'étais débordé par le travail : la fac, les devoirs à rendre. Chaque jour j'avais l'impression de suffoquer. Je ne pouvais pas dormir plus de 3h par nuit à cause du stress. Et puis c'est apparu comme un miracle. C'est Léa qui m'en à parler la première fois. J'ai essayé une fois et tout ai paru plus simple : j'ai pu apprendre 50 page de cours en quelques heures. J'ai terminé les travaux à rendre en une seule nuit. Et les cours paraissaient tellement plus simples. J'ai voulu en prendre un peu plus pour les examens et la période de révision. Et c'est devenu indispensable...
Elle baisse les yeux.
- Est-ce que tu en as d'autres ?
Elle fait non de la tête. Puis elle se lève, verse le contenu du flacon à la poubelle. Je vois sur son visage l'effort que cela lui demande. En ce moment elle doit mener une guerre intérieure contre ses propres tentations et je serais là pour la soutenir.
- Depuis combien de temps tu n'en as pas pris.
- 2 jours, dit-elle timidement.
- C'est bien. dis-je en essayant de paraitre la plus optimiste possible.
Le lendemain a été tout aussi difficile. Elle avait toujours des nausées, mal de tête, transpiration excessive, et elle ne dort quasiment pas... les symptômes du manque. J'ai passé le reste de la semaine chez elle. Cette semaine a été très dure pour elle mais ces derniers jours elle a recommencé à manger en petite quantité.
Il lui faut une aide spécialisée pour arriver à avancer. Par le biais de Nathan j'obtiens le numéro d'un centre d'addictologie.
Lorsque nous arrivons devant le centre, Thaïs s'arrête net. Je l'entends se murmurer des mots comme un mantra :
- Je peux le faire... je peux le faire
Je suis admirative de la force et du courage qu'elle à réussi à trouver à l'intérieur d'elle-même pour arriver ici. Je lui prends la main et nous avançons ensemble.
Je patiente dans la salle d'attente pendant qu'elle est dans le bureau d'un médecin. Lorsque je la vois sortir je me précipite presque en courant vers elle. Elle sourit en me voyant, ça fait du bien.
- Alors ? je la questionne
- J'ai rendez-vous ici toute les semaines, et il y a un groupe de parole 4 fois par semaine. Mais tu sais ce que le docteur m'a dit ? Apparemment la première semaine est la plus dure.
Je la serre dans mes bras et lui dit :
- Cette semaine est déjà passée Thaïs.
Une autre semaine plus tard, elle a repris des couleurs et m'a même rejoins en cours.
- Est ce que tu en avais marre d'être seule ?
- Tu n'as pas idée ! dis-je en souriant.
- Tu passes récupérer les affaires que tu as laissées chez moi après les cours ?
- Tu me jettes carrément dehors ? Je ne pensais pas que tu serais aussi contente de mettre fin à notre cohabitation. je lui répond pour la taquiner
- Ne m'en veux pas, dit-elle en me pinçant le côté, mais je suis heureuse que tu retournes enfin chez toi. Déjà parce tu ronfles la nuit...
- Arrête je ne ronfle pas dis-je en lui donnant un léger coup de coude
- Et ensuite parce que ça veut dire que je peux y arriver seule !
- Je suis fière de toi, dis-je en la serrant dans mes bras
- Tu m'étouffes !
Nous retournons chez elle en parlant, ça faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé.
Je fais vite mes affaires : je vois qu'elle est impatiente de pouvoir profiter de sa liberté.
- Comment est-ce que tu es entrée là-dedans ? Je te connais, ce n'est pas quelque chose que tu aurais fais seule. Qui t'as proposé cette chose ?
- Un gars que j'ai vu qu'une seule fois... Aller on se voit demain en cours !
Je lui attrape le bras
- Thaïs, je veux être sûr que tu n'entre plus jamais en contact avec ce genre de personne
- Aucun souci, je t'ai dit que je ne le connaissais pas.
Je la regarde droit dans les yeux et déclare
- Tu mens.
Son visage se décompose.
Je jette mes affaires sur le sol et m'engouffre dans son appartement en la tenant toujours pas le bras.
- Qui Thaïs ?, dis-je d'une voix dure
- J'avais espoir que tu ne poses jamais cette question.
Je la questionne du regard
- Lucas...
Je laisse échapper un rictus
- C'est la meilleure blague que tu m'ai faites, dis-je de plus en plus énervée
- Ce n'est pas une blague. C'est pour ça que je ne voulais pas que tu traines avec lui.
- Ok, répondis-je froidement
- Mathilde... C'est le pire "Ok" du monde.
- Je réfléchis simplement aux méthodes les plus rapides pour faire disparaître un corps, répondis-je en lui faisant un clin d'œil
- Tu me fais peur...
- Je plaisante. On se voit demain ! dis-je en souriant
- Oui à demain
Je ne plaisante pas du tout...
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Accro
RomanceIl y a ce gars bizarre au bord de la piscine. - Qu'est ce qu'il t'arrive ?, lui demandé-je hésitante. - Je crois que j'ai fait une bêtise dit-il de sa voix grave. - Ce n'est pas comme si quelqu'un était mort. À cet instant, ses yeux deviennent menaç...