Charles finit par s'étonner de la situation, car ils n'en parlent pas. Damian change de sujet et trouve des excuses et doit soudainement laisser suffisamment de temps à Charles pour comprendre et prendre son évitement pour ce qu'il est : un refus abject de reconnaître que quelque chose a changé. S'il ne l'admet jamais, ce n'est pas vrai.
Bien sûr, ils parlent encore. Ils parlent de la musique qu'ils aiment, de la façon dont ils voudraient terminer leur carrière, et des mérites relatifs de la vie dans le sud. Toutes sortes. Mais ils n'ont pas parlé de ce nez au milieu de la figure. Charles a embrassé Damian. Damian a aimé ça. Comment commencer à parler de ça ?
Mais quelque chose a incontestablement changé. Ne pas en parler, malheureusement pour Charles, ne le fait pas disparaître. Il est nerveux avec Damian, comme il ne l'a jamais été auparavant. Il fait extrêmement attention à ne pas regarder dans la direction de Damian lorsque l'équipe est sous la douche.
Il devine chaque interaction qu'ils ont, maintenant qu'il a cette nouvelle lumière dans laquelle les voir, ce filtre apposé sur ses yeux qui lui démontre que rien n'est normal. Il y a seulement quelques semaines, auparavant, il n'y avait pas pensé lorsque Damian l'avait invité à sortir. Maintenant, quand cela se reproduit, cela suscite en lui une vague de questions qui rebondissent dans sa tête. Que veut-il dire par là ? Est-ce qu'il fait ça parce qu'on s'est embrassé ? Pourquoi le faisait-il avant, alors que nous ne l'avions pas fait ?
Damian ne recule cependant pas. Il lui envoie toujours des messages pendant leurs jours de repos pour lui demander de sortir avec lui, s'invite toujours dans la chambre de Charles, accède toujours à son espace personnel. Il agit comme s'il n'y avait aucune frontière qui soit testée entre eux, comme s'ils n'avaient pas franchi de ligne.
Il le touche toujours autant qu'avant. Peut-être même plus souvent, ou peut-être que Charles y est simplement plus sensible maintenant, à l'écoute de tout ce que Damian fait autour de lui.
Ce n'est jamais quelque chose qui pourrait être interprété comme plus que platonique. Juste un bras décontracté autour de ses épaules, une main amicale sur son genou. C'est une main douce aux longs doigts, s'incurvant doucement autour du genou de Charles, sa peau bronzée contre la sienne. Il regarde toujours quand Damian le touche maintenant. Il n'y peut rien.
Peut-être que Damian ne pousse pas. Peut-être lui fait juste savoir que la porte est ouverte. Quelque chose est là, s'il veut le prendre. Il n'est pas sûr de pouvoir le faire. Il n'est pas sûr de savoir exactement de quoi il s'agit d'ailleurs.
Tout cogite dans sa tête et alors qu'il regarde un téléfilme sans intérêt, un air solennel les entoure soudainement et Damian est terriblement proche, le remarque maintenant Charles ; trop près pour ne pas le remarquer, mais suffisamment loin pour paraître involontaire et aléatoire. Et même s'il n'a pas accès à ce qui se cache dans la tête de Damian, Charles est sûr qu'il en est parfaitement conscient. Ses yeux sont désarmants et profonds et les longs cheveux qui recouvre son front lui donnent un air doux, jeune et incroyablement magnétique. Damian ne bouge plus, il attend Charles.
Et Charles lit finalement dans ce regard qu'il n'y a qu'un chemin ou un autre. Mais Charles déteste le fait qu'apparemment, c'est sa décision à prendre. Damian est arrivé à ce point et il n'ira pas plus loin et il acceptera dans les deux cas, ce qui ne fait qu'empirer les choses. Son cœur bat la chamade et il est si calme qu'il assourdit presque ses oreilles, palpitant dans sa poitrine et faisant affluer son sang. Il lui suffit de se pencher en avant pour que tout s'arrête.
Charles ferme les yeux un instant, respire profondément, peut réellement sentir Damian et sentir la chaleur de son corps se rapprocher, mais Charles – il ne peut pas – il –
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L'amour, l'amour, l'amour
FanficCharles ne se souvient plus qui lui a parlé de Damian. Peut-être Morgan ou Gaël, ou même Antoine, arrivé sensiblement au même moment. Peut-être venait-il d'allumer la télévision au hasard pour assister à ses débuts à Clermont. Il ne s'en souvient to...