Charles ne quitte pas le ballon des yeux. Il se prend à parler à voix haute, Vas-y Cyrille, rentre-lui dedans. Fous moi ce ballon entre les poteaux Thomas. Dis-leur qui est le patron Antoine, ce qu'il dit, c'est ce qu'il leur dirait sur le terrain s'il était là où il devrait être, avec eux.
Les dernières minutes semble durer des heures, il se ronge les ongles en voyant leur ligne de défense continuellement reculer, petit à petit. Lentement mais surement. Et d'un coup le monde se lève, et éructe en un seul cris de joie collectif. Le match est fini, ils ont gagné.
Charles court sur la pelouse, il veut enlacer ses visages qui ont su dominer ce tournois, ils sont redevenus une grande nation depuis quelques années mais aujourd'hui tout est concrétisé.
Romain le sert fort à la taille, « Enfin ! ». Ils étaient passés si proches déjà, mais enfin s'adonner au gout tendre de la victoire n'avait pas de prix. « Oui ! Vous l'avez fait ! » Charles entoure sa tête de ses bras et Romain doit s'extirper pour le contre dire. « Non, on l'a fait ensemble, toi aussi tu l'as fait. »
Charles encadre sa tête désormais et ne peut empêcher la sensation de chaleur de se répandre de son corps, « Merci, Romain. ». Ce garçon si incroyable pourtant si timide à ses débuts, Charles sait qu'il n'a plus rien à craindre avec lui à ses côtés.
Damian les rejoint, Gaël sur le dos. « Allez les poulets, on va se la mettre sévère ce soir ! »
Le 25 juillet fatidique arrive. Charles n'est pas vraiment serein. Il observe cette version de lui dans le miroir, un costume trois pièces, taillé sur mesures, Damian avait insisté, « Tu ne vas pas me faire honte avec un pantalon trop court et une veste trop large. », il voulait qu'il soit le plus beau. C'est dur pour Charles de comprendre la sévérité de l'implication de cette occasion, on n'invite pas tout le monde à un mariage. Charles sait d'autant plus la place importante de la famille dans la vie de Damian, contrastant drastiquement avec la vision de sa propre famille.
Dans la voiture, Damian lui prend la main, « Ne soit pas stressé, ils sont cool tu vas voir. »
Mais cela ne fait pas grand chose pour Charles, qui entremêle leurs doigts mine d'être rassuré.
Damian ressent la tension dans son regard qui suit les fils électriques défilant à la fenêtre passagère.
« Et je t'emprisonne pas Charles, si tu veux partir, tu peux. » et Damian plante un baiser sur sa joue et son cœur s'allège un petit peu.
Ils arrivent à Brive, sur la petite place pavée où l'église domine. Damian saute presque de la voiture en mouvement à la vue d'une femme en tailleur qui accourt difficilement vers eux sur ses talons, « Attends, on arrive te casse pas un truc ! » Damian rit et se tourne vers Charles, « Elle est folle ma mère. »
Un ensemble de voiture bien rangée en ligne jonche la bord de la route. Damian se gare derrière cette longue file, Charles imagine déjà les habitants pester à la place qu'ils prennent sur le trottoir. Charles sert le frein à main pour lui et avale cette salive semblant anormalement épaisse. Mais soudainement, une figure surgit à la fenêtre, faisant sursauter Charles. Cette même femme, la mère de Damian, secoue la main de joie et ouvre déjà la porte. Charles lui retourne son sourire et Damian est déjà sorti de la voiture pour l'enlacer.
« Oh mon fils, mais tu as encore grandi ce n'est pas possible ! » Damian pouffe de rire, « Ça fait dix ans que je fais cette même taille ! »
« Si tu venais me voir plus souvent je me poserais plus la question ! » Charles s'amuse de cette déclaration, Damian s'absentait au moins une fois par mois pour la voir.
VOUS LISEZ
L'amour, l'amour, l'amour
FanficCharles ne se souvient plus qui lui a parlé de Damian. Peut-être Morgan ou Gaël, ou même Antoine, arrivé sensiblement au même moment. Peut-être venait-il d'allumer la télévision au hasard pour assister à ses débuts à Clermont. Il ne s'en souvient to...