Halloween, cette fête que je déteste par dessus tout, mais c'est aussi le jour où je rend visite à maman. À chaque Halloween, mon père fout le camps jusqu'au nouvel an, je n'ai jamais compris pourquoi. Je m'en fiche. Il s'en va, c'est tout ce qui m'importe. J'enfile un vieux jean blanc, un débardeur blanc, par dessus je met un pull gris qui appartenait à maman. Je met des baskets grises, un bonnet blanc puis je prend un vieux sac à dos où je fourre mon porte monnaie, un livre, mon petit téléphone à clapet, mon mp3 et mes écouteurs. Je sors de chez moi, je marche une bonne heure pour arriver devant le cimetière, je slalome entre les différentes tombes, jusqu'à arriver devant la sienne.
Jeanette Baker •1970-2000• mère et femme aimante.
Je m'assoie devant la pierre en posant mon sac.
- Bonjour maman, comment tu vas ? J'ai beaucoup de choses à te dire depuis l'an dernier tu sais. Par où commencer ? Déjà, mon père n'est plus violent, il aimerait mais à chaque fois je pars en courant, ça ne me fait pas rire, mais j'en suis contente. Ce matin il est parti, c'est pour ça que j'ai pu venir, enfin ça tu le sais. Ensuite, j'aime toujours pas les cours, ça m'ennuie, mais j'y vais quand même sinon mon père me tuerai sur place. J'ai toujours pas d'amis, mais ça ne me dérange pas tu sais. Ça me va. Mais il y a cette fille, Jenna, elle me colle, on n'est même pas dans la même classe, je l'aime pas du tout, mais dès qu'elle me voit elle ne me lâche plus. A part ça, il ne se passe rien dans ma vie, je m'ennuie sans toi. Tu me manques beaucoup, je t'aime fort. Je vais y aller. À l'année prochaine maman.Il n'y a pas de vent, il ne pleut pas, un bout de soleil sort de derrière les nuages, mais je meurs de froid, je suis triste aussi. J'avance encore plus loin dans les rues, ma capuche sur ma tête et mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je n'écoute pas de musique, je ne veux pas, ou je ne peux pas peut être. Je ne sais pas quoi faire, je n'ai pas envie de rentrer. À un coin de rue, je tombe face à un magasin d'instruments de musique, je décide d'y rentrer. Le magasin est grand, des escaliers en colimaçons mènent à un premier étage, la décoration est très vintage, des posters de groupes de musiques ou de grands musiciens sont placardés un peu partout. Des instruments de musique sont dans tous les coins, dès qu'on rentre dans le magasin, une légère odeur de cannelle et de bois peint plane dans toute la pièce, me donnant cette impression agréable d'avoir voyagé dans un tout autre univers. Je commence à faire le tour du magasin en examinant chaque détail de chaque instrument. Depuis que je suis petite, je rêve d'avoir une guitare électrique, c'est un instrument si beau, je connais seulement les bases, maman m'a apprit avant sa mort. Seulement je n'ai jamais eu de guitare, et je n'ai pas assez d'argent pour m'en payer une. Je regarde une magnifique guitare électrique, une warlock entièrement noir. Je tend le doigt pour venir gratter les cordes quand je sens une présence à côté de moi. Je me relève précipitamment, à côté de moi, le garçon avec des dreadlocks que j'ai vu l'autre jour me regarde.
- Salut, Lucy c'est ça ?
- Ouais.
- Moi c'est Tom. Elle est vraiment belle cette guitare.
- Ouais.
- Tu es l'amie de Jenny ? Ou Jenna ? Je ne sais plus.
- Non, je suis pas son amie.
- Je comprend, elle est collante. Ça se voit tout de suite.
- Ouais. Elle l'est.
Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas trop le sentiment d'être dérangée, je n'ai pas envie de m'enfuir en courant. C'est très étrange.
- Sinon, tu comptes acheter un instrument ?
- Non. Et toi ?
- Il me faudrait une autre guitare, mais je ne vais pas l'acheter aujourd'hui.
- Tu fais parti du groupe Tokio Hotel c'est ça ?
- Oui, je pensais que tu connaissais.
- Non désolée, je ne connais pas votre groupe.
- Ce n'est pas grave, ça change.
- Je me doute.
- Tu fais quelque chose pour Halloween, j'imagine que oui.
- En fait, non. Et toi ?
- Le groupe a été invité à une soirée, mais je n'ai pas très envie d'y aller. Je me forcerai peut être.
- Pourquoi ?
- Pourquoi je me forcerai ?
- Oui.
- Parce que je suis célèbre, j'ai besoin de me faire voir, même si je n'ai pas envie. En plus je ne veux pas laisser Bill tout seul, même avec Gustav et Georg. Bill est mon jumeau, Georg et Gustav sont mes meilleurs amis.
- Je vois. Mais je trouve ça idiot que tu ailles à une soirée alors que tu ne veux pas, ce n'est pas comme si tu les ratais toutes, pour un soir tu peux rester chez toi.
- Tu as raison, ce soir je reste chez moi. Et toi ? Pourquoi tu ne sors pas ?
- J'ai pas envie, tout simplement.
- Ok.
Je me dirige vers la sortie, avant que je ne puisse tirer la porte, le jeune homme m'arrête.
- Dis, ça te dirait de me donner ton numéro ? Comme ça, si je m'ennuie, je pourrai t'envoyer un message. Enfin, je ne veux pas me servir de toi comme bouche-trou, mais t'as l'air d'être gentille et d'avoir de la conversation.
Je tourne mon regard vers l'extérieur, pourquoi je voudrai faire ça ? Si je commence à lui parler, peut être qu'ensuite il me collera comme Jenna, pourtant avec lui, je ne suis pas comme avec Jenna, je ne me force pas à ouvrir la bouche, je n'arrive pas à m'en empêcher. Alors pourquoi pas ? Si je le regrette, je trouverai une solution.
- Ouais, d'accord.
- Super.
Il sort son téléphone de sa poche et me le tend, je l'ouvre et enregistre mon numéro de téléphone. Il me sourit, je lui rend. J'ouvre la porte du magasin et sors.°°°
Je regarde ma série préférée, Buffy contre les vampires, j'aime cette série depuis que le premier épisode est sorti en 97. Je suis plongée dans mon épisode, je n'ai jamais apprécié le couple que forme Buffy et Angel à la différence du couple de Spike et Drusilla, où comme le couple de Oz et Willow. Le style rockeur et un peu rebel avec du vernis noir de Spike et Oz ne me laisse pas indifférente. Il est tard, je n'ai reçu aucun message, Tom a déjà dû m'oublier ou il est finalement aller à cette soirée. Alors que mon épisode se termine, je me fait surprendre par la sonnerie de mon téléphone, je l'attrape sur ma table de nuit et l'ouvre, c'est un message d'un numéro inconnu. Je l'ouvre, curieuse.
Salut, c'est Tom. C'est bien Lucy ? Je ne me suis pas fait avoir ?
Oui c'est moi :)
Génial ! :)
Ça va depuis ce matin ?Oui et toi ?
Je vais bien.
Tu n'es pas allé à la fête finalement ?
Bien sûr que non, je suis sur que tu es de bon conseil. Et puis tu as raison, je ne vais pas me forcer. Enfin bref, tu faisais quoi ?
Je regarder une série. Et toi ?
Je jouais de la guitare.
Après ce message je n'ai pas répondu, je ne sais plus quoi dire, et je ne veux pas trop en dire non plus. J'éteins la petite télé de ma chambre, j'enlève mes vêtements actuels que je remplace par une culotte noire, une brassière noire et je remet le pull de maman par dessus, je me glisse rapidement dans mon lit, ma couette est bien chaude, je suis bien, je ne veux plus jamais en ressortir.
Ce matin, j'ai envie de rester dans mon lit, dehors, il pleut des cordes. J'aime la pluie, surtout le bruit qu'elle produit en tombant sur le carreau de ma fenêtre. Aujourd'hui je décide d'aller à la bibliothèque, ensuite j'irai peut être faire quelques courses. Je sors de mon lit, j'enfile simplement un pantalon large, un t-shirt noir et un gros pull gris, pour finir, je met de vieilles baskets. J'attrape un parapluie dans l'entrée, je sors. Dehors il fait froid, le bruit des gouttes d'eau sur le parapluie me berce les oreilles, le vent passe sous le parapluie pour venir s'écraser sur mes joues. J'ai froid, mais je ne n'avais pas envie de rester chez moi, je n'aime pas rester sans rien faire. J'espère simplement ne pas tomber sur quelqu'un du lycée. Surtout sur Jenna. J'arrive devant la petite bibliothèque, je pousse la porte puis je rentre, j'aime beaucoup cet endroit. Il n'y a jamais personne, ce n'est pas très grand, c'est très cosy, en plus il fait toujours bon.
°°°
Je ressors de la bibliothèque après y avoir passé la journée, il 18h30, la supérette ferme dans pas longtemps alors il faut que je me dépêche, il ne pleut plus alors mon parapluie est fermé, je traverse quelques rues avant d'arriver à la supérette. Je rentre dedans, je traverse les rayons pour trouver mon bonheur. Une fois des nouilles chinoises, une bouteille de soda, des chips, des bonbons et des desserts sous le bras, je me sers un granité à la fraise au distributeur avant de me diriger vers la caisse, je dépose tous mes articles sur le tapis. Dès que j'ai payé, j'attrape le sac, au moment de sortir je remarque qu'il s'est remis à pleuvoir, j'ouvre mon parapluie et sors. Alors que j'attend que le feu rouge passe au vert, sous un abri de bus, j'aperçois le blond qui semble ne pas vouloir se mouiller. Le pauvre. Je m'approche de lui, j'arrive sous l'abri de bus et lui tend le parapluie. Il se tourne vers moi, surpris.
- Oh Lucy, salut !
- Salut. Tiens. Ça t'évitera de te mouiller.
- Oh merci mais ce n'est pas la peine.
- J'insiste.
- Non c'est bon. Je t'assures. Par contre tu connais un hôtel dans le coin, je peux pas rentrer chez moi ce soir.
- T'habites pas à Magdebourg ?
- Non en fait j'habite à Loitsche.
- Ah d'accord. Mais tu vas vraiment dormir dans un hôtel ?
- Oui, pourquoi ?
Je ne vais pas le laisser dormir dans un hôtel, surtout que le plus proche est très mal tenu et les personnes qui y résident ne sont pas des personnes qui ont des activités très légales. Je ne peux pas l'envoyer là bas.
- Bon viens avec moi.
- Tu m'emmènes où ?
- Chez moi.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne connais pas de bon hôtel, le seul que je connaisse est à l'autre bout de la ville. Alors viens chez moi.
- Hum d'accord, c'est très gentil.
On se met tous les deux sous le parapluie et on commence à marcher pour rentrer chez moi. Le trajet se fait dans le silence pendant dix minutes avant que Tom ne prenne la parole.
- Sinon, tu n'as pas répondu à mon message hier soir.
- Oui je sais, mais je ne savais pas quoi dire ou répondre. Je ne suis pas très douée pour faire la conversation.
- Ce n'est pas grave, t'inquiètes pas.
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Salope
FanfictionSalope. Un mot. Six lettres. Ces six lettres que Lucy a entendues toute sa vie. Elle les a ancrées dans sa tête depuis qu'elle a 11 ans, depuis qu'elle a perdu son enfance. Ce mot qu'on lui a balancé, craché à la figure à n'importe quel moment, n'im...