Chapitre 5 :

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Je suis dans mon lit, dehors il pleut des cordes, j'ai entendu mon père partir tôt ce matin. Je sors doucement de mon lit, je me change, j'enfile une culotte, un mini short de pyjama et pour finir je termine par mettre un gros sweat blanc. Je commence à descendre les escaliers, mais il y a quelque chose qui n'est pas comme d'habitude, il manque des choses dans la maison. Je fais demi-tour et cours jusqu'à la chambre de mon père, j'ouvre la porte, il n'y a plus rien, c'est vide. Mon géniteur est parti. Je ressors de la chambre, je m'appuie contre la porte et me laisse glisser sur le sol, je n'arrive pas à y croire, il est parti. Je ne sais pas comment réagir, je suis à la fois heureuse- il ne me touchera plus jamais, mais une part de moi me dit que maintenant je suis seule au monde.

Après avoir réfléchi pendant 10 minutes, je me relève difficilement, je manque de trébucher. Je descend lentement les escaliers, je suis réellement toute seule avec moi même désormais. Je dois continuer à me débrouiller seule. Je pars dans la cuisine pour grignoter un morceau, je remonte dans ma chambre avec un paquet de gâteaux dans la main. Cet après midi je dois aller travailler à la bibliothèque, malheureusement j'ai beaucoup de devoirs à faire pour la rentrée. En attendant, je m'emmitoufle dans ma couette en lançant un film pour ne plus bouger de la matinée.

Je fouille dans mon armoire à la recherche d'une tenue assez chaude est décontractée, j'en sors un jean baggy noir avec un t-shirt blanc à manches longues. Je les enfile rapidement, je vais dans la salle de bain pour m'attacher les cheveux en chignon. Je retourne dans ma chambre, je prend mon sac de cours avec toutes les affaires dont j'ai besoin, je met mes baskets blanches et mon sweat le plus chaud, je sors de la maison pour rejoindre l'arrêt de bus. Le bus arrive quelques minutes seulement après que je sois arrivée, je monte dedans rapidement, comme à mon habitude je m'installe dans le fond pour ne pas être dérangée.

PDV Tom

- Bill, est ce que tu veux vraiment aller à Magdeburg aujourd'hui ? On ne peut pas y aller un autre jour ?
- Non !
Je souffle doucement et pars dans ma chambre, j'aurai préféré rester tranquillement à la maison aujourd'hui. Je suis sur le point d'attraper ma guitare quand mon regard dérive sur le bout de papier qu'elle a laissé l'autre jour en s'enfuyant.

Salut Tom,
je suis partie tôt, j'ai des choses à faire. Merci beaucoup pour m'avoir accueillie chez toi. Et merci pour les vêtements, je te les rendrai bientôt.
Lucy

Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai relu plusieurs fois, il n'a pas bougé de mon bureau. Je n'arrête pas de penser au moment où je l'ai vue assise sous la pluie,  pourquoi elle était enfermée dehors ? J'aimerai beaucoup le comprendre. Et devenir ami avec elle. Je secoue la tête, j'attrape ma guitare et m'allonge sur le lit, sans m'en rendre compte, je commence à jouer Don't Jump. Alors que je joue les derniers accords, la porte de ma chambre s'ouvre sur Bill.
- On y va ?
- J'arrive.
Je me lève et remet ma guitare à sa place, je m'habille chaudement puis je rejoins Bill qui m'attend à côté de la voiture, on monte dedans, je démarre.

PDV Lucy

Je déteste les maths. Je n'y comprend rien. J'essaie de me concentrer sur les quelques exercices qu'il me reste, en vain. Je referme mon cahier de cours, décidant de passer à une autre matière pour le moment. Je sors mon cahier d'allemand. La musique que j'ai dans les oreilles ne m'aide pas à me concentrer, j'arrache mes écouteurs en les balançant un peu plus loin. Je cherche les feuilles de cours dont j'ai besoin pour le contrôle que j'ai la semaine prochaine.

Je referme mon classeur, j'ai terminé d'apprendre ma leçon, je peux enfin passé à autre chose. Je regarde dans mon sac à la recherche de la matière qui serait la plus simple et qui me prendrait le moins de temps. Je m'apprête à sortir mon cahier de français quand une main vient se poser sur mon épaule. Ce n'est pas Jenna ou quelqu'un de mon lycée, je n'ai pas envie de retirer la grande main qui est posée sur mon épaule. Je tourne doucement la tête, Tom est entrain de me regarder avec un léger sourire.
- Salut.
- Salut Tom.
Il s'assoit à côté de moi en posant mon sac par terre.
- Qu'est ce que tu faisais ?
- Je fais mes devoirs. J'imagine que tu n'as plus ça étant donné que tu es célèbre.
- C'est vrai. J'ai de la chance. Tu t'en sors ?
Il regarde mes cahiers éparpillés sur la table.
- Pas vraiment non.
Je commence à rassembler mes affaires pour m'organiser et laisser un seul de mes cahiers.
- Je peux te poser une question ?
- Vas-y.
- Pourquoi tu étais dehors l'autre soir ?
- Je n'avais pas les clés pour rentrer.
- Lucy, j'y crois pas.
- C'est la vérité.
- Non.
- Si c'est vrai.
- Lucy, je sais que c'est pas vrai.
- Crois ce que tu veux. De toute façon on n'est pas amis.
Je balance mon cahier dans mon sac que je referme correctement, j'attrape mon téléphone, je me lève précipitamment et je sors dehors le plus vite possible. Pour qui il se prend ? On ne se connaît pas, certes il m'a accueillie chez lui et je lui en suis très reconnaissante, mais il n'a pas à se mêler de ma vie. Je traverse la rue, au moment de tourner, je tourne la tête vers la bibliothèque, Tom vient d'en sortir et regarde de droite à gauche, pour me chercher, sans doute. Je réfléchis un moment avant de me décider d'aller au parc. Quand j'arrive, je me pose sur un banc dans un coin tranquille, je sors mon petit carnet rouge de mon sac et l'ouvre à une page vierge.

Maman, si tu savais. Je ne penserai pas qu'il se passerai autant de choses en si peu de temps. L'autre jour, un garçon a dormi à la maison, mon père avait installé des caméras dans la maison alors quand je suis rentrée il m'a foutue dehors pour la nuit. Après, le garçon dont je t'ai parlé est venu me chercher et j'ai dormi chez lui. Le problème c'est que je l'ai revu tout à l'heure mais il s'est mêlé de ce qui ne le regardait pas. Alors je suis partie. Je ne sais pas quoi faire. Quand je suis avec lui c'est très étrange. Je ne veux pas être amie avec lui si c'est pour qu'il se serve de moi. Maman aide moi.

Je referme mon carnet. Quelqu'un s'assoit à côté de moi, je tourne la tête rapidement pour regarder qui est le crétin qui n'a pas trouvé mieux que de s'assoir à côté de quelqu'un alors qu'il y a d'autres banc de libres.
- Non mais je rêve ?! Tu me suis ou quoi ?
- Lucy.. excuse moi. Si tu n'as pas envie de m'en parler c'est ton choix. J'aurai pas du forcer.
- C'est oublié.
- Merci. Dis, dans 1 semaine il y a une fête chez moi. Ça te dit de venir ? J'aimerai bien te voir.
- Non.
- Oh pourquoi ?
- Bah j'suis pas sociable et j'aime pas particulièrement les fêtes.
- À chaque fête qui est chez moi, personne ne peut monter en haut. Si tu ne te sens pas à l'aise t'auras qu'à aller dans ma chambre.
- Je sais pas Tom.
- S'il te plaît.
- Pourquoi tu veux que je vienne ?
- Je sais pas, j'ai juste envie de te voir.
- Oh... tu es sur que je pourrai être tranquille dans ta chambre ?
- Je te le promet.
- D'accord je viendrai.
- Genial ! Je dois y aller, je t'enverrai tout par téléphone. À plus tard.
Je ne répond pas et le regarde s'éloigner, bon sang qu'est ce que je viens de faire ?

Salope Où les histoires vivent. Découvrez maintenant