Je suis entrain de nous préparer à manger, Tom est à côté de moi, insistant pour m'aider. J'ai refusé, ce sont juste des nouilles après tout, il y en a pour seulement quelques minutes. Quand c'est prêt, je tend un des pot de nouilles à Tom, ensuite je l'invite à aller s'assoir sur le canapé pour manger. On s'installe, j'allume la télé, je trouve un épisode de Buffy contre les vampires que j'aime beaucoup.
- Ça te va si je laisse ça ?
- Je ne connais pas. C'est quoi ?
- Attends quoi ? Tu ne connais pas Buffy contre les vampires ?
- Non !
- Comment c'est possible ?
Il rigole face à ma mine dépitée.
- C'est de loin la meilleure série au monde ! Ça parle d'une fille qui a été élue pour tuer les vampires, elle, son groupe d'amis et son observateur combattent les forces diaboliques.
- C'est quoi un observateur ?
- C'est quelqu'un qui lui apprend tout ce qu'elle doit savoir pour tuer le mal.
- D'accord. Alors regardons.
Pendant tout l'épisode, je fais du playback à chaque réplique de Buffy, Oz et Alex. Je vois Tom me lancer, de temps en temps, des regards discrets, pas si discrets, en souriant. À la fin de l'épisode, je tourne la tête vers Tom.
- Alors ?
- C'était bien, très bien même.
- On peut regarder un autre épisode du coup ?
- Avec plaisir.Quand je me réveille, je suis toujours dans le canapé, Tom est de l'autre côté du canapé entrain de dormir. On a sans doute dû s'endormir en regardant la série hier soir. Je me lève puis je me dirige vers la cuisine pour regarder ce qu'il y a manger, pas grand chose, je jette un coup d'œil à l'heure, 7h34, j'enfile des baskets, un bonnet et un manteau, avant de sortir je laisse un papier sur la table pour dire à Tom que je suis partie chercher le petit-déjeuner. J'ai une chance énorme de ne pas habiter loin de la boulangerie. J'achète quelques viennoiseries puis je refais le chemin inverse. Je rentre dans la maison, Tom est entrain d'émerger sur le canapé.
- Bonjour.
- Salut.
- J'ai été chercher des viennoiseries, il y aussi des céréales, du café et du chocolat chaud. Tu veux quoi ?
- Hum, des céréales s'il te plaît.
- D'accord.
Je lui sers un bol de céréales, je lui amène en posant le sac de viennoiseries sur la table du salon.
- Merci.
Je m'assoie à côté de lui en attrapant une chocolatine. On mange dans le silence, la télé est allumée sur une chaîne au hasard.°°°
- Bon bah salut.
- Salut, on se parlera par message ?
- Hum oui d'accord, si tu veux.
- Cool, alors à plus tard.
- À plus tard.
Je ferme la porte derrière moi, je monte dans ma chambre pour me changer, un pantalon baggy, un haut noir à manches courtes et un vieux pull rouge nike feront l'affaire pour aujourd'hui. Je vais dans la salle de bain pour me préparer, quand je passe aux cheveux, je me fais simplement deux nattes. Je repars dans ma chambre pour mettre des baskets noires ensuite je sors de la maison, un sac à dos sur l'épaule. Le bus doit passer dans dix minutes, je compte me rendre à l'autre bout de la ville pour me promener toute la journée, il y a un grand parc où il n'y a presque jamais personne, quelques magasins de nourriture et d'autres commerces en tout genre, j'aime beaucoup être là bas. Je m'assoie sur le banc de l'abri de bus, j'ai de la chance, aujourd'hui il y a du soleil et peu de vent, j'enfonce mes écouteurs dans les oreilles et lance ma playlist, Virus de LaFee commence. Je monte dans le bus quand il arrive, je m'assoie dans le fond pour ne pas être dérangée, encore plus de chance, il n'y a personne dans le bus à part moi et une vieille dame. Je pose ma tête contre la vitre en comptant les arrêts pour être sure de ne pas me tromper.
Je descend rapidement du bus, les rues sont peu remplies, ce qui est facilement explicable pour un Lundi en fin de matinée. Je traverse les rues pavées, je passe d'abord me chercher un hot-dog et une cannette de coca puis je me dirige vers le parc. Je mange sur le chemin. Je passe l'entrée du parc et me dirige naturellement vers l'endroit où j'ai l'habitude d'aller. La première fois que j'ai découvert ce parc, j'avais cinq ans, j'étais avec maman, on cherchait un endroit pour jouer à cache-cache puis on a trouvé ce parc, on a jouer là bas tout l'après-midi, ensuite on s'est posées dans une sorte de petite clairière qui était inconnue du monde. On en a fait notre endroit, même après le décès de maman, je n'ai pas arrêté d'y aller. Je zigzague entre les arbres avant d'arriver face au lac, je m'installe en sortant mon carnet de mon sac. Le carnet a une couverture rouge avec un motif plus foncé de toile d'araignée, dessus est inscrit en noir "Pour maman". Après chaque Halloween, j'écris tout ce que je veux absolument raconter à maman. Je sors un stylo pour commencer à écrire dans mon carnet en cherchant une page blanche.Maman, j'ai rencontré quelqu'un, un garçon. C'est le guitariste du groupe Tokio Hotel, il s'appelle Tom, il a mon âge je crois, je ne suis pas sure. On a parlé un peu il y a quelques jours, dans un magasin, ensuite je lui ai donné mon numéro, et hier il a dormi à la maison parce qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui. C'est bizarre tu sais, depuis que tu es partie, je n'ai plus parlé à quelqu'un comme je l'ai fais avec lui, même les personnes que j'ai rencontrées avant ta mort. Je ne sais pas quoi en penser, même quand on s'est vus la première fois, il n'a pas eu l'air d'être effrayé ou autre alors que je n'ai pas été tendre avec lui. Avant tu me disais tout le temps que chaque rencontre marquante n'est pas un hasard, que c'est le destin. Je ne sais pas pourquoi, mais au fond de moi j'ai l'impression que tu avais raison, que cette rencontre est importante. Mais j'ai peur de ne pas arriver à m'ouvrir, de rester renfermée sur moi même, j'ai aussi peur que ce soit un con, qu'il me manipule ou qu'il me lâche. Je sais que même les amis les plus proches peuvent faire C'est bête de voir ça comme ça, alors qu'on a passé seulement quelques heures ensembles mais je ne veux pas aller "plus loin" dans notre "amitié" en ayant le moindre doute. Je sais que tu m'aurais compris si tu étais là, tu m'aurais serré dans tes bras en me donnant un conseil. Envoie moi un signe s'il te plaît.
- Envoie moi un signe s'il te plaît.
Je referme mon carnet puis le range dans mon sac, j'ouvre mon téléphone, il est déjà plus de 15h. Je décide de rester encore un peu en ville avant de rentrer à la maison, je me relève et enlève les quelques feuilles sur mon pantalon, je tourne les talons pour rejoindre l'entrée du parc. Les rues sont plus remplies que ce matin, je croise toutes sortes de gens, des familles, des personnes âgées, un groupe de filles qui sont entrain de rigoler en portant des tonnes de sacs, un homme qui promène son chien. J'examine leur visage les quelques millisecondes où je les vois correctement. Je continue ma route, je me promène dans les rues sans entrer dans les magasins, je me promène simplement, ça me fait du bien de marcher. Je m'arrête au milieu d'une rue où il y a surtout des magasins de vêtements, je sors mon petit téléphone pour regarder l'heure. 18h39, je devrai rentrer, la nuit commence à tomber. Je fais demi-tour pour aller à l'arrêt de bus, le prochain est dans vingt minutes, j'ai le temps d'y arriver. Je traverse la foule encore présente à travers les rues de Magdebourg. J'arrive à l'arrêt juste au moment où le bus arrive, je monte dedans et marche jusqu'au fond pour m'installer sur un siège et poser la tête contre la vitre.J'arrive devant la maison, quand je vois la lumière à l'intérieur, je m'arrête dans mes mouvements, qu'est ce qu'il fait là ? Je prend une grande inspiration et baisse la poignée, j'avance jusqu'au salon.
- Qu'est ce que tu fais à la maison ? D'habitude tu reviens avant le nouvel an.
- Oui je sais mais devine ce que j'ai appris ? Qu'un garçon est venu ici ! Tu sais ce que font les filles qui amènent des garçons chez elle quand leurs parents ne sont pas là !
- Je.. je n'ai rien fais avec lui je te le jure.
- Menteuse ! Tu n'es rien qu'une salope !
J'essaie de partir mais il m'attrape le poignet.
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Salope
FanfictionSalope. Un mot. Six lettres. Ces six lettres que Lucy a entendues toute sa vie. Elle les a ancrées dans sa tête depuis qu'elle a 11 ans, depuis qu'elle a perdu son enfance. Ce mot qu'on lui a balancé, craché à la figure à n'importe quel moment, n'im...