Vorsem tome 4 - Le crépuscule écarlate

IV

Dès que le groupe mené par Castellan entra dans le champ de vision des trois sentinelles gardant la porte du château le combat démarra. Comme le prince l'avait dit, les valkyries s'avéraient bien plus rapide que les statues vivantes et les jumeaux avaient beau avoir été prévenus, le contraste était tel qu'ils faillirent être pris de court malgré tout. La valkyrie que Coley tenta de frapper d'un coup d'épée effectua un agile bond en arrière pour éviter son coup et, sans même lui laisser le temps de se remettre, chargea vers lui lance en avant. Le membre des mains royales n'esquiva l'attaque que de justesse en se jetant sur le côté. Il s'en voulait un peu d'avoir été pris par surprise de la sorte, mais au moins maintenant il avait une idée claire des capacités de son adversaire.

Non seulement les valkyries étaient plus rapide que les statues vivantes, mais elles étaient aussi bien plus intelligentes. Loin des schémas d'attaque basique en trois coups auquel Coley avait fini par s'habituer, il devait cette fois faire face à un adversaire maniant son arme avec une grande dextérité. La valkyrie exploitait habillement l'allonge que lui donnait son arme pour garder ses distances et ne ratait pas la moindre occasion pour se glisser dans sa garde et tenter de l'embrocher.

Difficile de croire qu'il ne s'agissait pas d'une créature vivante. A quel point la magie qui animait cette créature pouvait-elle être complexe ? Le jeune homme devait admettre qu'il n'en avait aucune idée. Cette sentinelle était une véritable œuvre d'art réalisée par les dieux eux même. Mais malgré tout, cela ne l'empêcherait pas de la détruire. Car la surprise des premiers assauts passée, Coley commença à prendre le rythme et finir par s'habituer au style de combat de son adversaire.

Lorsque la valkyrie tenta une attaque contre lui il se décala de quelques centimètres sur le côté afin d'esquiver la lance et, profitant du fait que la sentinelle était prise dans son élan, il se glissa au plus près possible d'elle. Même maniée par une créature de ce genre, la lance gardait les mêmes avantages et les mêmes inconvénients. Si l'arme était parfaite pour tenir un ennemi à distance, elle se révélait limité en combat rapproché. En empêchant la valkyrie de prendre ses distances, Coley pouvait prendre l'ascendant et après avoir obligé la sentinelle à parer trois de ses coups d'épée il vit enfin une ouverture.

D'un mouvement rapide de sa lame, il attaqua le flanc droit de son adversaire qui était à découvert après avoir paré une attaque venant de l'autre côté. Malheureusement, le coup de Coley n'atteignit jamais sa cible. Au moment où la lame allait entrer en contact avec la peau d'albâtre de la sentinelle, celle-ci disparut de son champ de vision. Surpris et emporté par l'élan de son coup, le membre des mains royales faillit perdre l'équilibre et ne se rattrapa que de justesse. Mais où la valkyrie avait-elle bien pu passer ? Une ombre passa dans le haut de son champ de vision et, plus par reflexe qu'autre chose, Coley évita l'attaque qui venait d'au-dessus de lui.

Il prit de la distance en sautant arrière et pu voir la valkyrie voler à environs deux mètre du sol, ses ailes blanches s'agitant dans son dos. C'était la première fois qu'il voyait une valkyrie voler et il devait admettre que c'était encore plus problématique qu'il ne le pensait. Il avait imaginé que la sentinelle pouvait simplement s'élever lentement dans les airs avec des mouvements lents et maladroits, mais la vitesse à laquelle elle était sortie de son champ de vision juste avant contredisait totalement cette idée.

Tout en réfléchissant, Coley continuait d'observer les mouvements de son adversaire, ce qui lui permit d'anticiper sa prochaine attaque. La valkyrie s'envola encore plus haut tout en s'éloignant en arrière, ce qui donnait l'impression qu'elle prenait de l'élan et, de fait, elle lança juste derrière une charge plongeante droit sur le jeune homme. Même s'il avait vu le coup venir, esquiver fut délicat et il s'en tira avec une partie de sa cape déchirée par la lance de son adversaire, c'est dire si l'attaque n'était pas passée loin.