IX

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La nouvelle de la chute du royaume de Galidian ne tarda pas à se répandre dans toute la capitale. A la grande surprise d'Alaron, la princesse Nérissa avait décidé d'annoncer la nouvelle au peuple en se servant de la famille de Colnir. Selon elle, tenter de dissimuler une information aussi importante était stupide et ne pourrait qu'ébranler la confiance des citoyens. Apparemment, le roi n'avait pas beaucoup apprécié cette initiative, mais la situation actuelle était de toute manière trop tendue pour leur permettre de perdre du temps à se disputer.

Les royaumes de Filoria et de Galidian étant alliés de très longue date, les réfugiés qui avaient réussi à fuir l'avancée des sombrelins furent accueillis à bras ouverts, ce qui ne manque pas de provoquer une foule de problème à gérer. On parlait là de centaines de milliers de personnes qui allaient devoir être logées et nourries, sans compter les blessés dont il fallait s'occuper. La défense de la frontière fut également renforcée afin de s'assurer que les sombrelins ne pourraient pas profiter de l'occasion pour s'en prendre également au royaume de Filoria. L'église fut d'ailleurs fortement mise à contribution.

Un mois passa à la vitesse de l'éclair alors qu'Alaron et ses amis passaient leur temps à courir de droite à gauche pour permettre à la princesse d'organiser le plus efficacement possible l'accueil des réfugiés. Comme elle l'avait promis, Liliana les aidait et on pouvait même dire qu'elle ne ménageait pas ses efforts. Alaron s'était toujours demandé si elle disait venir en aide aux autres pour se donner un genre ou pas, il devait bien reconnaitre que cela semblait totalement crédible. Elle ne se plaignait jamais, même après avoir couru à travers toute la capitale pendant une journée entière ou quand elle devait accepter de faire des courbettes à certains nobles.

Leurs efforts permirent d'être aussi prêt qu'ils pouvaient l'être quand, un matin, le long convoi des réfugiés apparut à l'horizon de la capitale. Ce n'était qu'une infime partie d'entre eux, la majorité ayant été répartie dans différentes villes situées autour de la capitale, mais leur nombre restait écrasant. Une partie fut hébergée dans la capitale, mais la majorité d'entre eux dû aller s'installer dans un camp de fortune monté à la hâte en abord de la ville. Une situation difficile à vivre, mais que les réfugiés furent bien forcés d'accepter dans l'immédiat.

Toutefois, la chose la plus notable dans ce convois était la présence de la famille royale de Galidian, ou en tout cas ce qu'il en restait. Car en l'état actuel des choses, seul le roi et sa fille avaient survécu. La reine était morte dans les premiers jours de l'invasion et le jeune fils du roi avait succombé à ses blessures pendant le voyage. Alaron était présent quand les deux survivants avaient été reçus pour une audience à la salle du trône. Le roi affichait une mine totalement fermée, comme si son visage s'était figé dans la pierre face aux épreuves qu'il avait traversées. Quant à sa fille, la douleur qui s'affichait sur son visage était presque difficile à supporter pour le jeune homme.

Le souverain du royaume de Galidian se présenta devant celui du royaume de Filoria sans s'incliner, prouvant ainsi leur statut d'égal. Il était de taille moyenne et avec ses cheveux et sa longue barbe très noirs, il ne semblait pas du genre très facile à abordé. Mais au vu de ce qu'il venait de vivre, le simple fait qu'il se tienne aussi droit était déjà fort impressionnant.

— Ah mon ami, déclara le roi Largor De Filoria. Je suis ravis de vous voir en vie, mais quel malheur que nos retrouvailles se passe en de si funestes circonstances. Sachez néanmoins que vous ne serez pas seul dans cette épreuves, je ne renierais pas les liens d'amitiés qui nous unissent, mon royaume vous accueillera aussi longtemps que nécessaire.

— Vos paroles vous honorent et sont une grande source de réconfort pour moi comme pour mon peuple, mon ami, répondit le roi de Galidian.

Cet échange politesse n'avait pas eu le moindre impact sur la princesse de Galidian, qui restait aussi immobile que silencieuse aux côté de son père. Assez petite, elle possédait une longue chevelure dorée lui tombant au creux des reins qui tranchait assez fortement avec les cheveux noirs de son père. Ses yeux ambrés, en revanche, étaient parfaitement identiques même si le voile de tristesse qui les recouvrait les privait de tout éclat.

Vorsem tome 4 - Le crépuscule écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant