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Quelques jours après l'accouchement auquel Alaron et Béléri avaient été forcés de participer, les deux fiancés étaient en train de rentrer chez eux après une nouvelle longue journée de travail. Ils discutaient tranquillement même si, bien évidemment, leurs échanges tournaient intégralement autour du travail qu'ils abattaient dans le camp des réfugiés. Avec le temps que cela leur prenait, toutes leurs autres formes d'activité s'étaient réduites drastiquement. Ils ne trouvaient plus le temps de s'entrainer au combat et craignaient de finir par rouiller. A vrai dire, Alaron avait même du mal à trouver le temps de cuisiner autre chose que de vulgaires casse-croutes.

Cette constatation arracha un soupir las au jeune homme alors qu'ils franchissaient la porte d'entrée de chez eux. A peine eut il franchi le seuil qu'Alaron se figea, tous sens en alerte. Il se tourna vers Béléri, qui n'avait pas manqué de remarquer la même chose que lui. Il y avait un intrus dans la maison. Le jeune homme fit signe à sa fiancée de rester en retrait et s'avança. Par chance, celui ou celle qui était entré ici ne cherchait pas spécialement à être discret. Les bruits venaient de la cuisine et semblait prouver que quelqu'un était en train de fouiller dans la réserve à provisions.

Un vagabond affamé peut-être ? Difficile à croire quand on habitait au quatrième cercle de Tiristaria. Avec discrétion, Alaron se faufila vers l'entrée de la cuisine puis, d'un mouvement rapide, se précipita sur l'intrus pour le capturer. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que la personne qu'il venait d'attraper s'avérait être une petite fille qui ne semblait pas avoir beaucoup plus de dix et qui poussa un cri à déchirer les tympans quand elle se sentit soulevé du sol par la poigne du maitre de maison.

— A l'aide on m'attaque ! Hurla-t-elle avec tellement de force qu'Alaron failli la laisser tomber.

Au lieu de ça, il la reposa tranquillement au sol et l'observa alors qu'elle se tournait vers lui. Elle avait des cheveux blonds un peu sombres coiffés en une natte assez complexe et portait une petite robe rose pâle garnis çà et là de dentelle. Ses yeux ambrés le dévisagèrent un moment de manière colérique, quand soudainement elle sembla se rappeler de quelque chose.

— Oh, excuse-moi mais, tu ne serais pas Alaron Vertigan par hasard ? Demanda-t-elle avec un aplomb assez impressionnant pour quelqu'un dans sa situation.

— Si, c'est bien moi, je peux savoir ce que tu fais chez moi ?

— Ah parfait, j'avais hâte de te rencontrer enfin, après toutes les lettres qui m'ont parlé de toi.

Elle avait superbement ignoré sa question et Alaron s'apprêtait à se répéter quand Béléri arriva à son tour, intriguée par le cri que la petite fille avait poussé un peu plus tôt. Quand elle la vit, elle se figea instantanément, le regard écarquillé. Elle eut beau ouvrir la bouche, aucun son n'en sortait et son attitude commença à vraiment inquiéter Alaron. Mais ce qui acheva de le laisser sans voix fut quand la fillette se jeta sur Béléri pour la serrer dans ses bras.

— Cynthia ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda la jeune femme en réagissant enfin.

— Tu la connais ?

— C'est ma petite sœur.

En entendant cette réponse, ce fut au tour d'Alaron d'être abasourdi. Il ne savait même pas que sa fiancée avait une sœur, surtout aussi jeune. Elles semblaient avoir un sacré écart d'âge toutes les deux, quant à leurs rapports, ils semblaient compliqués à première vue. Vu sa situation, il n'y avait rien de surprenant à ce que Béléri ne parle pas beaucoup de sa famille, le sujet restait tabou pour elle. Pourtant, cette petite semblait réellement contente de la retrouver, rien dans son attitude n'indiquait autre chose qu'une enfant heureuse de retrouver sa grande sœur. Béléri, de son côté, semblait partagée entre de nombreuses émotions contradictoire mais n'avait pas l'air de la rejeter pour autant.

Vorsem tome 4 - Le crépuscule écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant