II

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Alaron se souvenait parfaitement de la sorcière qui l'avait tant aidé dans la ville remplie de morts-vivants, que lui et ses amis avaient traversés dans l'une de leurs anciennes missions. Il y avait deux raisons à ça. Premièrement cet évènement avait été des plus éprouvant mentalement parlant et la sorcière s'était battu à leur côté de toutes ses forces, bravant la terrible aura du spectre de la colère. Deuxièmement, cette jeune fille était tout simplement trop sublime pour être oubliée. Alaron se rendait bien compte à quel point ce genre de réflexion pouvait paraitre stupide, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Liliana était indubitablement la plus belle femme qu'il ait jamais croisé dans sa vie et ce, même quand elle était assise sur le sol au milieu de nulle part, éclairé par un simple feu de camp et les mains attachées dans le dos.

— Vous êtes pas sympas de me traiter comme ça, se plaignit-elle quand Jenia eut finit de l'attacher. Après tout ce qu'on a vécu ensemble, vous pourriez me faire un peu plus confiance non ?

— Tu veux dire, le moment où tu t'es servie d'une illusion pour nous filer entre les doigts ? Demanda Coley moqueur.

— C'était parce que vous comptiez me capturer, se défendit la jeune fille.

— Exact et c'est bien pour ça qu'on ne peut pas se faire confiance pour le moment, répliqua Coley d'un ton ferme. Bref, j'aimerais bien savoir pourquoi tu es là.

— Pour le tourisme bien entendu, quoi d'autre ?

— Sois sérieuse s'il te plait, intervint Jenia. Je n'ai pas envie de te faire du mal, mais si tu n'es pas un peu coopérative on va pas avoir le choix.

— Attendez, laissez-moi m'occuper de ça, intervint le prince Castellan.

Les jumeaux s'écartèrent immédiatement tandis que le prince s'essayait au sol en face de la sorcière, qui le dévisagea avec curiosité.

— On ne s'est pas encore présentés il me semble, dit-elle avec toujours la même nonchalance. Moi c'est Liliana, la meilleure sorcière de cette génération, et toi ?

— Tu sais, tu devrais vraiment écouter le conseil de Jenia et arrêter cette provocation inutile. Au cas où tu ne l'aurais pas remarquée tu es seule, contre cinq personnes, dans un lieu parfaitement désert et en pleine nuit de surcroit. Je me doute que tu es très douée, mais même toi tu n'as aucune chance de t'en sortir. Inutile donc de jouer à la plus maline, tu sais parfaitement qui je suis et aussi quel objet j'ai en ma possession vu que c'est ton objectif.

Pour illustrer ses propos, le prince Castellan sortit de sous ses vêtement un médaillon circulaire de la taille d'une paume. Il était gravé de symboles qu'Alaron n'avait jamais vus et en y regardant de plus près il se rendit compte que le médaillon était constitué de quatre parties de couleur légèrement différente assemblées entre elles. Le regard de Liliana quand il se posa sur le médaillon n'échappa pas au prince et la sorcière s'en rendit bien compte.

— Soit, soit, je le reconnais c'est bien après ce médaillon que j'en ai, capitula-t-elle. Et donc, qu'est-ce que vous allez faire de moi maintenant, votre altesse ?

— Te proposer un marché, répondit le prince avec un sourire victorieux. Enfin, pour être plus exact c'est ma sœur qui t'en propose un. Elle savait que tu chercherais à t'emparer du médaillon et m'a donc demandé d'entrer en contact avec toi, ou plutôt elle m'a demandé de te capturer pour ensuite te lire cette lettre.

Castellan illustra ses propos en sortant une feuille de papier de sa poche et s'éclaircit la voix avant de commencer à lire à voix haute.

— Cher sorcière, pour commencer je me permets de t'adresser mes remerciements pour l'aide que tu as apporté à mes agents lors de leur mission. Ils m'ont bien précisé qu'ils te doivent la vie et je n'ai pas l'intention d'oublier une telle dette, sache donc que bien que tu essayes de me fuir je n'ai aucune animosité à ton égard. Je souhaite au contraire te rencontrer, tu es une personne talentueuse et j'ai besoin d'alliés comme toi. Aussi, je te propose d'accompagner mon frère et mes serviteurs dans l'exploration des ruines, puisque je sais que c'est là ton véritable objectif. Je suis même prête à te céder tout ce que tu voudras du trésor qu'elles contiennent. Cette petite expédition te prouvera, j'en suis sûre, que tu n'as pas besoin de te méfier de moi et te convaincra, je l'espère, d'accepter mon invitation à la capitale. Enfin, sache que même si tu refuses mon offre je ne t'en tiendrais pas rigueur, mais ce sera la dernière fois que je me montrerais aussi accueillante à ton égard.

Vorsem tome 4 - Le crépuscule écarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant