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Oula, ça fait longtemps dis donc. Bonjour, déjà!

Vous vous direz qu'elle a du toupet de revenir comme ça du jour au lendemain. Oui, c'est vrai mais c'est mon histoire et je fais ce que je veux.

Qui sait, peut-être que j'étais occupée par mon accouchement, la naissance de ma chair de mon sang et que j'avais du mal à gérer cette nouvelle vie?

Non, je rigole. Je suis toujours enceinte et j'attends toujours mon accouchement.

A vrai, je n'attends pas vraiment puisque mon terme est encore dans trois semaines mais je me préserve parce que j'ai tout le poids du monde sur mes épaules (et dans mon ventre) pour mettre au monde des bébés à terme, en bonne santé et surtout vivants.

Ah, quelle vie!

Donc, ne vous inquiétez pas, vous n'avez rien raté. Quelques fausses alertes par-ci et par-là, un pipi sur place qui a fait paniquer tout le monde. Ça c'était drôle.

Bref.

Aujourd'hui, j'ai le droit à une balade dans le parc pas loin de la maison. Accompagnée de Lauren qui tient la laisse de Golden tandis que je m'occupe de Honey, nous déambulons le long des allées ombragées.

Il fait soit disant frais ces derniers jours mais moi, je meurs de chaud. La seule personne se baladant à moitié à poil dans San Francisco en milieu janvier c'est bien votre Kayla internationale.

« Ariel? » Je propose.

« Kay', tu ne vas pas appeler ta fille Ariel. » Lauren soupire.

« Ariel et Aladdin. » Je dis. « C'est exotique. Mes enfants pourront se vanter d'avoir des parents créatifs. »

Elle se contente de me jeter un regard noir.

Et oui, toujours pas de prénoms. Je pensais que c'était facile mais à quoi je m'attendais alors que je suis incapable de me décider entre deux culottes le matin? Franchement, comment peut-on être capable de choisir quelque chose de permanent qui dure toute la vie.

Vous imaginez, il y a bien quelqu'un quelque part qui s'appelle Harold et qui doit porter ce fardeau à vide.

Mes pensées sont interrompues par une dame qui passe avec sa poussette. Cette dernière me lance le fameux regard qui veut dire « waw vous êtes énormes, vous êtes sûre que vous avez encore le droit de sortir sans risque d'accoucher en marchant? ».

« Excusez-moi comment s'appelle votre bébé? » Je demande.

« Kacy. » Elle me sourit fièrement.

« C'est un beau prénom. » Je lui souris.

Je jette un coup d'œil vers le bébé. Par contre, lui, il est moche.

Je souris maladroitement avant de reprendre ma route. Et je continue à chaque personne se baladant avec une poussette.

J'ai alors :

- Kacy
- Maise
- Dony
- Evie
- Azela
- Matthew
- Lewis

Et je m'arrête quand la dernière poussette croisée est occupée par un chien et non un bébé. Qui fait ça?

De retour à la maison, je fais un rapport de ma liste à Harry qui grimace.

« Tu sais, Bébé A et Bébé B c'est très bien tout compte fait. » Je soupire avant de prendre une cuillère de glace.

« Chaton, on ne peut juste pas rester au premier choix? » Il demande.

« Non. » Je grimace à mon tour. « Nos enfants méritent mieux. »

Il préfère m'ignorer et se dirige vers le garage.

« J'ai un cadeau pour toi. » Il chantonne au loin.

« Un autre animal de compagnie? » Je suggère.

« Un chat, deux chiens, il te faut quoi de plus, femme? » Il grogne.

« Un canard pour mettre dans la cour? » Je souris. « Et on pourrait l'appeler 'Donald'? »

Je l'entends revenir et arriver devant moi avec quelque chose dans le dos. Je vois très bien ce que c'est mais je préfère jouer le jeu jusqu'au bout.

« Qu'est-ce que c'est? » Je demande.

« Je ne sais pas moi. Un canard sûrement. » Il sourit.

« Un canard rose? » Je rajoute en regardant par dessus son épaule.

Il hausse les épaules.

« A roulettes? » Je continue.

« Et non, c'était une valise! » Il s'exclame faussement enjoué en déposant la fameuse valise rose devant moi.

« Merci, Harold. » Je souris avant de lui voler un bisou sur la joue. « Tu en as mis du temps, j'ai bien cru que j'aurais pu accoucher dans de l'avoir. »

« Tu ne sais pas faire un compliment. »Il me pince la joue. « Allez en avant, petit cul, on a une valise à préparer. »

Nous montons à l'étage avant de s'installer dans le dressing où je m'étale par terre.

C'est chiant à préparer, il faut des trucs pas sexy du tout et quand je vois l'espèce de filet que je vais devoir porter après pendant je ne sais combien de temps, je me dis que ce qui arrive va être très moche.

« Tu vas donner la vie, comment ça peut être moche? » Il dit en fermant la valise.

« Tu n'étais pas là le jour du cours où elle nous a montré des images pas belles du tout. Tu pourras demander à Louis. » Je grogne.

« Kayla. »

« Non mais je sais que c'est beau et magnifique. Je suis reconnaissante pour ça et tout ce que j'ai vécu ces derniers mois. Bla Bla et bla. Mais je vais me faire défoncer la chatte, Harry ! » Je m'écris.

Et il se met à rire jusqu'à en pleurer.

« Non mais chéri, je suis sérieuse. » Je boude. « Ils sont estimés à 3 kilos, fois 2 ! »

« Mais bébé. » Il souffle en essayant de reprendre son calme. « Déjà, j'ai une question. Est-ce que tu penses qu'en changeant d'avis sur les prénoms ne fera que retarder le moment fatidique? »

« Peut-être. » Je grogne.

« Moi si j'étais toi, je me déciderais bien rapidement. Parce que tu feras moins la maline le jour où ils arriveront et que tu ne sauras pas comment les appeler. » Il me nargue.

« Mais quelle charge mentale! » Je m'écris. « Tu as vu quelle pression tu me mets sur les épaules? »

« Tu as ma liste, tu sais quels prénoms j'aime. » Il me dit. « A toi de faire ton choix maintenant. »

« Ça ne m'aide pas. » Je soupire.

« Si. » Il m'embrasse tendrement. « Stop la procrastination, chaton. »

« Ok, vieux cul. » 

PARENTS |h.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant