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Après ce qui semble être une éternité, j'arrive enfin chez Anne. J'ai bien cru que je n'y arriverai jamais.

Et comme j'ai un minimum de politesse, je prends la peine de toquer à la porte et patiente quelques secondes avant que Anne vienne m'ouvrir.

« Kayla chérie, te voilà enfin! » Elle s'exclame avant de me prendre dans ses bras. « Tu es toute blême. Ça va? »

Elle prend mes joues en coupe et m'examine de son œil expert de maman. Si j'arrive à berner la mienne et éviter son regard interrogateur, j'ai peur de ne pas pouvoir faire de même avec la maman de Harry.

« Je suis désolée du retard. » J'ignore sa question avec un beau sourire d'excuse. « Et je ne veux pas être impolie mais j'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes. »

Presque deux heures d'embouteillages à mon actif et c'est tout autant un record et un miracle que j'ai pu tenir tout ce temps sans me faire pipi dessus.

« Bien sûr, je t'en prie. » Elle me lâche et me laisse entrer dans la maison.

Je file aux toilettes et après un pipi qui me laisse perplexe à la quantité de litres que je peux consommer en une journée, j'essaie de me débarbouiller et de me redonner quelques couleurs avant de me rendre au salon.

« Regardez qui voilà. » Harry remarque en me voyant arriver et je grimace.

En temps normal, j'aurais pu dire un truc du 'le meilleur pour la fin' sauf que flemme à l'instant. J'ai juste faim et sommeil.

Je salue Gemma et Austin en m'excusant pour mon retard avant de m'asseoir à côté de Harry. Raphaëlle est assise sur ses genoux et gazouille lorsqu'il lui chatouille le ventre. Moh.

« Comment étaient ces embouteillages? » Il demande après avoir embrassé ma joue.

« J'en ai connu des meilleurs. » Je hausse les épaules.

Raphaëlle me sourit et je lui tire la langue ce qui l'a fait rire. Attention, alerte hormones : mon cœur fond.

« Hm, vous avez déjà mangé? » Je demande.

« Même si Harry a insisté pour ne pas t'attendre, on a pris la peine de t'attendre. » Gemma explique et je lance un regard noir à Harry qui me sourit.

« Je vais réchauffer le plat et on pourra passer à table. » Anne me dit.

Plus tard dans la soirée après que j'ai eu droit à la part du dessert de Harry parce que je suis suffisamment rusée pour l'acheter avec un paiement nature pour obtenir ce que je veux, nous rentrons à la maison.

« Tu as dit quelque chose à Gemma? » Je demande en sortant de la douche.

Assis au bord du lit et uniquement vêtu d'un boxer, Harry est entrain de choisir un film sur Netflix. Il me jette un coup d'œil pendant que j'enfile mon pyjama.

« Non. »

« Je ne te crois pas. » Je peste. « Elle n'a pas arrêté de me jeter des coups d'œil toute la soirée comme si elle savait. »

« Savoir quoi? » Il demande.

Quel vieux cul. Je m'approche de lui et lui pince le biceps.

« Que je vais avoir ton bébé. » Je grogne.

« Parce que tu vas avoir mon bébé?  » Il rigole avant de remarquer : « Je sais tenir ma langue, moi. »

« Ah oui? » Je hausse un sourcil. « J'en doute. »

« C'est une maman, tu sais. » Il hausse les épaules. « Elle doit avoir un radar pour ce genre de connerie ou un truc du style. »

« Un radar? » Je répète, peu convaincue.

« Ouais comme un flair qui dit 'oh un bébé à bord'. » Il explique.

Mouais. Je n'en suis toujours pas convaincue.

« En parlant de ça... » Je commence en m'installant sur ses genoux. J'enroule mes bras autour de sa nuque et lui embrasse le bout des lèvres.

« Qu'est-ce que tu as fait? » Il plisse les yeux. Je lui pince à nouveau le biceps. 

« Comment ça? » Je m'étonne. « Je suis obligée d'avoir fait quelque chose? »

Il ne répond peut-être pas mais son regard sous-entend que je ne peux pas ne pas avoir fait quelque chose.

« Tu vois les clauses du pari qui stipulent que nous ne devons pas le dire à notre entourage, hm? »

« Yup. »

« Qu'entends-tu par 'notre entourage'? » Je demande.

« Famille et ami. » Il dit. « Pourquoi? »

« Parce que une dame est venue à ma rescousse lorsque je vomissais. » Je dis avant d'expliquer : « C'était une mamie trop chou, elle a eu quatre enfants et maintenant, elle a douze petits-enfants. » Je marque une pause avant de reprendre : « Tu imagines? Douze petits-enfants! Tu penses qu'on pourrait en faire tout autant? »

« Tu t'égares, chaton. » Il souligne.

« Ah oui, et du coup elle pensait que je faisais un malaise et voulait appeler une ambulance. » Je reprends. « Sauf que n'allais pas la laisser appeler une ambulance pour un vomi alors je lui ai dit que j'étais enceinte. »

« Tu l'as dit à une inconnue? » Il demande.

« Tu reconnais qu'elle ne fait pas partie de notre entourage. » Je lui souris. « Donc je n'ai pas perdu le pari. »

« Tu l'as quand même dit à cette dame. » Il remarque.

« Pas n'importe quelle dame! » Je m'exclame. « Une inconnue qui est la mamie de douze petits-enfants. »

« Tu es maligne. » Il me sourit et me tapote le bout du nez. « Sinon comment c'était? »

« Le vomi? » Je fronce les sourcils et il répond par l'affirmative. Beurk. « Je préfère mettre des choses dans ma bouche que en rejeter. »

« Comme ma queue. » Il suggère et je plisse le nez. « Je te rappelle que tu m'as promis un paiement en nature contre ma part du dessert. »

« Je te rappelle que j'ai le vomi facile aujourd'hui donc c'est à tes risques et périls, bébé. » J'ajoute.

« Tu es beaucoup trop maligne. » Il nous allonge sur le lit.

« Je sais. » Je lui embrasse le menton. « Et tu m'aimes pour ça donc tu vas me masser le dos. »

PARENTS |h.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant