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« C'est fini. » Louis annonce en ouvrant la porte d'entrée avant de la refermer derrière lui. Le tout de la façon la plus dramatique qu'il soit.

Le temps passe mais les choses ne changent pas et quoiqu'il arrive, j'en viens à la conclusion que ma maison est bel et bien définitivement un moulin où je ne contrôle définitivement pas les passages.

« De quoi? Mon intimité? » Je lance quand il vient s'allonger à côté de moi dans le canapé.

Harry est la douche et moi je suis au même poste que depuis 150 ans, c'est-à-dire devant la télé, un bol de glace au citron sur le ventre à attendre que le temps passe.

Je ne suis pas sortie de la semaine, je n'ai rien fait de la semaine, j'ai juste existé. Actuellement, je me contente de faire ça et d'être une machine qui fabrique des petits humains. Et détrompez vous, ça demande beaucoup de temps et d'énergie.

Harry a officiellement commencé son congé paternité donc nous sommes dans les pattes de l'un et de l'autre depuis bientôt une semaine et nous nous en sortons assez bien pour le moment. Il s'occupe de balader les chiens, de faire les lessives et le ménage et moi j'admire en me disant qu'être enceinte a beaucoup d'avantages malgré une vessie défaillante.

Mais comme je disais : je n'ai plus d'intimité. Déjà, parce qu'être seule c'est prendre le risque de me faire mal ou d'accoucher donc je suis toujours accompagnée de quelqu'un. 

Tout le monde sauf maman qui est une usine à angoisse toute seule.

Et mon intimité peut encore plus aller se faire foutre quand tout mon groupe d'amis a visiblement un double de mes clés et entre à tout moment sans prendre en compte que je pourrais être nue, en train de m'envoyer en l'air ou tout simplement nue et morte.

J'attends de voir si ça sera la même chose quand les bébés seront nés et qu'il faudra donner le biberon à 3 heures du matin. Permettez moi d'en douter très fortement.

« Eleanor et moi. » Il se contente de dire, la tête enfoncée dans un coussin.

« Comment ça? » Je fronce les sourcils.

« Ça ne marchera pas. » Il soupire. « Il faut se faire une raison. »

« Mais Louis, je ne comprends pas. » Je fronce les sourcils. « Tout allait bien aux dernières nouvelles. Alors bon 'bien' comme deux personnes qui ont beaucoup de mal à se pardonner certaines choses mais qui s'aiment, non? »

Il grogne.

« C'est quoi le problème? C'est le fait qu'elle ait sucée un autre mec? » Je demande avant de rappeler : « Parce que si c'est ça, ton mini Tommo est allé se baigner ailleurs, hein. »

« Je sais, Kayla, je sais! » Il s'exclame. « Et je ne peux pas plus m'en vouloir que ça. Est-ce que je peux dire que je regrette? Parce que le faire serait regretter Freddie, non? »

Je ne sais pas quoi dire et au moment où j'envisage de simuler des contractions, Harry descend dans le salon.

« Mais tu es nu, putain de merde! » Louis s'écrie visiblement choqué.

« Mais je suis chez moi, nom de Dieu! » Harry s'écrie en retour en remontant s'habiller. Et quand il vient, Louis le lance un regard noir auquel il se contente de dire : « Ne me dis pas que tu n'as pas aimer la bête. »

« Mais beurk, je suis là. Faites vos cochonneries ailleurs. » Je grimace en allant à la cuisine.

« El' et moi c'est définitivement fini, ça ne marchera plus. » Il reprend.

Harry me lance un regard et je hausse les épaules.

« On s'est trop abîmé pour se reprendre. » Il continue. « Elle attend de moi des choses que je ne peux pas faire. Elle n'a plus assez confiance, ce que je comprends mais je ne peux pas être dans une relation qui demande tant de sacrifice alors que j'estime avoir assez donné de moi. »

« Louis- » Harry essaie.

« On s'est donné du temps, vous savez? » Il l'interrompt.

J'en viens à la conclusion qu'il est là pour vider son sac et être écouté. Non pour entendre ce qu'il faudrait faire.

Tant mieux, j'économise en énergie comme ça.

« La distance, la liberté et toute la merde qu'il fallait avec. » Il soupire. « Et maintenant, quand on fait la mise au point on en vient à la même conclusion : ça n'a permis de réaliser qu'on est plus heureux l'un sans l'autre. Ou en tant qu'amis. Des amis, c'est quelle merde ça aussi? »

En prenant un peu de recul, il est vrai qu'à voir leur relation, cette dernière n'était que les vestiges de celle qui était avant et qu'ils essayaient de recoller.

« Elle apprécie Lola mais elle attend à ce que je m'éloigne d'elle. C'est la mère de mon fils, putain! » Il se redresse quand je lui tends une bière. « Elle est fière du travail que j'ai fait pour le bar mais attend à ce que j'y consacre moins de temps. Elle adore Freddy mais elle ne peut pas être une belle-mère. Elle adore Freddy mais je lui ai retiré le privilège d'être la mère de mon enfant. »

« Vous pouvez en faire un autre? » Je propose.

« On ne fait pas d'enfant pour sauver une relation. » Harry me répond.

Pas faux.

« Je ne sais pas quoi te dire, mon pote. » Harry soupire en passant un bras sur ses épaules. « Est-ce que tu es ok avec cette décision? »

« Oui. » Louis avoue. « Quelque part, il y avait une pression dingue et depuis que nous avons mis fin à notre relation, je me sens plus léger. Le cœur vide mais la tête légère. »

« C'est que c'était la chose à faire. Pour toi. Pour elle. Pour vous. » Je conclus. « Tu sais, l'amour ne fait pas tout. Elle a été ta personne à un moment donné dans une période de ta vie, maintenant tu dois continuer ton bout de chemin seul. »

Je vois qu'il a les larmes aux yeux. Il n'a pas le droit de pleurer sinon je vais pleurer et ça va durer toute la nuit.

« Et puis tu as Freddy, non? » Je souris.

Il me répond par un doux sourire.

« Et puis tu sais quoi? » Je m'approche de lui en lui prenant la main. « Y'en a un dedans qui sera un peu à toi aussi. »

Je pose sa main sur mon ventre où Bébé A se trouve et me récompense par un coup de pied.

« D'ailleurs, si le débat sur les prénoms est toujours ouvert, ma proposition de l'appeler 'Louise' tient toujours. » Il sourit en coin.

« A propos de ça, nous avons clos ce débat. » Harry sourit.

« Je peux savoir? Pour me réconforter? » Louis marchande.

« Tout ce que je peux te dire c'est que les prénoms commencent par un A. » Je dis simplement.

« Et que les bébés porteront nos deux noms de famille. » Harry ajoute.

Un moment passe où Louis garde la main posée sur mon ventre et où on regarde la télé tous ensemble. Visiblement, il ne compte pas travailler ce soir.

« Est-ce que je peux rester dormir ici? » Il demande.

« Oui. » Harry et moi répondons en chœur.

Je me dis qu'avec un peu de chance, il fera le petit déjeuner demain matin.

« Merci d'être ma famille. » Il se contente de répondre.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 11 ⏰

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