PARENTS |h.s|

13.

[Harry]

Et si c'était le moment mignon de la journée, elle passe du tout au tout en à peine une heure. Elle est passée d'une Kayla très joyeuse à une Kayla très agacée. Ça commence lorsqu'elle prend plus de trente minutes à trouver quelque chose qui camoufle suffisamment son ventre. Après ça, s'agace parce qu'elle ne trouve pas son téléphone. Puis, tout devient limite avec l'apparition de nausées.

Je n'avais jamais vu les hormones en action ainsi que la rapidité des sautes d'humeur, mais à présent je suis impressionné. Et peut-être effrayé.

Je plains la personne qui sera la victime de ses hormones.

Alors que Kayla effectue son service au bar, je m'installe à la même place que chaque soir, toujours vêtu de ce bonnet rose.

« Encore ce fichu bonnet rose? » Niall soupire en me rejoignant. « Tu le laves au moins? »

« Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. » Je hausse les épaules.

« Il y a vraiment une signification à ça? » Il demande.

« Kayla le sait, demande le lui. » Je réponds.

« Je n'irai pas parler avec Kayla, ce soir. » Il avoue et je l'interroge du regard. « Elle semble très en colère et m'a crié dessus parce que j'ai demandé un supplément de chips. »

Ah.

Je l'observe alors qu'elle sert les clients au bar. Sa mine est sombre, ses sourcils froncés, son front plissé et si son regard pouvait parler il dirait probablement « allez vous faire foutre ».

« Elle ne te fait pas peur quand elle est comme ça? » Il me demande.

Oui et non.

« Uniquement si j'ai fait quelque chose de mal. » Je dis. Enfin, même quand je n'ai rien fait de spécial.

Entre temps, Liam et Zayn finissent par nous rejoindre et nous parlons de travail, de sport et d'autres trucs du style jusqu'à ce que nous soyons interrompus par Louis et Kayla.

Louis qui lève les yeux au ciel et qui semble marmonner je ne sais trop quoi. Et Kayla qui pleure.

Oui, elle pleure. Elle n'est pas entrain de crier ou de s'énerver mais elle pleure.

« Pourquoi est-ce que tu pleures, chaton? » Je demande et elle vient s'installer sur mes genoux.

« Demande ça à ce crétin. » Elle pointe Louis du doigt. « Il m'a engueulé parce que j'ai peut-être crié sur un client. »

« Et pourquoi tu as crié sur lui? » Liam demande.

« Cet idiot a osé dire que je ne savais pas faire mon cocktail et il m'a fait comprendre que je devrais laisser ma place à un vrai homme qui sait manier les alcools. » Elle explique en reniflant bruyamment.

« Il n'a pas dit ça. » Louis grogne. « Il a dit que les doses étaient un peu trop fortes et que tu devrais revoir la recette. »

« C'est tout comme. » Elle peste. « Vous êtes tous les mêmes de toutes manières. »

« Kayla, je ne sais pas ce que tu as mais tu sembles en colère. » Niall remarque.

« Bien sûr que tu ne sais pas ce que j'ai et bien sûr que je suis en colère. » Elle lève les yeux au ciel. « Tu ne sais pas ce que ça fait d'être une fille parce que tu es un garçon. »

« Nous le sommes tous. » Zayn remarque et Kayla souffle de façon exagérer.

Elle vous a parlé de son irritation relative à Zayn? Et bien, je pense que si les choses continuent comme ça, cette irritation va se prolonger au niveau de Niall et Liam s'ils n'arrêtent pas d'animer la bête noire (bête noire = hormones).

« Nuh, merci moustique. » Elle ironise.

« Donc tu pleures à cause de Louis? » Zayn demande.

« Comme si j'avais que ça à faire de pleurer pour lui. » Elle rit un peu avant de se moucher.

« Donc pourquoi tu pleures? » Niall demande.

« Parce que les hormones, Niall! » Elle s'exclame un peu trop fort. « Vous n'avez aucune idée de ce que ça fait d'avoir des hormones qui prennent le contrôle. »

Je note ça comme un semi-aveu.

« Tu veux en parler? » Je propose.

« Avec vous? Des queues ambulantes? Non merci. » Elle grimace.

« Tu veux prendre ta pause? » Louis lui demande doucement.

« Je veux bien, merci. » Elle marmonne et se lève en direction de la réserve.

Puis les garçons me fixent.

« Quoi? » Je bois une gorgée de ma bière.

« Elle a quoi? » Louis demande.

« Truc de filles. » Je hausse les épaules.

« Et tu ne vas pas la voir? » Liam demande. « Parce que j'ai peur qu'elle fasse un massacre dans la réserve. »

Justement, j'ai peur de faire parti de ce massacre.

« Hm, bien sûr que si. » Je bégaie avant me lever et de la rejoindre.

À l'avenir, je devrais peut-être marcher avec des beignets pour l'appréhender.

Je toque à la porte de la réserve et elle marmonne un vague « va-t'en ». Et peut-être que je joue avec le feu mais je ne l'écoute pas et j'entre quand même.

Elle est assise à même le sol, appuyée contre le mur, entrain de manger un cornichon. Aucune idée de comment elle en a trouvé.

Elle a retiré son gros sweat et ne pleure plus mais continue de renifler.

« Ce client était vraiment un idiot. » Elle dit simplement. « Les hormones l'ont vraiment détesté. »

Je m'assois à ses côtés et elle pose sa tête sur mon épaule.

« Les garçons ont peur de toi. » Je remarque et elle glousse.

« Le temps que ce n'est pas toi. » Elle avoue.

« Dans ce cas, il faut installer de nouvelles règles. » Je fais référence à la liste de règles que nous avons.

Même si cette liste ne constitue qu'une règle :

1. Ne jamais s'endormir fâchés

« Je t'écoute. »

« Ne jamais être le punching-ball de l'autre. » Je dis. « Surtout en cas de sautes d'humeurs. »

« C'est une règle qui ne s'applique qu'à moi. » Elle remarque.

« Qui sait? » Je hausse un sourcil.

« Tu dis des bêtises, Harold. » Elle me sourit. Et hop, nouvelle saute d'humeur.