CHAPITRE 7

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MALACHAI

Je ne pensais pas qu'elle était aussi sensible, j'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'elle déversa tout le contenu de son estomac sur mon beau parquet avant de s'écrouler sur le sol.
L'idée de la laisser là en attendant son réveil m'a traversé l'esprit, mais bien que je ne ressente pas de la pitié, j'ai décidé de lui accorder un peu de confort.

Je l'ai porté sur le mezzanine où se trouve ma chambre et lui donne un bain.

Il faut dire qu'elle en avait bien besoin, ces habits sont tachés de sang, d'urine et de sueur, un mélange qui ne donne pas une odeur de rose.
Pendant son inconscience, j'ai pu observer la beauté de corps totalement nue à ma merci, sa peau est si douce et sans imperfection, pas l'ombre d'une cicatrice.

L'envie de prendre un couteau et de lacérer sont corps fait naître une légère bosse dans mon pantalon, je pourrais le faire, mais inconsciente ça ne sera pas drôle. Elle ne ressentirait pas la douleur qui accompagne mon geste, l'acte perdrait donc ainsi toute sa valeur.

Je me contente de faire glisser ma main sur chaque centimètre carré de sa peau, même endormie son corps réagit à mes caresses, je peux le sentir.

Au bout d'un certain temps, je l'habille d'un de mes tee-shirts et d'un short de football noir, j'ai la possibilité de faire un tas de choses d'elle, mais pas dans cet état.
La seule fois où je profiterai d'elle inconsciente c'est quand elle sera morte, en attendant, je veux qu'elle ressente absolument tout ce que je vais lui faire dans les moindres détails.

Une fois habillé, je la dépose sur mon lit et m'allonge auprès d'elle, je ne compte pas la perdre des yeux un seul instant.
Peu importe les sentiments qui lui ont traversé l'esprit, je suis sûr que ça devait être intense, voilà plus d'une demi-heure et elle n'a toujours pas ouvert les yeux.

Alors que mes yeux fixent les poutres du plafond, je sens un mouvement, toujours inconsciente, Léria se tourne dans ma direction et pose sont bras ainsi que sa tête sur mon torse.
La plupart des gens trouveraient ça mignon, moi, je ne comprends pas ce besoin incessant de contact physique. Je ne vois pas en quoi c'est réconfortant, le sexe provoque du plaisir, le corps y est sensible. Un câlin ou quelques autres gestes, à quoi ça rime, montré son affection ? Pitoyable.

Je me dégage aussitôt de ça prise, ce qui lui fait faire « une chute » de quelques centimètres sur le matelas et enclenche son réveil.

— Tu en as mis du temps à te réveiller.

Je peux voir la panique dans ces yeux, elle devait croire que tout cela était un rêve, mais hélas non. Ses yeux observent son nouvel environnement avant de déposer sur moi.

— Où suis-je ?

— Dans ma chambre.

Elle se redresse à demi paniqué.

— Tu m'as changé ?

— Je t'ai lavé et changé pour être plus précis.

— Tu m'as vue nue ! Elle recule dans un coin du lit, les mains portées sur sa poitrine.

Je m'agenouille sur le lit et me retrouve à sa hauteur.

— Oui, mais rassure-toi, j'ai déjà eu un aperçu le soir de mon anniversaire quand tu prenais ta longue et brûlante douche.

— Je savais que j'avais entendu quelqu'un !

— Et oui ma jolie, toujours ce fier à son instinct.

— Viens manger, dis-je en lui tendant l'une de mes mains.

Elle me fixe, le regard perdu, elle ne comprend pas.

— Je t'ai dit que je pouvais être gentil.

Elle hésite, je le vois à travers ces yeux, néanmoins elle prend ma main et me suis jusqu'à la table sous la mezzanine. Trystane a rangé et dressé la table, nous sommes face à la vitre, assis côte à côte. Son assiette est remplie d'un bœuf bourguignon tandis que la mienne se compose d'une salade mixte.

— Pourquoi on ne mange pas la même chose ?

— Je suis difficile en nourriture.

Elle scrute son assiette sans bouger, sans dire un mot.

— Il va falloir que tu apprennes à me faire confiance, que tu le veuilles ou non.

Elle prend sa fourchette et commence par avaler une petite bouchée, puis deux, trois. Elle se jette presque sur le repas, elle n'a pas mangé depuis deux jours au mieux, la faim finie par avoir sa raison puisqu'elle ne rechigne plus sur ce qu'on lui apporte. J'espère que Victoria a bon goût.

Malachai - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant